Emma avait fini par s'endormir malgré les grondements furieux de l'orage. Dehors, le jour se levait et les arbres s'égouttaient de leurs gouttes d'eau. Vingt-quatre heures qu'elle n'avait pas quitté sa chambre, simplement vêtue de son pyjama et de son cœur brisé. La jeune blonde encore couchée fixait sa veste rouge qui brillait malgré l'obscurité.
Cette veste était son bouclier. C'était Cleo qui lui avait enseigné l'art de trouver quelque chose pour se protéger, un pendentif, bracelet, vêtement, et Emma avait opté pour cette veste que jamais auparavant elle n'avait prémédité d'acheter.
Swan se levait de son lit, motivée. Elle partirait le lendemain pour Boston, elle profiterait donc de cette journée pour préparer et emballer ses quelques petites affaires. Elle se demandait bien quelles explications elle fournirait à Henry ? Devait-elle vraiment toujours justifier ses actes ? Emma prenait des affaires propres et déverrouillait sa chambre. Elle hésitait à ouvrir la porte.
Lorsqu'elle descendait, elle vit ses parents attablés, silencieux, anxieux. Mary Margaret se levait d'un bon faisant tomber sa chaise qui résonnait lourdement sur le sol.
- Emma ! S'exclamait-elle avec une voix étouffée par le chagrin.
Mais la blonde ne la regardait qu'à peine trois secondes avant de s'enfermer dans la salle de bain silencieusement.
Belle était passée chercher Henry plus tôt ce matin, Regina ne se sentait pas capable de s'occuper de lui aujourd'hui. Elle avait peur de transférer sa colère à travers son fils, elle avait peur que la Méchante Reine ne refasse surface.
Plongée dans l'obscurité de son manoir, la Reine avait les yeux fixés dans les méandres profondes de son esprit. Elle avait décidé de retourner travailler. Elle s'était dite qu'elle devait se changer les idées et se noyer sous une montagnes de potentiels dossiers. Elle but d'une traite son café puis allait chercher son manteau. Elle empoignait les clefs de sa Mercedes et filait jusqu'au bâtiment blanc administratif.
- Veillez à ce qu'on ne me dérange pas, Aurore. Décrochait Regina en guise de salutations.
Les talons du maire claquaient sur le parquet derrière son passage. Elle traçait sa route sans s'arrêter jusqu'à ce que la porte de son bureau claque dans son dos.
- Mes salutations Madame le Maire... murmurait Aurore, exaspérée par le peu de considération que lui portait Regina Mills.
Emma venait de boucler son troisième cartons d'affaires. Elle tournait sur elle-même et constatait que sa chambre était presque vide. Elle souriait. Elle consultait sa montre, 15h00 affichaient les aiguilles, elle était dans le bon timing. La blonde s'était dite qu'elle passerait à la mairie une dernière fois et qu'elle ferait ses adieux à Regina. C'était fini. Elle avait miticuleusement choisi ses arguments tandis qu'elle rangeait. Elle était prête.
La Coccinelle jaune traversait une dernière fois le long boulevard principal et tournait à gauche. Elle prenait encore une petite rue avant d'arriver à la mairie. Le Shérif inspirait-expirait lourdement. Elle descendait de son véhicule et s'engageait dans l'allée.
- Ça ne prendra que quelques minutes ! Fit Emma à la secrétaire en ne prenant pas la peine de s'arrêter.
Regina était plongée dans un gros dossier quand la porte de son bureau claquaut et la faisait sursauter. Son regard se pétrifiait. Emma était là, stone et le regard froid.
- Vous avez gagné, je suis tombée amoureuse de vous Regina. J'en ai marre de faire semblant. J'en ai marre de faire comme si tout me glissait dessus. Je n'en peux plus d'avoir besoin de vous chaque jours. J'abandonne. Je m'en vais. Je pars demain.
- Emma... murmurait Regina stupéfaite et pétrifiée.
- Vous ne m'avez pas laissée vous emmener dans mon monde, vous ne m'avez pas laissée vous appréhender. Pourtant quand je regarde derrière nous rétrospectivement, je me dis que cela aurait pu arriver. J'aurai pu chaque matin me réveiller et vous regarder, chaque soir m'endormir et sourire. Je n'ai pas besoin que vous me disiez à quel point je suis idiote, j'en ai conscience. Mais j'aimerai plutôt que me disiez que je suis votre idiote. Que je pourrai vous aider à devenir meilleure, que les jours de colère, vous trouverriez au fond de moi la lumière nécessaire pour briller. Que les jours où vos yeux auraient rougis par la tristesse, je les aurais fais briller de mille feux. Je me serais faite escalve volontaire de votre personne uniquement pour être la seule personne à vous faire sourire. J'ai beaucoup trop rêvé. Je n'ai plus envie d'espérer. Je vous remets mon insigne Regina, et mon arme de service.
L'ancienne Shérif défaisait son étoile et sortait son Glock de son étuie et déposait le tout sur le bureau marbré du maire.
- Je pensais qu'en couchant avec moi, vous me verriez comme quelqu'un de spécial Regina. Je pensais aussi que je deviendrai votre fin heureuse, ou votre grand amour. Quelque chose du style. Mais je me suis trompée. Je ne serais pas votre marionnette à temps perdu. Je ne suis pas un pantin que vous pouvez manipuler comme bon vous semble. Je croyais que l'autre nuit, vous étiez réelle, mais rien n'est jamais réel avec vous.
Regina la regardait s'éloigner, sentant son cœur s'alourdir d'un coup. Les larmes commençaient à fuseler au bord de ses yeux. Emma ne pouvait pas partir comme cela, elle ne pouvait pas l'abandonner. Comme scotchée à son fauteuil, le maire ne pouvait la rattraper. Swan prenait la poignée dans sa main et se retournait une dernière fois.
- Vous n'avez jamais été un monstre à mes yeux mais un ange déchu qui tentait de chercher son absolution dans ce monde. Je vous aimais pour cela. Pour votre difficulté à vouloir changer la mauvaise personne que vous étiez afin d'effacer et de faire pardonner votre passé.
Emma disparaissait derrière la porte vitrée. Regina se levait et se jetait sur la porte mais incapable de l'ouvrir, elle se laissait glisser contre, rabattait ses jambes contre sa poitrine et enfonçait sa tête dans ses bras. Emma, de l'autre côté, appuyait ses paumes et écoutait les sanglots du maire se mêler aux siens.
Ne jamais regarder en arrière et laisser passer. Elle ne reviendrait pas sur sa décision.
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[En réécriture]
FanfictionLa petite Coccinelle jaune allait dépasser les limites de Storybrooke. Emma Swan partait. Quel était l'objet de ce départ précipité ? Elle même l'ignorait, mais elle devait partir. A l'instant même où les roues de la voiturette passèrent la ligne...