chapitre - 64

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-"Bon, je te laisse, on se voit tout à l'heure."

-"À tout à l'heure, Addison, passe une bonne journée."

Layna arrangea son voile avant de sortir de la cuisine, elle vit Martha qui rangeait les assiettes. Tout le monde avait fini de prendre son petit déjeuner. Aujourd'hui, elle déjeunait seule puisque Albert avait mangé un peu plus tôt et était parti régler certaines affaires internes du manoir. Layna avait senti la présence terrifiante de Hayden et avait aussitôt fermé la porte de la cuisine pour déjeuner tranquillement. Cependant, elle savait que le moment était venu pour elle de retourner dans ce bureau horrible. La nuit ne lui avait pas porté conseil, au contraire, elle s'était remémoré tous les moments avec cet homme et les étranges rapprochements entre eux. Elle ne savait pas comment faire face à Hayden qui était juste terrifiant à ses yeux.

Une fois arrivée dans sa chambre, elle alla se changer. Elle mit sa longue abaya saoudienne noire et son khimar, triple voile noir et un niqab marron. Hors de question pour elle de porter des couleurs vives devant cet homme, pensait-elle. Elle porterait son niqab rose plus tard dans la soirée, avait-elle estimé.

Une fois prête, elle sortit de la chambre tout en frottant ses mains sur chaque côté de son corps. Ses gants noirs étaient tout écorchés à cause de cela. Une fois arrivée devant la porte, elle toqua mais n'entendit aucune réponse.

-"Il y a quelqu'un ?" demanda-t-elle doucement.

Alors qu'elle s'apprêtait à tirer sur la poignée, une domestique l'interpella.

-"Нет никого, мисс" (Il n'y a personne, Mademoiselle).

-"Hein ? Pardon ?"

La domestique la regarda dans les yeux avant de rapidement s'excuser tout en baissant la tête.

-"Oh, excusez-moi, je ne savais pas que vous ne compreniez pas le russe."

Heureusement que les domestiques des Elinsky étaient sélectionnés sur plusieurs mois voire des années dans des compétitions rudes. En effet, travailler pour eux n'était pas une chose facile. En plus de grandes compétences, ils devaient obligatoirement parler cinq langues, et pour certaines domestiques notamment qui s'occupaient de politiciens ou même de ministres, sept langues leur étaient imposées. La jeune femme se sentait mal à l'aise, tout le monde ici était si droit et intelligent contrairement à elle.

-"Je vous disais, il n'y a personne, M.Vladimir Elinsky se trouve dans la grande cour du manoir."

-"Ah mais..."

Layna se mit alors à réfléchir sur ce qu'elle devrait faire aujourd'hui et une idée lui traversa l'esprit. Et si elle décidait d'éviter cet homme aujourd'hui en lui mentant, disant qu'elle ne l'avait pas trouvé à son bureau. Pourtant, elle se rendit compte qu'il ne la laisserait pas tranquille. Toujours en train de réfléchir, elle vit la domestique qui commençait à s'en aller.

-"Attendez ! S'il vous plaît, conduisez-moi à la grande cour", lui demanda-t-elle doucement en baissant la tête.

-"D'accord, suivez-moi", lui répondit la femme en face d'elle en la menant jusqu'à leur destination.

La voilà qui empruntait encore des chemins étroits de cet immense manoir, visiblement, il était gigantesque. Même après toutes ces semaines, elle découvrait de nouvelles pièces. Elle observait la domestique devant elle qui marchait gracieusement en remuant ses hanches. Layna regardait, comme d'habitude, les alentours.

-"Nous y voilà, bon, je vous laisse, j'ai beaucoup de travail."

-"Merci, bon courage."

Lui et La niqabi 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant