Chapitre - 48

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Manoir à Londres

Les tensions étaient toujours au rendez-vous du côté de nos protagonistes. Aurélie, qui était partie fumer sa cigarette, avait eu Lorenzo au téléphone. Ce dernier lui avait informé de leur situation. Les deux avaient discuté une bonne trentaine de minutes avec les conseillers d'Aurélie, qui avaient suggéré que Fakir et Layna restent six mois. Une fois l'appel terminé, elle était de nouveau allée au salon où se trouvait Fakir, la tête dans ses bras, fatigué et irrité par la situation.

Elle avait tout de suite commencé à lui expliquer la situation, en omettant bien sûr certains détails privés, notamment ceux concernant Aslam Youcef. Elle n'hésita pas dans ses mots qui était clair :

-"Tu vas rester six mois ici avec moi."

Cela ne sonnait pas comme une demande, mais plutôt comme un ordre aux oreilles de Fakir, qui était bouche bée devant tant de nouvelles en même temps.

Le temps avançait, et les voilà tous les deux sur le canapé, face à face. Fakir avait les yeux fermés et tentait de calmer son esprit afin de prendre une bonne décision. Aurélie, voyant que Fakir n'était pas prêt à l'écouter, commençait à s'impatienter.

-"Bon, assez !" avait-elle dit en se levant.

Je vais essayer un dernier coup. S'il ne m'écoute pas, je le bute, avait-elle pensé intérieurement avant de se lever du canapé. Elle souffla un bon coup avant de se retourner et de se mettre dos à Fakir. Elle prit ensuite son téléphone et fit semblant d'appeler Liam.

-"Ah, je vois. Elle est d'accord ? Très bien, je comprends..."

Elle se retourna ensuite et interpella Fakir, qui ne voulait toujours pas la regarder.

-"Bon, ta future femme, elle au moins, elle sait réfléchir."

Fakir releva immédiatement la tête avant de regarder Aurélie droit dans les yeux.

-"Hein ? Layna, elle va bien ?"

-"Oui, très bien. Et contrairement à toi, elle est d'accord pour rester."

En réalité, à ce moment-là, Layna n'avait pas encore pris sa décision, mais Aurélie avait tenté le tout pour le tout. Fakir ne le voyait pas, mais cette dernière venait de sortir son arme, qu'elle tenait actuellement dans son autre main, tandis qu'elle suivait de près les décisions de Fakir. Un peu de mensonge n'était rien comparé à la vie de mafieuse qu'elle menait. Cependant, un simple mensonge avait convaincu Layna et Fakir qui se trouvaient à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Layna avait conclu que Fakir ne tenait pas à elle, même si elle ne ressentait aucun sentiment d'amour à son égard, elle avait tout de même été blessée. Tandis que Fakir, qui éprouvait des sentiments pour Layna, était dévasté. Ce dernier avait conclu que Layna se sentait plus en sécurité là-bas, près de ce mafieux, qu'avec lui. Après tout, que pouvait-il lui offrir comparé à eux qui étaient richissimes? Il se sentait lésé et triste.

-"Je..."

-"Ne réfléchis pas, pour le bien de sa sécurité, ta 'Layna' a décidé de rester là-bas, elle n'a pas hésité une seule seconde!"

Ces mots tranperçaient encore plus le cœur de Fakir qui s'était levé et avait fermé les yeux. Une bonne dizaine de secondes s'écoulaient tandis qu'Aurélie avait toujours son flingue derrière son dos. Allait-elle tirer sur Fakir? Allait-elle lui faire peur? En réalité, c'était la roulette russe dans sa tête. Il y avait tellement de choses auxquelles elle devait penser. Fakir n'était qu'un obstacle qui lui faisait perdre son temps.

-"Putain décide-toi sin-"

-"D'accord."

Fakir avait rouvert les yeux et avait soufflé de tristesse. Ce dernier était prêt à rester ici, auprès de la dangereuse Aurélie, pour le bien de Layna.

-"Mais je dois parler à Layna avant" avait-il déclaré d'une voix calme, la tête baissée.

Aurélie, quant à elle, avait rangé son flingue et s'était crispée à la demande de Fakir. Il était clair que si les deux entraient en contact, ils se rendraient compte du mensonge d'Aurélie. Il fallait qu'elle réfléchisse à une alternative. Elle prit de nouveau son téléphone et s'éloigna avant de faire semblant d'appeler Liam. En réalité, elle envoya un texto à Lorenzo.
"J'ai pas le temps donc écoute : Fakir et Layna ne doivent surtout pas entrer en contact durant ces 6 mois. Men-lui, dis-lui que Fakir ne veut pas lui parler, car c'est ce que je compte lui dire."

Elle retourna ensuite près du jeune Fakir avant de croiser les bras.

-"Pff, elle ne veut pas te parler."

-"Vr-vraiment ?"

-"Oui, vous êtes tous les deux éloignés l'un de l'autre pour l'instant. Je pense que, dans cette situation, tu n'es pas important, mais tu pourras la revoir dans six mois."

"Et enfin dégager de ma vie," avait-elle dit intérieurement.

Les minutes s'écoulaient une nouvelle fois tandis que Fakir faisait les cents pas, il avait résumé la situation une dizaine de fois dans sa tête.

-"T'en as pas marre de réfléchir? Putain, c'est simple, t'as juste à rester six mois ici sagement. En plus, vu le luxe de ce manoir, un pauvre comme toi devrait en être ravi" lui avait-elle dit en le toisant du regard.

-"Pauvre ? Je n'en veux pas de ta richesse, j'ai bien plus que ça" il leva son index vers le ciel.

Aurélie ne comprenait pas ses gestes et l'avait une nouvelle fois qualifié de fou. Fakir enleva son kufi, leva la tête et le plaça sur son visage.

Lui et La niqabi 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant