chapitre - 9 🌩

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Londres, rue 3:00 du matin

La ville était calme en cette nuit étoilée. Les quelques voitures qui passaient étaient sûrement celles de pères de famille rentrant du travail ou de jeunes après une fête bien arrosée. Le reflet de la lune tapait fort sur les façades des maisons. On pouvait voir quelques rats sortir des égouts avant d'y retourner. Un homme bourré tomba par terre avant de se relever et de chanter. Au loin, une jeune prostituée passait par un chemin secret pour rejoindre un sous-sol qui l'emmenait sûrement dans une réalité différente de la vie douce que l'ont a pu voir dans les chapitres précédents.

La ville prenait une autre forme une fois la nuit tombée, des choses que l'on ne voudrait surtout pas raconter à ses enfants se déroulaient dans ces ruelles sombres.

Mais l'une d'entre elles était particulière. Elle avait quelque chose que les autres n'avaient pas. C'était la maîtresse de toutes les autres ruelles que l'on pouvait voir, car elle dégageait une présence particulière.

La rue en question était sombre de loin, mais en s'approchant, on pouvait apercevoir des ombres. Quelqu'un venait de donner un coup de pied à un lampadaire qui semblait enfin réagir. Finalement, prêt à coopérer, il illumina une partie de la ruelle. On put alors observer un jeune homme de taille moyenne, blanc de peau, avec de grands tatouages, allongé sur le capot d'une voiture. Un briquet tournait entre ses doigts. Il avait les yeux fixés vers le ciel. A côté de lui, deux hommes tout aussi tatoués que lui.

Pendant ce temps, en dehors de cet espace éclairé par le lampadaire, on pouvait apercevoir des dizaines de paires d'yeux d'hommes. Le reflet de la lune tapait sur leurs mains qui tenaient toutes des armes dangereuses. Très dangereuses.

Une voiture passa et l'homme sortit enfin de sa contemplation.

-"Fils ** ****, tu ne vas pas me répondre?" lui dit l'homme avant de glisser du capot de sa jeep.

Un autre homme d'une quarantaine d'années se trouvait dans la ruelle, mais il n'était ni armé ni tatoué. Il était à genoux, avec une jambe brisée, les poignets détruits tellement violemment que l'on se demandait si c'était vrai, sa chemise déchirée et le torse imbibé de sang. Deux grands clous étaient enfoncés dans ses avant-bras. Son visage était méconnaissable. Ce dernier, en ouvrant sa porte ce matin-là, pensait simplement avoir affaire à des gangsters venus demander leur argent. Mais si quelqu'un lui avait dit qu'il serait face à des gens qui seraient plus que des gangsters.

"Mafia" voilà quelle était son erreur. Il s'en était pris aux mauvaises personnes.

-"Tu ne veux pas ouvrir ta sale bouche de merde?" L'homme blanc tatoué s'était approché de l'homme à genoux avant de lui relever la tête en lui tirant les cheveux brusquement.

-"Tu as osé toucher à l'argent du parrain et maintenant tu n'arrives même pas à nous dire où tu l'as foutu!"

-"J-je sais que j'ai pris l'argent m-mais j'ai tout utilisé, il ne reste plus r-rien..." l'homme à genoux commença à pleurer.

Un silence s'installa. Avant d'être brisé par une voix dure.

-"Bon, bah si tu l'as utilisé, alors on n'y peut rien" lui dit son bourreau avant de rire légèrement.

-"Mais tu sais, quand tu fais affaire avec la mafia, c'est œil pour œil. Tu as pris l'argent de mon parrain, je devrais aussi te prendre quelque chose." Il fit un signe à son homme de main qui revint avec un sac.

Il poursuivit.

-"Brise-lui bien la deuxième jambe pour qu'il ne puisse plus jamais marcher et arrache-lui ces deux orteils" dit-il à son homme de main.

Ce dernier hocha la tête et commença à préparer les outils.

-"J-je non s'il vous plaît, j-je vais vous rembourser, j-je vais vendre ma fille" dit-il en suppliant des deux mains l'homme face à lui.

-"Rembourser? Tu ne lui as pas emprunté, tu lui as volé, s*****. Dans ce milieu, il ne faut jamais voler un mafieux, surtout quand tu sais qu'on parle du mafieux le plus redouté de tous" lui dit-il avant de se retourner vers un autre de ses hommes et de lui attraper le col.

-"Brise-lui lentement les jambes pour qu'il ressente chaque vaisseau qui se pète. Ce fils ** **** a voulu nous vendre sa fille de 5 ans." Il lui lâcha le col avant de passer une main dans ses cheveux noir mi-long. Il alluma une cigarette avant de regarder l'homme devant lui qui criait et pleurait.

-"Estime-toi heureux que ce soit moi qui me suis occupé de toi. Notre chef rentre de New York ce soir et crois-moi que si c'était lui qui avait réglé ton cas, tu te serais étranglé avec tes propres mains". Le ton qu'il employa pour parler du fameux "lui" était si sombre que n'importe qui aurait eu froid dans le dos.

La voiture quitta la ruelle avant de poursuivre sa route vers l'aéroport. Les quelques passants de nuit qui passaient purent entendre les cris terrifiants de l'homme se faisant briser et amputer les jambes. Mais sachant le danger de leur intervention, ils fermèrent les yeux et continuèrent leur chemin comme si de rien n'était.

Quelque part dans les airs, un avion privé était en route.

Quelque part dans la ville de Londres, une jeune femme s'était réveillée vers 2h30 du matin pour prier et réciter le Coran.

Quelque part dans l'aéroport de Londres, un avion venait d'atterrir.

Quelque part dans sa chambre, la jeune femme regardait par la fenêtre et écoutait le vent qui tapait légèrement contre celle-ci. Elle se retourna pour se diriger vers son lit.

Cependant, au moment où l'homme posa les pieds en dehors de l'avion, un vent violent se fit ressentir. Ce vent ce dirigea dans les airs en direction de la ville.

Avant de venir taper violemment à la fenêtre de la jeune femme qui prit peur et se cacha sous sa couverture, elle s'endormit dans cette position, avec ses mains agrippant fortement sa couverture.

Lui et La niqabi 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant