Cette fête n'était ni plus ni moins qu'une fête commerciale. Les boutiques étaient remplies de décorations mielleuses tandis que les fleuristes, bijouteries et chocolatiers ne désemplissaient plus.
Emma Swan n'avait pas quitté sa chambre depuis deux jours depuis les aveux envers sa mère. Et cette fête, en ce jour, n'arrangeait pas les vacarmes que son cœur lui imposait. Elle lui faisait réaliser qu'aimer Regina Mills était une chose impossible et complexe. Cette femme avait l'allure d'une femme inaccessible, insensible aux sentiments amoureux. Le genre autoritaire dont on ne fantasmait que la nuit dans nos propre rêves.
Pourtant Emma voulait se risquer à lui avouer son amour. Elle n'avait rien à perdre si ce n'était que leur amitié. Après tout, cela en valait peut-être la peine. Elle avait réfléchis des heures et des heures au cadeau qu'elle offrirait au maire jusqu'à ce que les paroles de son fils retentissent dans ses tympans. Ce fut alors que la jeune femme se levait d'un bond de son lit, courait à la salle de bain pour en sortir dix minutes plus tard.
Regina mélangeait son café les sourcils froncés. Henry la rejoignait dans la cuisine, fraîchement sorti de la douche. La Reine constatait qu'il était en chaussette, elle ne tardait pas à le lui faire remarquer.
- Combien de fois Henry, t'ai-je répété que c'était moi qui lavais tes chaussettes ? Par conséquent, tu dois porter des chaussons comme tout le monde dans cette maison ! Face au ton colérique de sa mère, l'enfant sursautait, était penaud et disparaissait mettre des chaussons.
Regina détestait cette stupide fête commerciale, ça la mettait hors d'elle. C'était vrai cela, combien de couple prétendait s'aimer pour se séparer juste après le mariage ? Tous. A l'exception de Blanche Neige - dommage qu'elle faisait partie de l'exception à la règle.
Le maire frappait la table du poing faisant retentir la cuillère contre la porcelaine de sa tasse. Cette stupide fête des amoureux lui rappelait que toute la ville - ou presque - avait trouvé l'amour, sauf elle. Elle ne pouvait aimer la personne que son cœur lui avait désigné. Cette femme avait l'allure d'une âme vagabonde, un jour elle était ici et le lendemain là. Emma n'était pas quelqu'un de stable, elle n'était pas du genre à se poser avec un homme - ou une femme ? - et avec des enfants. Henry en était la preuve vivante. De plus une femme avec une femme, une Reine avec une Sauveuse, quelle idée incongrue ! Regina se mettait à ricaner narquoisement.
- Qu'est-ce qui te fait rire maman ? Demandait Henry en revenant dans la cuisine, perplexe.
- Rien. Allons-y, tu vas rater le bus ! Allez dépêches toi ! Regina se levait d'un bond.
- Mais maman, je n'ai pas déjeuné ! Protestait le garçonnet au ventre criant famine.
Sa mère lui prenait une pomme à la volée et la lui tendait avant de l'entraîner dehors. Henry grimaçait face au fruit puis tous deux se dirigeaient vers la Mercedes.
Alors que la voiture du maire traversait le boulevard, Henry observait les couples se balader main dans la main. Il trouvait cela beau, l'amour. Pour lui, il s'agissait du sentiment vainqueur sur toutes les misères du monde, que ce soit la tristesse, la souffrance, la solitude. Il suffisait de tomber sur une personne, juste une, pour rendre le monde plus beau à nos yeux. Qu'importait la situation. Tout le monde méritait d'aimer et d'être aimé. Sa mère, ses mères méritaient cet amour qui le fascinait. Un jour, lui aussi il aimerait une femme et comme son grand-père David, il la comblerait.
La porte du bureau du maire claquait derrière Regina. Dans son antre, la Reine se sentait à l'abri de l'oxygène pollué par l'amour. Elle se laissait tomber dans son fauteuil et rassemblait une pile de feuilles devant elle avant d'appuyer son dos contre le dossier en cuir. Regina soufflait bruyamment, agacée, attristée. Aujourd'hui allait être une longue journée.
Alors que le maire tentait de changer ses esprits en se plongeant dans ses dossiers, le Shérif de la ville - et l'élue de son cœur - débarquait dans le bureau. Regina ne relevait pas la tête.
- Vous aussi vous tentez de fuir le monde extérieur ? Demandait Emma avec un ton narquois en avançant lentement.
- Ils me dégoutent tous. Tous autant qu'ils sont. L'amour est une faiblesse, Mademoiselle Swan ! Répondait Regina avec ironie en croisant le regard de la blonde un court instant.
Emma comprenait par ses propos que Regina n'était vraiment pas une femme faite pour l'amour. Et pourtant cela ne la décourageait pas à lui proposer une sortie.
- Écoutez Madame Mills, bien que cette journée ait le profil de... euh Emma cherchait promptement ses mots... d'une journée barbante, nous ne devons pas en aucun cas en subir les conséquences. C'est pourquoi aujourd'hui nous allons sortir faire un tour et prendre un bol d'air frais. Cela serait dommage de ne pas profiter du temps !
Le maire dévisageait sa fonctionnaire avec des yeux ronds. Elle n'était pas sûre de comprendre parfaitement la mascarade de son Shérif. Emma remarquait le regard perplexe de la brune et lui souriait.
-Mettez quelque chose avec laquelle vous êtes à l'aise. Rejoingez-moi ensuite à cette adresse.
Emma tendait un bout de papier plié à Regina avant de sortir du bureau satisfaite. La Reine le dépliait et se retenait de sourire. Elle connaissait l'adresse. À quel jeu jouait Swan ?
Bien que surprise par l'invitation d'Emma, Regina rentrait au manoir se changer et enfiler quelque chose de plus souple et salissant. Elle reprenait ensuite sa Mercedes et filait au nord de la ville comme l'était inscrit sur le papier.
- Mademoiselle Swan ? Appelait Regina tout en marchant lentement parmi les boxs.
Un hénissement de cheval retentissait au box qu'elle ne connaissait plus que trop bien et une voix familière lui répondait.
- Je suis ici. Dans le box de Diesel !
La jeune femme marchait donc vers ledit box et vit sous ses yeux le bel étalon harnaché visiblement par Emma elle-même. Cette dernière se retournait avec un large sourire :
- Surprise !
Regina restait plantée là sans savoir quoi dire.
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[En réécriture]
FanfictionLa petite Coccinelle jaune allait dépasser les limites de Storybrooke. Emma Swan partait. Quel était l'objet de ce départ précipité ? Elle même l'ignorait, mais elle devait partir. A l'instant même où les roues de la voiturette passèrent la ligne...