Rédaction du deuxième brevet blanc.
Camille roule. Il a les mains posées sur son volant et les yeux rivés devant lui. Cela doit faire environ une quarantaine d'années qu'il a quitté sa mère et leur maison dans la forêt, pour rejoindre son père au centre-ville. Ses yeux glissent sur les panneaux du bord de route et il tourne le volant en reconnaissant le nom de son village.
Ce n'est plus pareil. Plus du tout. Il se tient debout, devant la petite habitation, et ses yeux horrifiés passent sur le décor autour de lui. Des maisons, des bâtiments, du béton partout. Tout est lugubre, froid, sombre. Ses mains commencent à trembler et il laisse échapper un juron. Le petit trottoir en face de lui est noir de crasse, les quelques fleurs qui luttent pour vivre dans les fissurent du sol sont presque toutes fanées et pire encore, ce qui rend le tout insupportable, cette affreuse odeur d'égouts qui traîne dans les environs.
Luttant pour passer outre et quand même profiter du retour à la maison, Camille avance de quelques mètres et ouvre le petit portail qui grince d'une façon insupportable. Ses yeux se ferment et il repense à la fois où il a ouvert ce portail avec ses amis.
C'était lors de ses treize ans. Ses amis étaient venus chez lui pour le fêter et ils avaient décidé tous ensemble de faire une partie de foot.
Ses pieds rencontraient le sol rapidement l'un après l'autre et il a inspiré un grand coup pour stocker l'air rafraîchissant des bois dans ses poumons. Le ballon passait entre les jambes des uns et autres et Camille a relevé sa tête. Le ciel était d'un bleu pur et lumineux et le soleil les éclairait, sans nuage pour amoindrir même un peu sa lumière. De nombreux arbres trônaient fièrement autour du chemin de terre où ils jouaient, devant la maison. Des centaines de fleurs étaient éparpillées dans l'herbe, sous les branches des arbres, ce qui embellissait le paysage, en lui ajoutant une multitude de couleurs.
Un klaxon de camion fait sortir Camille de ses pensées et il soupire avant de pénétrer dans la maison. C'est un grand soulagement pour lui de voir que l'intérieur est resté identique. Un sourire étire son visage et il se laisse tomber sur le canapé du salon. Ici, il se sent protégé du monde extérieur, de l'abominable quartier qui entoure à présent sa maison.
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Fiction In Suspension
Ficción GeneralUn recueil contenant plein de nouvelles que j'ai écrite dans le temps, étalés sur mes deux précédents comptes. Il y aura des débuts de fanfiction jamais continuées, que peut-être un jour je reprendrai si vous le voulez ? Ou si j'en ai l'envie ? Quo...