Chapitre 4

4K 214 5
                                    

Comme pour fuir toutes ces voix qui la poussaient à rebrousser chemin en direction de Storybrooke, Emma allumait la radio, cassant ainsi le silence du petit habitacle. Une mélodie se diffusait alors dans la voiture. Une mélodie calme et mélancolique. Emma prêtait attention aux paroles. "My lover's got humour, she's giggle at a funeral" entamait une voix masculine. Une image apparut dans l'esprit d'Emma. Une seule personne disposait d'un humour, sarcastique certes mais qui était du genre à ne ressentir aucune pitié et rire à des funérailles. Une seule personne habitant au petit bourg. La belle blonde écoutait la suite attentivement. "Know's everybody disapproval I should've worshipped her sooner ". En effet Emma savait que tout le monde la désapprouvait. Henry. Mary Margaret et elle même, Emma. Pourtant, Swan sentait qu'il y avait du bien dans ce cœur si noir. Mais pourquoi la vénérer. Elle n'était pas une Reine pour autant ? Pourquoi vénérer cette personne ? Emma restait septique. Saisissait-elle peut être pas le sens de ces paroles.

Take me to church
I'll worship like a dog at the shrine of your lies
I'll tell you my sins and you can sharpen your knife
Offer me that deathless death
Good God, let me give you my life

Emma écoutait attentivement ce refrain. Ce bout de musique lui faisait réaliser qu'elle devait rentrer à Storybrooke. Elle devait faire demi-tour pour une raison qu'elle ignorait. Mais elle le devait. Désormais il y avait plus de pour que de contre. La blonde donna un coup de volant et la voiture fit volte face en sens inverse. Elle appuyait sur l'accélérateur, direction le petit bourg.

La paperasse ennuyait le maire aujourd'hui. Il lui était impossible de se concentrer. Elle ne ressentait pas assez de satisfaction face au départ de Mademoiselle Swan, et cela la perturbait. Elle avait gagné en tant que mère du petit Henry et de Méchante Reine, mais en tant que Regina Mills ? Elle apportait son café noir à ses lèvres. Puis elle posait sa tête entre ses mains. Elle écoutait la chanson que diffusait la radio locale.

Take me to church
I'll worship like a dog at the shrine of your lies
I'll tell you my sins so you can sharpen your knife
Offer me my deathless death
Good God, let me give you my life

Regina relevait la tête à l'entente de ce refrain. Un visage à la chevelure dorée lui apparu. Pourquoi Swan lui venait en tête, que venait-elle faire là ? Folle de rage, Regina marchait jusqu'à la petite radio et l'éteignit.

- Balivernes. Articulait-elle.

Elle prit son sac à main et quitta la mairie. Il était tard, Henry devait être rentré. Rester une seconde de plus ici la rendrait folle. Elle s'engouffrait dans sa Mercedes et se rendit au manoir. Elle poussait la porte d'entrée, et posait ses clefs sur le meuble. Lorsqu'elle s'avança, elle vit son fils assit sur le canapé sanglotant. Ses yeux balayaient la pièce. Devant la cheminée allumée, au milieu du salon trônait le livre de contes, ouvert, les deux couvertures face au plafond. Regina était stupéfaite.

- Que se passe t-il Henry ? Demandait le maire en s'accroupissant devant son fils.

- Je suis allé au bureau du Shérif, il était fermé à clefs. La voiture d'Emma n'y était pas. Je suis allé à l'appartement de Mademoiselle Blanchard, la voiture n'y était pas non plus. J'ai voulu monter, mais personne ne m'a ouvert. Emma est partie. Pleurait l'enfant.

A cet instant que fallait-il faire ? Dire la vérité à Henry ou bien lui mentir ? Lui dire la vérité l'anéantirait. Il serait triste et brisé. Lui mentir reviendrait au même. Pourtant, pour Madame Mills, il avait toujours été plus facile de mentir. Mentir, encore et encore. C'était l'option qu'elle choisissait, bien qu'elle-même ne crut pas une seconde à ce mensonge qui sortit aussi vite qu'un éclair d'entre ses lèvres.

- Pourquoi dis-tu de telles idioties ? Elle devait sûrement avoir beaucoup de travail et une course urgente à faire. C'est rien. Tentait la brune.

- Pourquoi tu essaies de me mentir ? Pourquoi tu me mens toujours ? C'est toi qui l'a fait fuir. C'était ce que tu voulais ! Ma mère m'a abandonné par ta faute ! Hurlait-il en courant en direction de sa chambre.

- Henry...

Tout cela était la faute de Mademoiselle Swan. Pourquoi l'avait-il ramené ici, il savait très bien que de toutes façons elle ne le croirait pas. Comme personne ici.

Depuis qu'Emma était ici, elle avait fait de la vie de Regina, un échec. Regina la détestait. Toutes deux passaient leur temps à se lancer des piques. Rester seules dans la même pièce était synonyme de bagarre. Des regards froids qui, Regina le savait, ne dissimulaient pas que de la haine. Elle ne savait pas reconnaître cette autre chose mais elle était sûre de la présence d'un autre sentiment. Un sentiment qui rendait Regina destructrice et haineuse davantage par peur de deviner ce dont il s'agissait.

La Méchante Reine peinait à se relever. Elle s'asseyait sur le canapé où sa tête commençait légèrement à lui tourner. Ses yeux se perdirent un instant dans les flammes flamboyantes du feu. Les paroles d'Henry avait de plus en plus d'impact sur elle. Il développait tant de haine.

La femme se leva et ramassa l'ouvrage. Il était ouvert à la page où la Reine lançait la Malédiction sur la Forêt Enchantée afin de nuire à Blanche Neige et son Prince. Regina se souvenait de ce jour comme si c'était hier. Au fond d'elle, elle voulait rétablir le bien, la magie l'avait détruite et rendue méchante. Elle savait que la jeune femme au cœur tendre était encore là, quelque part en elle, enfouie.

Le garçon était assis sur son lit. Dans l'ombre dont seuls les rayons de la lune éclairaient sa chambre. Il se sentait abandonné à nouveau, détruit et trahit par sa mère dont il avait finit par avoir confiance. Il voulait se terrer dans la noirceur de sa chambre, telle était la couleur de son cœur. Emma était partie, abandonnant également les habitants de Storybrooke, condamnés à leur triste sort. Ils ne rentreront jamais chez eux. Elle avait renoncé à son destin par peur, pensait Henry. Tout comme elle venait encore de l'abandonner par peur de s'occuper de lui.

Emma Swan avait peur de ne pas se sentir à la hauteur. La blonde lui avait aussi menti, elle aurait au moins pu le prévenir de son départ. Ses deux mères n'étaient que des menteuses. Il se leva et alla à sa fenêtre donnant entièrement vue sur Storybrooke. La lune éclairait la ville allumée de quelques lampadaires. Les rues étaient calmes. Une larme perlait sur la joue d'Henry et allait s'échouer sur le rebord de la fenêtre. Il balayait la ville des yeux. Au loin, il vit les lumières colorées du Granny's Diner. L'endroit où sa mère biologique et lui se retrouvaient souvent autour d'un bon chocolat chaud à la cannelle la matin avant l'école. Il vit aussi son château en ruine, détruit par Regina. Emma et lui se donnaient rendez-vous là-bas, pour leur mission secrète, à la vue de personne. L'enfant soupirait. Il regardait la bibliothèque, au centre de la ville, fermée. Elle était surplombée par l'horloge qui ce soir s'était de nouveau arrêtée. Emma était bel et bien partie. La Malédiction avait reprit sa force. Pourtant, l'enfant sentait à travers lui que ce départ ne durerait pas. Plus il regardait l'horloge, plus il était persuadé qu'elle remarcherait un jour où l'autre.

- Tu ne peux pas échapper à ton destin Emma. Tu es la Sauveuse, je sais que tu reviendras pour tous nous sauver. Murmurait-il sûr de lui.

Dans la cuisine, Regina se servait un verre de vin. Elle décidait d'aller le boire dehors, pour se rafraîchir les idées. Regarder les étoiles ne lui ferait pas de mal. Le calme de la nuit l'apaiserait et la calmerait assez pour ensuite allez préparer le dîner.

La jolie brune se dirigeait dehors et s'assied sur le perron son verre en main. Elle regardait les étoiles, cet océan infini de constellations. Elle but une gorgée. Alors que Daniel était encore vivant, ce ciel étoilé lui avait donné assez d'espoir pour croire que le bonheur existait. Ce soir, elle se demandait si à nouveau, elle pouvait y croire. Croire qu'elle finirait heureuse avec son fils, mais aussi heureuse dans sa propre intimité. La brune but une nouvelle gorgée du liquide rougeâtre. Devait-elle encore y croire alors qu'elle courait à sa perte ?

Une étoile filante traçait son chemin à travers les étoiles en guise de réponse. C'était alors que Regina regarda la route et le plus improbable se produit. Une Coccinelle jaune passa telle une étoile filante, devant chez elle.

[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant