Chapitre 57

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Il n'y avait plus personne à la mairie, exceptées Emma et Regina. Le Shérif Swan avait poussé de force la Reine contre la propre porte de son bureau. Ses lèvres parsemaient le cou de Regina d'ardents baisers. Ses mains allaient tantôt dans ses cheveux et tantôt sur sa poitrine qu'elle empoignait sans ménagement au creux de ses paumes. Elle la désirait plus que tout. Elle ne savait plus pour quel motif exacte elle aimait être en présence de Regina.

Emma faisait sauter tous les boutons-pressions du chemisier du maire, puis s'emparait de ses cuisses afin que celle-ci les enroule autour de sa taille. Elle avait eu beau couché des centaines de fois avec cette femme, à chaque fois elle avait l'impression de redécouvrir ses formes délicieuses.

Regina balançait sa tête en arrière en fermant ses yeux d'extase puis se mettait à gémir. À travers ce moment purement sexuel, la Reine cherchait à oublier sa confession auprès du Docteur Hopper. Elle voulait oublier qu'elle tombait amoureuse d'Emma Swan.

Alors que les deux femmes se donnaient du plaisir dans le bureau privé de Madame Mills, Mary Margaret était en route pour la mairie afin de soumettre au maire une demande pour l'installation de nouveaux postes informatiques dans son école. Confiante d'obtenir sa requête, l'enseignante ne se doutait pas qu'elle aurait besoin de minimum deux ans de thérapie auprès d'un psychologue.

Mary Margaret entrait par la porte principale et n'était pas étonnée de voir que son amie Aurore avait fini son travail. Elle marchait jusqu'au bureau de Regina et son cœur manqua une dizaine de battements. Elle ne croyait pas au spectacle qui se déroulait sous ses yeux. C'était impossible...

Malgré la vitre opaque de la porte, la jeune femme reconnut le corps de Regina ainsi que la chevelure dorée de sa fille. Son monde s'écroulait. Basculait dans un univers parallèle. Les deux femmes gémissaient, faisaient l'amour en pensant qu'on ne les verrait pas. Ceci expliquait pourquoi sa fille découchait continuellement en inventant des excuses bidons. Mary Margaret, la main sur la bouche faisait demi-tour les larmes aux yeux en répétant à tu-tête "oh mon dieu."

Dans un dernier cris poussé par Regina, Emma essuyait ses lèvres en souriant et se relevait. Regina réajustait sa jupe et son chemisier puis elle constatait qu'Emma l'observait longuement. Leurs regards se disaient tellement de choses pourtant rien ne sortait de leurs lèvres. Emma ne le devait pas et pourtant elle embrassa Regina qui manifestement ne la repoussait pas. Elles ne s'embrassaient plus par fougue mais par besoin. Par envie de se démontrer quelque chose qui leur échappait.

Enfin, Emma prenait le chemin du loft de ses parents en réajustant sa légendaire veste rouge, un sourire sur les lèvres. Elle poussait la porte d'entrée rouillée du premier étage et déposait ses clefs sur la commode comme elle le faisait habituellement. Sa mère était dans la cuisine, elle préparait le souper et semblait en pleine conversation avec elle-même intérieurement.

- Bonsoir ! Dit la jeune blonde avec enthousiasme, heureuse de sa journée.

Blanche ne daigna pas répondre et continuait de couper le concombre sur la planche. Normalement, sa mère répondait toujours, ou elle lui sautait au cou. Ce soir, l'enseignante ne fit rien de tout cela. Emma réitérait sa salutation mais Blanche ne bougeait pas pour autant. Sentant que quelque chose n'allait pas, Swan s'approchait de sa mère.

- Quelque chose ne va pas ? 

Le silence pesant qu'imposait sa mère commençait à lui taper sur les nerfs. Emma s'emballait trop vite et tapait du poing sur le plan de travail. Mary Margaret sursautait et le couteau bifurquait sur son doigt ensanglanté.

- Oh pardon maman ! Paniquait Emma, mais sa mère la repoussait. 

- Ne me touche pas Emma ! 

- Mais enfin qu'est-ce qui se passe... explique-moi.

Blanche Neige allait passer son doigt sous l'eau froide pendant qu'Emma partait chercher la trousse de secours. Blanche était tétanisée par l'idylle incongrue de son unique fille. Emma revenait et obligeait sa mère à s'asseoir bien que cette dernière n'en avait pas envie. 

- Parle moi maman...

- Écoute Emma, c'est inutile de nous mentir à ton père et moi. Je vous ai vu tout à l'heure à la Mairie. Je ne comprends pas. Je-je...

Emma écarquillait les yeux et se sentait étouffée. Elle appliquait alors le désinfectant sur la plaie du doigt ne sachant quoi répondre. Sa mère l'avait surprise en plein ébat avec Regina Mills alors que toutes deux avaient tentés de garder cette relation dissimulée.

-  Explique moi Emma.

- Il n'y a rien à expliquer. Nous ne sommes pas ensembles, nous sommes justes amies avec quelques bénéfices c'est tout. Tu sais, elle est différente avec moi je crois. Relatait la blonde la tête toujours penchée sur la plaie. 

- Mais Emma, c'est ta belle-grand-mère ! Enfin techniquement non mais tout de même. C'est une femme et ce n'est pas la meilleure de toutes. Tu le sais. Et Henry, si cela avait été lui à ma place ? Vous y avez pensé ? Mary Margaret se mettait à sangloter doucement ne pouvant retenir les quelques larmes qui coulaient le long de ses joues. Sa fille prit ses deux mains dans les siennes et plongeait son regard dans ses yeux. 

- Mary Margaret tu dois me croire. Tu dois me faire confiance. Je sais que cela semble impossible mais cette femme peut vraiment devenir attachante et aimable quand elle le souhaite. Elle a besoin que l'on croit à sa rédemption, elle n'est plus si méchante que ça. Jamais je n'aurais cru qu'un jour je me tournerais vers les femmes, à moi aussi cela m'a semblé incroyable mais tu sais si bien que nous ne choisissons pas la personne que l'on souhaite. C'est notre cœur qui nous la désigne. Et le mien m'a tourné vers elle. Vous dites partout que le grand amour existe alors pourquoi le mien ne serait pas une femme ? Je pensais que c'était Neal mais j'ai eu tord maman. J'ai eu tord. S'il te plaît fais moi confiance. Je ne sais pas si je l'aime, enfin si, mais je veux en être sûre. Laisse moi essayer et si je me suis trompée à nouveau, je quitterai la ville un temps pour me retrouver un peu. D'accord ? Emma pleurait à son tour, elle savait que sa mère l'écouterait parce qu'elle était Blanche Neige et était mariée avec un Prince et que tout deux étaient le fruit du véritable amour. 

- Alors Emma si tu es sûre de toi, fonce, l'amour n'attend pas. Qu'importe la forme que peut prendre la personne que tu aimes, nous accepterons tes choix. Oh ma fille... ! Mary Maraget prenait sa fille dans ses bras et la serrait si fortement. 

Regina appuyée contre la porte de sa cuisine regardait son fils jouer à ses jeux vidéos tout en ayant l'esprit vagabond. Et si de nouveau elle était amoureuse ? Et si Emma était son grand amour ? 

[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant