Chapitre - 52 🌩

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-"Whaoo" s'était-elle exprimée.

Elle vit ensuite au fond une porte. Elle se dirigea vers cette dernière avant d'allumer l'interrupteur et de rentrer dedans. C'était bel et bien la grande cuisine. Elle était très belle et sophistiquée. Curieuse et admirative, elle s'était mise à toucher à tout, c'est alors qu'elle fit tomber un ustensile sur son pied.

-"Aieeeuu" s'était-elle exclamée.

Elle avait ensuite mis sa main sur sa bouche pour ne pas faire de bruit, tandis que l'autre tenait toujours la couverture.

-"Bon, il y a quoi à manger, voyons voir."

Elle s'était dirigée vers le frigo à deux portes avant de l'ouvrir et d'analyser le contenu. Problème : elle ne savait pas cuisiner et, de plus, elle avait peur de manger quelque chose qui n'était pas halal. Voyant que cela ne menait à rien, elle s'était dirigée vers les différents placards avant de les ouvrir.

Une dizaine de minutes plus tard, elle avait réussi à réunir plusieurs aliments sur le plan de travail de la cuisine. On y trouvait des tartines, du beurre, des gâteaux, des fraises, des snacks, du jus d'orange et de l'eau. Elle enleva sa couverture pour la poser à côté. Cependant, elle ne retira pas ses gants noirs, oubliant qu'elle les portait, tant elle en avait l'habitude.

-"Bon, c'est mieux que rien, j'ai tellement faim, bismillah."

Elle s'était mise à manger comme un ours, faisant tomber des miettes partout. "Je vais nettoyer après" pensa-t-elle. Elle en avait partout sur son niqab mais peu importe, elle avait enfin trouvé de la nourriture. Elle s'était alors mise à parler toute seule comme à son habitude. Elle repensait à sa journée et à la dernière personne qui l'avait mise en colère.

-"Non mais quelle tête de gorille" elle prit un autre biscuit avant de poursuivre. "Déjà qu'il ne voulait pas que je reste alors que si je suis là, c'est sa faute, il ose même restreindre le téléphone qu'Addison m'a donné."

Elle leva son sitar pour prendre une gorgée du jus d'orange qu'elle avait sorti du frigo.

-"Ya Allah, éloigne-moi d'un tel homme que je ne le vois plus, avec sa immense tête de gorille."

Layna continuait son monologue avec de grands gestes comme toujours, ne se doutant pas, puisqu'elle était de dos, qu'un homme était debout à l'entrée de la cuisine et avait suivi le monologue de Layna.

-"J'espère qu'il va glisser de son lit, que ses chaussures auront des trous et qu'il... oui et qu'il sera constipé hahahaa" elle continuait de rigoler en se félicitant mentalement.

-"Bon, j'ai bien mangé, il faut que je nettoie maintenant." Elle avait alors commencé à ranger les gâteaux en fredonnant une petite mélodie avec ses lèvres. Alors qu'elle se retournait pour jeter les détritus à la poubelle, elle vit une ombre devant la sienne. Elle leva doucement la tête pour voir la personne qui se trouvait à l'encadrement de la porte.

Ni une ni deux, elle fit tomber tout ce qu'elle avait dans les mains.

-"Mon-monsieur Elin-Ekinsky..."

L'homme en question se trouvait à quelques mètres de Layna, sa cravate légèrement desserrée, notamment à cause de sa longue journée où il avait été très occupé. Il venait juste de rentrer chez lui. Ce dernier avait entendu des bruits, qu'il avait identifiés comme ceux d'un rat en train de magouiller quelque chose. Quelle fut sa surprise lorsqu'il vit cette femme détestable. Il planta ses yeux dans les siens, un éclat de colère brillant dans son regard.

Layna, elle, n'osait plus le regarder. "À chaque fois, il me regarde avec ce même regard noir" pensait-elle.

-"Je-je vous eu... ah non..."

Elle s'était frappée la bouche au-dessus de son niqab. Avait-il entendu tout ce qu'elle venait de dire sur lui ? Elle avala sa salive avant de s'apprêter à s'excuser, mais elle se fit couper par le grand homme devant elle.

-"Ты." (Toi.) Avait-il entamé de sa voix grave. Il la regarda de haut en bas. "Как ты смеешь портить мой дом?" (Comment oses-tu mettre le bordel chez moi ?) Il faisait référence à toute la nourriture éparpillée et les miettes par terre.

Elle se souvenait qu'il ne parlait pas anglais, c'est ce qu'elle avait conclu elle-même.

-"Ah mais oui, vous ne comprenez pas l'anglais, ouf tant mieux."

Elle vit alors Hayden, qui, tenant fermement ses poings, commença à s'approcher d'elle. Elle releva la tête avant d'avaler sa salive une nouvelle fois. Ne sachant que faire, elle fit la seule chose qu'il lui était encore possible de faire : courir. Elle prit sa couverture avant de rapidement reculer et se diriger vers la porte derrière, qui donnait directement accès au salon. Elle s'arrêta un instant avant de faire demi-tour pour prendre un paquet de gâteaux qu'elle ne pouvait pas laisser ici.

-"Je prends juste ça, hein. J-je pars, maintenant promis."

Sa couverture dans une main et un paquet de gâteaux dans l'autre, elle se mit à courir, laissant un Hayden en colère et confus.

Quelle idiote, elle n'a même pas nettoyé son bazar pensa-t-il intérieurement en fronçant les sourcils.

Déjà que courir avec une abaya, c'était difficile, mais avec un chausson en moins, c'était pire. Une fois arrivée près des escaliers, Layna se retourna pour voir Hayden se diriger vers elle. Ce dernier marchait calmement contrairement à Layna. Elle courut le long des escaliers avant de tomber et de se relever aussitôt en ramassant ses affaires et, bien sûr, sans oublier son paquet de gâteaux.

Une fois à l'étage, elle était un peu perdue, courant dans tous les sens avant de finalement réussir à trouver le bon couloir grâce au portrait du monsieur à la moustache rousse, comme elle le disait. Une fois arrivée, elle vit une ombre au loin. "Pourquoi me suit-il ?" pensait-elle.

Elle le vit arriver avec son expression froide. La jeune femme rentra rapidement dans sa chambre avant de la fermer à clé. Il y avait un silence tandis que la lune était à son apogée et reflétait la pièce au maximum. Layna appuya sa tête contre la porte pour écouter et voir s'il était toujours là. Elle entendit les pas de Hayden se rapprochant de plus en plus. Ces derniers semblaient s'être arrêtés devant la chambre de Layna. "Je suis finie, pourquoi moi à chaque fois" pensait-elle, inquiète. Après être restée sur place quelques secondes, elle vit que les pas continuaient, cette fois jusqu'au fond du couloir. Elle se recula avant de tourner la clé et d'ouvrir doucement la porte. Elle sortit sa tête et aperçut la porte du couloir du fond claquer.

Elle sortit de nouveau dans le couloir avant de se diriger vers la porte du fond.

Ne me dites pas que c'est lui qui vit dans cette chambre.

Elle regarda alors cette immense porte avant de taper du pied. Elle entendit alors du bruit venant de la chambre et se précipita dans la sienne avant de la fermer à nouveau à clé. Elle se dirigea vers son lit, toujours entièrement couverte, avant de s'allonger. Elle se mit à réfléchir encore et encore. Elle s'endormit avant même qu'elle ne s'en rende compte. Elle était là, en train de dormir confortablement, tandis que son niqab était rempli de miettes, ses gants étaient sales à cause du beurre, et son seul chausson pendait sur son pied, qui était à l'extérieur du lit. Elle dormait la bouche ouverte.

De l'autre côté, au fond du couloir, l'homme venait de prendre sa douche. Il se dirigea ensuite vers son bureau, propre et bien organisé, avant de rire malicieusement. Albert l'avait informé un peu plus tôt que Layna était dans la pièce à côté de la sienne. Redoutant la colère de Hayden, Albert avait très peur au début. Cependant, à son grand étonnement, Hayden ne s'était pas énervé, au contraire, il avait acquiescé. En réalité, ce dernier était satisfait ; Albert lui avait facilité les choses.

Comme on le dit souvent, avoir son ennemi proche de soi est la meilleure façon de le surveiller.

Lui et La niqabi 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant