-"Est-ce que tu vas bien?" demanda Asma à Layna en lui tenant les mains.
Elle avait entendu des coups de feu provenant de près de l'endroit où se trouvait sa meilleure amie. Elle s'était donc dirigée vers elle malgré le fait qu'elle avait failli tomber plusieurs fois à cause du noir.
-"Oui, mais il faut qu'on sorte d'ici." lui répondit Layna d'une voix apeurée.
-"J'ai réussi à trouver une petite sortie, quelqu'un a cassé le mur du fond, sûrement ces gens." Asma, ne lui laissant pas le temps de répondre, elle lui prit la main.
Les deux avaient couru malgré leurs robes, et réussirent finalement à sortir grâce à cette étrange cachette qui donnait vue sur l'arrière du supermarché, avant de s'écrouler par terre.
-"Il vient de se passer quoi là?" dit Asma à voix haute.
-"Dis-moi, les autres clients ont pu s'en sortir?" lui demanda Layna.
-"Oui, avant que la fusillade ne commence brusquement, un des hommes a ouvert la porte..." elle reprit son souffle "et les clients se sont enfuis, sauf moi, j'ai fait demi-tour pour venir te chercher."
Layna la prit dans ses bras, la serrant de toutes ses forces.
-"On devrait appeler la police non?" lui demanda Layna.
-"Quelqu'un l'a sûrement déjà fait, là il faut qu'on rentre," lui répondit Asma en baissant la tête.
Les deux se relevèrent et s'aidèrent mutuellement pour marcher avant de prendre un taxi et de rentrer.
Sur le chemin, les deux étaient silencieuses, le chauffeur avait bien sûr remarqué les yeux larmoyants des filles. Heureusement, il s'abstint de poser des questions, car il suffisait d'une question pour que les filles s'effondrent sûrement.
18h30
Les deux étaient finalement rentrées dans leur foyer respectif. À peine avaient-elles traversé le pas de la porte qu'elles allèrent se réfugier dans les bras de leurs parents. Une fois assise, Asma expliqua calmement à ses parents la situation, plus réfléchie que Layna elle ne leur dit pas tout pour ne pas les inquiéter. Mais il y avait une autre raison qui la poussait aussi à ne pas tout révéler. Tandis que Layna, elle, avait pleuré comme un bébé dans les bras de sa mère en bégayant comme pas possible. Lorsqu'elle pleurait fortement, elle ne savait plus parler. Inquiets, ses parents attendirent qu'elle monte dans sa chambre pour de suite appeler Asma. Cette dernière inventa à peu près la même histoire qu'elle avait dite à ses parents.
-"Mais non ma tante, Layna était derrière et puis tu sais comme elle est, elle aime dramatiser la situation, il n'y avait qu'un homme armé. C'est vrai qu'il y avait moins de lumière mais c'était la police...," elle continua ainsi à mentir aux deux parents.
Ces derniers, rassurés, remercièrent Allah d'avoir protégé leur fille. Ils savaient aussi à quel point Layna pleurait facilement et qu'elle prenait peur pour un rien.
Dans sa chambre, la jeune Layna commença à se changer. Au moment où elle allait retirer ses gants noirs, elle fut prise d'une horrible douleur. Elle les enleva malgré la douleur et put voir qu'ils étaient fortement violets et très rouges. Elle se souvenait de cet homme qui l'avait brutalement pris par le poignet avant de tirer sur les trois hommes derrière elle. Il lui aurait sûrement tiré dessus aussi si Asma n'était pas intervenue, pensa cette dernière. Elle n'avait pas raconté cette partie-là à ses parents, après tout, un homme étranger lui avait attrapé le poignet et l'avait rendu violet, ce n'était pas quelque chose dont il fallait être fière.
Perdue dans ses pensées, elle ne vit même pas Asma qui venait de toquer pour entrer dans la chambre.
-"Layna, je dois te parler," lui dit Asma.
Cette dernière se retourna soudainement ne l'ayant pas entendue.
-"T-tu devais être chez toi pour te reposer?" lui demanda-t-elle.
-"Non, change-toi et on va discuter au parc" Asma baissa légèrement la voix.
C'était comme si elle avait peur que quelqu'un les entende. Leurs parents ? Leur famille ? Ou peut-être un danger dont, pour l'instant, seule Asma avait connaissance.
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Lui et La niqabi 🌙
RomanceQuelque part dans ce vaste monde, au milieu d'un environnement empreint de bonté et de pureté, se trouvait une jeune niqabi douce, drôle et vertueuse. De l'autre côté, quelque part dans l'obscurité sombre, se trouvait "lui", avec des yeux noirs téné...