Chapitre - 17

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20h Parc

Il y avait un silence tendu entre les filles. Layna regardait son poignet qui était de nouveau caché par son gant. Asma, quant à elle, semblait chercher les mots.

-"Bon Asma, dis-moi pourquoi tu m'as ramenée ici pour parler," demanda Layna en ayant toujours la tête baissée.

-"Je ne pouvais te parler de ce sujet à la maison, surtout pas devant les parents," sa voix était devenue très sérieuse.

Layna savait que lorsque Asma parlait ainsi, cela concernait un grand sujet. Elle lui fit signe de continuer à parler.

-"Pour ce qui s'est passé aujourd'hui, tu ne dois rien dire à personne !" lui ordonna-t-elle.

-"Mais j'ai déjà tout dit à mes parents, et pourquoi je ne comprends pas ?" questionna Layna.

-"Tu leur as dit quoi ?" lui demanda son amie.

-"Qu'il y avait eu une grande fusillade, avec une panne de courant, qu'il y avait les cris des gens et que les auteurs s'étaient sûrement enfuis et que j'ai eu peur," lui répondit doucement Layna.

-"J'ai inventé une histoire pour les parents, donc ça devrait aller," lui répondit-elle.

-"Quoi ? Mais ils ont le droit de savoir, ils..." elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Asma la coupa.

-"TU NE COMPRENDS PAS LA SITUATION, LAYNA !" Asma venait de hausser fortement le ton sur son amie de toujours.

Cette dernière, déjà bouleversée par les événements de la journée, ne pouvait pas supporter que sa meilleure amie s'énerve contre elle. Des larmes recommençaient à couler de ses beaux yeux déjà rouges.

-"Désolée, je ne voulais pas crier sur toi..." Asma lui répondit cette fois avec un ton calme.

Elle prit Layna dans ses bras avant de la bercer doucement.

-"Je suis prête à t'écouter, dis-moi pourquoi je ne dois rien dire à personne," lui demanda Layna maintenant qu'elle était calmée.

Un petit silence s'installa, avant qu'Asma ne prenne une grande respiration. Elle commença à finir son récit.

-"Ces gens-là n'étaient pas des voleurs. Ils n'étaient pas là pour voler de l'argent. Layna ils..." elle s'arrêta avant de réfléchir

J'ai vu des choses que tu n'as pas vues. J'ai vu leurs armes. J'ai vu leurs tatouages. J'ai entendu leur discussion et je remercie Allah que tu n'étais pas là. Pensa t-elle.

-"C'étaient des gangsters ?" lui demanda-t-elle apeurée.

-"Non. C'était la maf- non laisse tomber. C'était juste de simples voyous du quartier. Un règlement de comptes."

Elle en tremblait encore, si son amie savait ce qu'ils avaient prévu de faire au patron du supermarché, elle se serait évanouie. Pensait Asma en silence en regardant sa meilleure amie. Asma avait envie de vomir quand elle pensait à leur horrible discussion. Leurs mots étaient tranchants comme des lames de couteau.

-"Enfin, d'après ce que j'ai compris, il y avait des voyous et un autre groupe qui a ouvert le feu sur eux."

Elle avait délibérément remplacé les mots gangsters et mafia par voyous. Cela sonnait moins dangereux.

-"C'étaient juste de simples voyous, y en a partout, non ?" lui demanda doucement Layna.

Asma ne savait pas quoi répondre. Elle ne voulait pas que Layna sache qu'elles s'étaient retrouvées au beau milieu de la mafia italienne/russe, la combinaison la plus dangereuse qui puisse exister. C'étaient eux les maîtres de toutes les autres mafias. Elle avait vu tout cela à la télévision à New York une fois, que leur "parrain" était tellement dangereux que même la police travaillait pour lui. Il n'y avait aucune photo de lui, il était impossible pour les gens normaux de le voir en personne. Si cela devait arriver, c'était sûrement leur dernier instant avant qu'il ne leur tire dessus. Sa richesse n'avait pas de limite. Ce dernier n'avait aucune pitié, aucune bonté ni aucun remords.

-"Oui, tu as finalement raison, c'étaient de simples voyous, c'était sûrement un petit groupe. C'est pour ça que je ne veux pas inquiéter nos familles," lui répondit Asma en essayant de paraître véridique.

Elle savait que son amie n'avait jamais été exposée à ce genre de personnes. Même les films violents, elle ne les regardait pas. Alors lui dire qu'elle s'était retrouvée avec la mafia la plus violente du monde dans un simple supermarché, elle se serait sûrement évanouie, impossible se disait-elle. Le poids de ce mensonge et de cette douleur, elle allait le porter toute seule, que ce soit pour sa meilleure amie ou leurs parents.

-"Tu sais Asma, il y avait un homme qui m'a attrapée..." avoua Layna en baissant la tête.

-"Attends ! Quoi ?" s'étonna Asma.

-"Oui..."

Lui et La niqabi 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant