Chapitre 8

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Regina n'était pas passée au poste de la matinée, au plus grand étonnement du Shérif Swan. La blonde avait entamé des nouveaux dossiers à éplucher, jetant un coup d'œil à la pendule de temps à autre. Parfois, elle buvait un peu de café avant de se replonger dans le travail. Le temps semblait long face aux broutilles des habitants. Emma soufflait d'ennui. Elle lança un coup d'œil à la fenêtre, il pleuvait, la déprimant davantage. Cette journée était grise et lassante. Aucune enquête croustillante, aucun mystère trépidant. Rien, juste des plaintes idiotes. Même ses chamailleries avec le maire lui manquaient. Le maire... Emma laissa son esprit voguer un instant, se représentant la silhouette de la belle brune au caractère trempé.

Il était midi quand Emma bouclait le dernier dossier. Elle prit les dossiers sous son bras, enfila sa veste et partit. Elle passerait après le déjeuner à la mairie. Henry lui avait donné rendez-vous au Granny's pour manger ensemble. La blonde se garait devant le restaurant. Elle descendit et poussa la porte d'entrée qui tinta derrière son passage. Le gamin n'était pas encore arrivé. Emma marchait ne regardant pas devant elle, elle percuta quelqu'un.

- Shérif Swan ! Fit l'homme portant des lunettes, à la chevelure rousse dans lequel elle avait buté.

- Docteur Hopper. Saluait Swan, lui adressant un faible sourire et un hochement de tête.

La porte tinta à nouveau laissant apparaître un petit bonhomme surexcité. Henry courrait en direction d'Emma, bousculant lui aussi Archibald Hopper, son psychologue. Il serra fort sa mère, avant de se retourner et s'excuser.

- Bonjour Archie !

- Henry ! Répondit l'homme. Je dois y aller, on se voit ce soir pour ton rendez-vous, Henry. Au revoir Shérif !

Ah oui, nous étions jeudi s'exclamait intérieurement la blonde. Tous les jeudi Henry allait chez le psychologue. Et ce, depuis qu'Henry imaginait que les habitants étaient tous des personnages de contes. Regina avait ordonné au psychologue de lui faire oublier ses histoires, mais Archibald n'était pas du même avis, et tentait à chaque consultations de comprendre pourquoi l'enfant se réfugiait dans les contes de fées.

Le docteur Hopper quittait le restaurant, ouvrant son parapluie. La porte se referma derrière lui. Emma commandait et ensemble, le gamin et elle allèrent s'asseoir. Pas plus de cinq minutes plus tard et déjà les hamburgers trônaient sur la table.

- J'ai parlé à maman d'habiter avec toi. Dit fièrement Henry.

- Henry...tu vas m'attirer encore plus d'ennuis avec ta mère.

Emma ne supportait pas qu'Henry fasse des siennes bien qu'il soit un enfant débrouillard et intelligent. Elle comprenait qu'il veuille vivre avec sa mère mais ce n'était pas ce que Regina voulait. Elles se battaient toutes deux à cause de cela depuis près d'un mois. Et quand enfin le calme revenait un peu, la tempête allait de nouveau souffler. Emma soufflait et changeait de sujet demandant si cela se passait bien à l'école.

Après un long repas, Emma raccompagnait son fils à l'école. L'enfant sortit de la Coccinelle, elle lui adressait un signe de main et le regardait s'éloigner.

La blonde bifurquait ensuite en direction de la mairie, voir Regina Mills. Du stress s'emparait de son ventre, ses mains tremblaient sur le volant. Emma Swan n'avait peur de rien. Elle se le répétait jusqu'à ce que le bâtiment administratif se dessine parmi les reliefs de la ville. Le Shérif se garait et descendait avec les dossiers en main. La pluie avait cessé mais le froid était toujours présent. Emma grelottait et pressait malgré elle, le pas. Elle poussait la porte et se dirigeait devant une autre porte vitrée portant l'inscription Mayor - Maire - au premier étage.

Le stress se faisait encore plus imposant, plus insistant. La blonde prit une grande inspiration, frappait et entrait. Elle y vit alors une brune œuvrant à la paperasse administrative. Le maire releva le visage vers Emma et, une nouvelle fois, leur regard se soutinrent pendant un long instant. Des frissons parcouraient l'ensemble de leurs deux échines. Un courant électrique se diffusait dans leurs yeux excluant le reste du monde l'espace d'un instant qui semblait être une éternité.

- Shérif Swan ! Que me vaut l'honneur de votre visite ? Regina brisait ce silence qui soudain la rendait vulnérable. Elle sourit à la blonde qui avait encore les yeux écarquillés.

- Bonjour Madame le Maire. Je...euh...Je venais vous apporter ceci. Ce sont les derniers rapports.

Emma tendait les dossiers vers Regina et tentait de se redonner un peu de contenance. Elle se raclait la gorge et plongeait à nouveau ses yeux dans ceux noisettes de la brune. Le bras toujours tendu devant elle, elle suivait les moindres faits et gestes du maire. Celle-ci déposa son stylo lentement sur le bureau, toujours sous le regard émeraude du Shérif. Elle recula du bureau et se leva.

Les yeux verts de la blonde s'abaissèrent sur le corps du maire. Elle apercevait deux jambes longues et minces cachées par le pantalon noir de la brune. Ses yeux remontèrent et s'arrêtèrent furtivement sur le chemisier blanc de la femme. Regina se dirigeait vers elle. Emma était déstabilisée. Regina était trop près d'elle. Beaucoup trop proche. Les lèvres de la Sauveuse se mirent à trembler tandis que celles rouge sang du maire se mirent à sourire.

Regina jaugeait le Shérif qui apparemment ne semblait pas dans le meilleur de sa forme. La blonde la fixait. Regina aimait avoir le contrôle, elle semblait effrayer le Shérif Swan. Elle semblait...avoir le dessus. Bien sûr qu'elle voulait toujours la détruire, mais lorsque la blonde se trouvait face à elle, le mystérieux sentiment refaisait surface lui faisant battre son cœur plus vite, agitant un millier de sensations inexplicables dans son bas ventre. Regina perdait toute assurance, et, elle détestait cela. Son sourire s'effaça brusquement ramenant la blonde à la réalité, brisant tout charme, faisant fuir toutes potentielles étincelles magiques. Elle arrachait la pile de documents des mains du Shérif.

- Merci Shérif. Vous pouvez disposer. Aboya durement Regina.

Le maire s'assied sur le rebord du bureau. Emma, se sentant de trop, s'exécutait et tournait les talons, en direction de la sortie. Regina la suivait des yeux et observait le balancement des boucles dorés du Shérif sur son dos. Sa veste bleue lui sciait autant que la rouge, son jean lui allait divinement bien et son bonnet lui donnait un aspect enfantin. Ses bottes lui montaient presque aux genoux. L'hiver commençait à se faire rude, bientôt, ses vêtements seront cachés par un long manteau noir, cachant toutes ses belles choses qui suscitaient l'intention de la brune. Elle ressentait de la déception.

Regina chassait ses drôles de pensées d'un geste de main et fit la grimace, elle devenait folle. Elle le savait. Il fallait qu'elle se débarrasse au plus vite de cette sale...peste. La Reine grognait.

Emma allait entrer dans sa voiture quand son portable sonna. Elle reconnut alors la voix affolée de Mary Margaret. Elle tentait de la calmer mais l'enseignante ne semblait pas de cette avis.

- David Nolan a disparu Emma ! Criait la voix dans le téléphone.

Emma lui promit de partir immédiatement à sa recherche. Ce qu'elle fit. Elle raccrocha et rangea l'appareil dans sa poche. Elle posa une main sur la portière et  son coude sur le toit de l'habitacle. Elle appuya ensuite son front sur son bras. Elle partirait lorsqu'elle se serait remise du face à face avec le maire. Elle revoyait encore en flash les lèvres rouges de la brune lui prononcer de prendre congé. Ses lèvres balafrées, rougeoyantes, pulpeuses, délicieuses. Des lèvres qui l'avait hypnotisée pendant quelques secondes. Elle soupirait.

- Pfiou ! Fit Emma, surprise de cet effet que lui donnait Madame Mills.

Le Shérif allait entrer dans sa voiture quand Henry apparut. Il criait interpellant Emma dans son élan.

- Où vas-tu ? Demanda t-il.

- David Nolan a disparu, je vais le retrouver. Emma s'engouffra dans sa voiture, mais sans s'y attendre, Henry s'y invita.

- Je viens avec toi ! Fit-il.

- Ça ne va pas plaire à ta mère.

Sur ses paroles, Emma démarrait sur les chapeaux de roues ne sachant pas vraiment par où commencer.

[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant