Elle déambulait dans les rues de cette ville aussi inconnue que les gens qui s'y trouvaient. La musique battant à fond dans ses oreilles, elle laissait ses yeux parcourir le décors qui l'entouraient. Ses jambes marchaient presque toutes seules, la conduisant dans de nouvelles rues à chaque fois. Mais elle n'était pas là. Elle ne voulait pas y être. Toute seule, sous les nuages gris et froids, sans personne pour l'aider, ou ne serait-ce l'encourager dans ce qu'elle faisait.
Le soir vint aussi lentement que la journée s'était écoulée, et les larmes coulèrent le long de ses joues. Ces gouttelettes transparentes exprimèrent l'angoisse, la pression, le stress, tout les mauvais sentiments qu'elle avait pu ressentir dans la journée. Elle évacuait tout, allongée dans son lit au matelas inconfortablement étranger aux formes de son corps. Elle voulait qu'une seule chose : partir. Partir de ce pays qui n'était pas le sien, partir de ce monde qu'elle avait du mal à simplement supporter.
Ses paupières se fermèrent et elle se retrouva dans un couloir sombre. Tout était noir. Aucune lumière ne l'aidait à mieux voir autour d'elle et précipitamment, dans son rêve, elle se releva et frappa aux différentes portes qui se présentaient à elle. Elle ne pouvait en ouvrir aucune, à part celle du réveil, des cauchemars, de l'angoisse, ou d'autres émotions négatives. Celles du repos, des autres mondes, de la lumière, étaient fermées à double tours, et une larme coula après toute les autres le long de sa pommette rougie. Doucement, elle glissa le long d'un mur glacé de ce couloir effrayant en fermant ses yeux.
Un son de clochette la fit sursauter contre ce mur, et elle sut que dans la réalité, derrière le mur du réveil dans ce monde qu'elle haïssait, elle avait reçu un message. Probablement même un de ses messages à lui. Un sourire étira ses lèvres et sentant un peu de courage s'insuffler dans son coeur, elle se releva tant bien que mal en disant en revoir à ces portes lumineuses et fermées à clefs derrière elle pour répondre à ce message.
Elle déposa sa main sur la poignée de la porte maudite vers son monde, et tenta infructueusement de l'ouvrir. Mais le verrou -habituellement inexistant- tenait bon. Ses sourcils se froncèrent, elle paniqua légèrement, secoua avec plus de violence la poignée, mais rien à faire. La porte noire restait fermée.
Ding
Nouveau son de cloche.. Probablement nouveau message. Mais ça ne venait pas de derrière cette porte. Son regard se détourna de la poignée bloquée et se mit à fixer une porte blanche à quelques mètres d'elle. C'était l'autre-monde... Celui avec toute son imagination, sa joie, sa motivation, son inspiration.
N'hésitant pas une seconde de plus, elle s'élança vers ce battant de bois et appuya avec force et enthousiasme sur la poignée qui tourna dans un grincement satisfaisant. Elle s'avança dans ce nouveau lieu, qu'elle connaissait un petit peu, mais qui lui manquait. Une forêt magique se tenait devant elle, et elle savait que tout au fond, elle trouverait des châteaux, la montagne des nains, les villages des elfes, des sorciers, d'immenses bibliothèques.. Mais aussi ses amis.
Elle parcouru tout ce chemin en un temps record, observant les papillons qui virevoltaient, et un nouveau tintement sembla l'appeler plus loin. Redoublant d'efforts, qui ne la fatiguèrent pas plus que ça, elle arriva devant une petite maison d'où provenait des rires, de la lumière, de la chaleur. Ses pas l'y menèrent instinctivement, et elle ouvrit la porte de l'habitacle.
Pénétrant dans la pièce, elle y installa le silence et tous se tournèrent vers elle. Ses meilleurs amis se tenaient là, cafés, boissons en mains, souriant et riants tous ensembles. Son namoureux s'approcha d'elle, jouant distraitement avec une petite cloche dans ses mains et il la prit dans ses bras, une larme de joie coulant le long de sa joue.
"Bienvenue à la maison, tu l'as passée la porte."
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Fiction In Suspension
Genel KurguUn recueil contenant plein de nouvelles que j'ai écrite dans le temps, étalés sur mes deux précédents comptes. Il y aura des débuts de fanfiction jamais continuées, que peut-être un jour je reprendrai si vous le voulez ? Ou si j'en ai l'envie ? Quo...