Chapitre - 31

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Cette dernière allait riposter mais c'était sans compter sur la mère de Layna qui l'a pris dans ses bras avant de lui faire ses adieux. Asma se dirigea vers Aurélie avant de la prendre dans ses bras. Elle senti alors une odeur familière, celle que dégageait son oncle lorsqu'il fumait sur le balcon. Elle ignora cette sensation et se dit que c'était sûrement l'alerte incendie qui lui jouait des tours.

-"Ma sœur, je ne sais pas quelle doua tu as faite, mais entre la panne de courant et l'alerte incendie, ton mariage est vraiment original" lui dit-il en rigolant avant de poursuivre "N'oublie pas que tu dois revenir à Londres, tu me l'avais dit l'autre jour."

C'est donc dans un grand brouhaha que tout le monde quitta rapidement les lieux. Fakir, qui tenait toujours la main de sa "femme", la traîna vers la porte qu'il ouvrit pour tomber sur un couloir menant à la sortie. Aurélie lâcha alors la main de Fakir, retira le voile qui lui couvrait le visage, et se mit à courir pour ouvrir la porte.

-"Mais attends-moi, où vas-tu ?"

Toujours en train de courir, elle se dirigea vers le grand jardin de la mosquée. Elle courait de toutes ses forces, mais sa longue abaya de mariée la gênait énormément. Fakir qui la poursuivait ne comprenait pas ce qui lui prenait. Aurélie retira ses chaussures, puis avec l'aide du mur, elle réussit à grimper sur un arbre assez grand pour prendre le sac qu'elle avait caché plus tôt, sans que Liam ne s'en rende compte. Vu la situation, elle se félicitait mentalement d'avoir pris la bonne décision.

-"Mais pourquoi es-tu...es-tu montée s-sur un arbre ? Descends, tu vas te faire mal" lui demanda Fakir qui tentait de reprendre son souffle.

Aurélie jeta un coup d'œil en bas avant de s'énerver sur l'homme qui l'avait suivie.

-"Mais putain, dégage d-"

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la branche à laquelle elle se tenait se cassa, la faisant perdre l'équilibre et tomber en arrière.

Pourquoi je n'ai pas mal ? se demanda-t-elle.

Elle ouvrit alors les yeux pour apercevoir le visage de Fakir, à quelques centimètres du sien. Ce dernier l'avait rattrapée de justesse. Les deux se regardaient droit dans les yeux. Pour la première fois, Aurelie vit le visage de Fakir et étrangement, elle ne pouvait pas nier l'émanation de lumière qui se dégageait de lui, ce qui la mettait hors d'elle. Elle détestait les gens bons et religieux. Pour elle, c'étaient des foutaises.

-"Tu n'as pas les mêmes yeux qu'avant"

Fakir avait immédiatement discerné que ce n'étaient pas les beaux yeux de Layna qu'il avait vus il y a longtemps, il ne pouvait pas les oublier.

-"Pose-moi par terre." lui dit Aurélie d'une voix froide.

Elle avait une voix si froide et autoritaire, pensa Fakir. Son père lui avait pourtant dit que la douceur de Layna se faisait ressentir dans sa voix. Il était sûr que cette femme en face de lui n'était pas Layna.

Les deux se regardaient dans les yeux, un silence régnait. Alors qu'Aurélie était en pleine réflexion. Il était clair qu'elle s'était trompée de salle et elle était certaine que c'était avec la mariée de Fakir. Il fallait qu'elle fasse plus de recherches et pour cela, elle avait besoin de cet homme. Elle prit alors l'objet dans son sac avant de le porter vers Fakir.

-"Bon, écoute-moi, tu vas gentiment fermer ta bouche et me suivre sinon je te tire une balle."

-"Attends, m-"

-"Ta gueule et avance."

Fakir était perdu et le regard perçant d'Aurélie ne mentait pas. Elle était capable de tirer. La peur le gagnait, son cœur battait extrêmement fort. Il avait toujours été une bonne personne, depuis son enfance, au collège, au lycée, à l'université, au travail. C'était un homme responsable et très religieux qui n'avait jamais eu de problème avec qui que ce soit. Alors avoir un flingue pointé sur sa personne était traumatisant.

C'est donc avec un flingue pointé au niveau des côtes de Fakir que les deux avançaient petit à petit, ne voulant pas attirer l'attention. La jeune femme avait pris une clé de voiture au hasard à Liam qu'elle avait cachée au cas où il se passerait quelque chose. Arrivés au parking, elle appuya sur les clés qui montrèrent une luxueuse Mercedes blanche. Elle fit monter Fakir du côté passager avant de se diriger vers le volant.

-"On peut discuter maintenant ?"

-"Non."

-"Si c'est comme ça, je v-"

Fakir s'apprêtait à crier, c'est alors qu'Aurélie lui asséna un gros coup avec son pistolet pour l'assommer. Elle lui mit sa ceinture avant de le regarder. Ce dernier saignait légèrement du front. Après tout, Aurélie était une mafieuse, ce n'était pas nouveau pour elle de frapper les gens voire même de les torturer. Elle soupira avant de murmurer : -"Merde, pourquoi je dois me trimbaler avec cet idiot"

Sur le trajet, Aurélie montrait clairement qu'elle n'avait pas le temps. Elle conduisait extrêmement vite car elle devait rentrer et appeler Liam.

Alors qu'ils allaient bientôt arriver au gigantesque manoir qui se trouvait dans le quartier secret des riches de Londres, Fakir reprit connaissance.

-"Il se passe quoi ! Arrête la voiture !"

Aurélie ne l'écoutait pas, elle venait de pénétrer dans le secteur privé de la ville. Une grande intersection se présentait, mais elle ne ralentissait pas pour autant, au contraire, elle fit un grand dérapage qui laissa des traces sur le sol. Fakir tenait sa ceinture et respirait bruyamment, terrifié. Cette dernière conduisait comme un gangster, pensa Fakir.

Enfin, arrivés devant le grand manoir, elle descendit de la voiture avant de voir Fakir débarquer aussitôt devant elle. Il avait failli tomber, mais cela lui importait peu.

-"Layna ? Non, tu n'es pas Layna, j'en suis sûr" lui dit-il en la regardant droit dans les yeux avant de lui demander "Qui es-tu ?"

Sans aucune hésitation, elle détacha le nœud de son sitar avant de l'enlever, laissant ainsi sa longue et belle chevelure blonde dévaler sur ses épaules jusqu'au bas de son dos.

Lui et La niqabi 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant