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C'était l'heure des réunions habituelles qu'entretenaient Regina Mills et Graham, l'ancien Shérif de Storybrooke. Une réunion de cinq à sept qui, comme chaque jours, aboutissait très souvent dans une chambre chez Granny en tout anonymat.
Regina s'était habillée le plus sensuellement possible prenant bien soin de mettre en valeur tous ses atouts corporels. Elle était assise sur le lit de la chambre rustique, attendant son amant. Enfin on frappa à la porte.
- Entre Graham. Invita la voix provocatrice de la jeune femme.
La porte s'ouvrit sur un homme possédant une carrure musclée, des cheveux bouclés bruns et deux yeux gris ardoises magnifiquement hypnotisant. Il ferma la porte derrière lui et Regina marchait en sa direction. Ses talons claquaient contre le parquet. Elle aimait tout contrôler, même ses instants de plaisirs. Elle agrippa ses doigts dans le col blanc de chemise de l'homme et lui adressa son fameux sourire sensuel dévoilant ses dents blanches. Graham plongea ses doigts dans les cheveux de la brune, la faisant tressaillir. Elle les attirèrent tous deux vers le lit en mordant ses lèvres et lorsqu'elle buta dans le matelas, elle se laissa tomber dans un éclat de rire emmenant Graham dans son élan.
Soudain, un parfum étonnant se diffusa dans les narines de Regina. Ce n'était plus l'odeur masculine qu'elle connaissait bien de son amant mais un arôme différent et envoûtant. Des cheveux lui caressaient la joue, la chatouillant. Ce n'était pas ceux de Graham, ils étaient bien trop courts. Trop confuse et déboussolée, Regina ouvrit les yeux violemment et tout de suite elle fut prise d'une fureur et d'une terreur inexplicable. Son sourire charnel disparut laissant place à une bouche béate. Une blonde se tenait au-dessus d'elle, son regard océan-grisé planté dans le sien. Les lèvres entre-ouvertes, proches de celles du maire. Si proches, que la brune pouvait sentir le souffle chaud de la blonde s'écraser sur son visage. Une main empoignait le col de chemise du maire, l'autre main était posée à côté de son visage, sur le matelas. Toutes deux suffoquaient de ce contact déroutant. Regina se sentit perdre le contrôle de tout autour d'elle. Elle ne pouvait pas bouger, tant le corps au-dessus du sien la retenait prisonnière. Elle savait que cela ne servait à rien de se débattre, l'empoigne de la blonde était bien trop forte.
Une étoile brillait dans leurs yeux, une lueur d'envie. Les lèvres rosées de la cavalière de Regina s'approchaient d'avantage de celles rouge du maire. Et au moment où leurs lèvres allaient se rencontrer...pouf...la blonde disparut de la pièce comme par enchantement. Le maire se redressait malgré tous ces états et se mit à crier le nom de sa dulcinée dans l'espoir de la faire réapparaître..
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- SWAN ! Hurla Regina, l'écho de sa voix se dispersant dans sa grande chambre.
Le maire haletait par ce cauchemar terrorisant, de la sueur perlait sur son front. Ses yeux encore écarquillés balayaient la pièce, aucunes traces du Shérif Swan. La chambre était déserte, seulement illuminée par les doux rayons dorés du soleil. A ce constat, Regina sentit un pincement au cœur, pourquoi ne se sentait-elle pas rassurée ? Elle soufflait et fit valser les draps. Elle se dirigeait à la salle de bain pour prendre une douche. La jeune femme croisa son reflet dans le miroir et observait que sa lèvre avait dégonflée. Elle émit un sourire de satisfaction et se hissa dans la cabine ne cessant d'assimiler le cauchemar à la bagarre de la veille.
Après s'être habillée pour une nouvelle journée, Regina descendait prendre un petit déjeuner. Elle fut étonnée de s'apercevoir que son fils était déjà attablé, entrain de manger.
- Tu es en retard ce matin, maman. Remarquait Henry.
- Ce n'est rien mon chéri, ne t'en fais pas, tu ne seras pas en retard à l'école. Fit-elle figée par la remarque d'Henry.
Elle se dirigeait à la cuisine, se préparer un café corsé. Des pas précédaient les siens et s'arrêtaient au pas de la porte. La brune empoigna la cafetière.
- Pourquoi tu as les lèvres gonflées ? Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir ? Demanda l'enfant.
- En l'occurrence, tu es vraiment intelligent. Je me suis battue avec Emma Swan. C'est elle qui m'a fait ça. Elle est entrée dans mon caveau sans ma permission. Expliquait Regina, dos à Henry, triturant la cafetière.
- Ton repère secret. Bien sûr, et tu lui as fais quoi ? Fit l'enfant énervé.
- Je vais la suspendre de ses fonctions et elle a le sourcil ouvert. Rien de grave. Dit Regina nonchalamment, se retournant face à l'enfant.
- Tu ne cesseras donc jamais. Tu es méchante.
L'enfant prit la fuite. Regina voulut le rattraper mais Henry avait déjà prit ses affaires et fait claquer la porte d'entrée. La brune s'appuya sur l'encadrement de porte de la salle à manger. Lorsqu'elle releva le visage, elle croisa à nouveau son reflet.
Emma était déterminée aujourd'hui à montrer de quoi elle était capable au maire. Elle se hâtait de descendre les escaliers mais Mary Margaret lui barra le chemin.
- Où vas-tu si pressée ? Demanda l'enseignante paisiblement.
- J'ai une course urgente à faire.
- Et ton arcade, qui t'as fais ça ? Ça te fait mal ? Fit Mary Margaret avec bienveillance. Attends, on va te mettre un pansement.
- C'est Regina, mais je vais bien. T'en fais pas. Fit Emma en soufflant, agacée d'être retardée.
Mais ses paroles n'atteignaient pas les oreilles de la brunette et déjà celle-ci revenait avec la trousse à pharmacie, déposant un petit pansement blanc sur la plaie.
- Attention, ça va un peu picoter.
Emma levait les yeux aux ciels. Elle avait l'impression d'être une gamine soignée par sa mère. Quelle sottise, cela ne lui était jamais arrivée...
Et même si ce retardement l'agaçait, le geste de sa colocataire la touchait au cœur. Elle souriait et remerciait son amie. Elle s'excusait ensuite d'être aussi pressée et filait, faisant claquée la porte d'entrée.
La Coccinelle Jaune traversait la ville à une allure hallucinante. Après être passée dans une boutique de jardinage, la blonde fila à la Mairie. Elle se gara n'importe comment et sauta hors de l'habitacle. Elle ouvrit son coffre de voiture étriqué, et y prit une tronçonneuse. Emma se dirigeait vers le jardin de la Mairie, éclairé par le soleil d'un doux éclat. C'était une journée parfaite pour un peu de jardinage. Elle marchait jusqu'à un grand pommier trônant au centre du jardin. Des fruits biens rouges y avaient poussé. La blonde fit valser sa veste en cuir et prit l'engin dans ses mains. Elle le démarra et approcha la lame contre le pommier. L'anéantissement de l'arbre débuta, et après une bonne dizaine de minute, le premier tronc jonchait le sol, entouré par tous ses fruits.
- Vous allez voir ce que ça fait de perdre quelque chose qui nous ait cher. Articula Emma.
Elle ne perdrait pas son travail. Elle le savait.
Le maire travaillait dans son bureau noir et blanc, comme à son habitude. Alors qu'elle remplissait ses dossiers habituels, un bruit d'engin bourdonna lointainement. Bien étonnée, elle se leva et se retourna face à sa fenêtre. Son regard se décomposa et se durcit. Elle s'empressait de se rendre dehors. Elle y découvrait une Emma Swan en sueur et en débardeur, maniant l'engin avec précision et destruction. Elle l'observa un instant, la détaillant puis finit par marcher vers elle d'un pas pressé.
- Que faîtes vous ?! Hurla Regina, hors d'elle.
La machine cessa de tourner et Emma la lâcha négligemment. Elle jeta les gants de jardinages protégeant ses mains et s'approchait de Regina, le regard noir.
- Vous ne prendrez pas mon job, Madame le maire. C'est la seule chose qui m'empêche de devenir folle dans cette ville de fous.
- Sortez de ce jardin, Shérif Swan ! Immédiatement, avant que je ne vous en recolle une autre. Cria Regina, une veine ressortant de son front de colère.
Emma s'approchait davantage de la brune. Celle-ci suivant du regard les mouvements des lèvres du Shérif Swan, les yeux plissés de colère.
- Vous n'avez aucunes idées de ce dont je suis capable. Murmura Emma avant de disparaître.
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[En réécriture]
FanfictionLa petite Coccinelle jaune allait dépasser les limites de Storybrooke. Emma Swan partait. Quel était l'objet de ce départ précipité ? Elle même l'ignorait, mais elle devait partir. A l'instant même où les roues de la voiturette passèrent la ligne...