Chapitre 18

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Son passé l'avait rattrapée à une vitesse semblable à celle de sa Mercedes sur le macadam. Elle tentait de s'enfuir en appuyant plus fort sur la pédale d'accélérateur. En vain. Une seule pensée clignotait en boucle dans son cerveau : rentrer au manoir vite. Elle suffoquait. Elle suait. La Reine avait peur. Dans peu de temps, elle savait que les habitants passeraient à l'attaque. Bientôt...elle allait devoir mourir.

Regina avait déjà faillis être exécutée un nombre incalculable de fois sans que jamais ça ne lui fasse ni chaud ni froid. Mais cette fois c'était différent. Elle ne voulait pas plonger dans un sommeil éternel. Autrefois, elle était la Méchante Reine, froide qui avait perdu tout ce qu'elle avait, cela lui avait semblé égal de périr. Aujourd'hui, tout avait changé. Elle était le maire d'une ravissante petite ville, mère d'un petit garçon et son cœur battait pour une personne à nouveau. Sa vie lui était plus que plaisante. Les lèvres de Regina tremblaient.

Enfin le manoir apparut au loin, les battements affolés du cœur de la brune s'apaisèrent. Elle bifurquait dans une rue avant sa maison et allait se garer derrière la bâtisse. Regina entra chez elle en précipitation, elle ferma les verrous des portes de derrière, ferma les volets du rez-de-chaussé et alla à sa porte d'entrée.
Elle s'enferma à double tour. La Reine s'adossa contre la porte, le cœur encore affolé, elle souffla de soulagement. Elle était à présent seule, plongée dans les ténèbres de sa demeure. Ses jambes cédèrent sous son poids. Elle s'écroula le long de la porte et ne tarda pas à être assise contre celle-ci. Regina passa une main dans ses cheveux et commença à sangloter.

Elle regrettait amèrement d'avoir voulu apprendre la magie. Sa mère, Cora, lui avait clairement exposé les dommages que pouvaient causer la magie, après cela, la jeune Regina s'était promise de ne jamais y toucher. Mais ce Rumplestiltskin avait eu raison d'elle. Elle était devenue un monstre sans cœur. Assoiffée de pouvoir, meurtrière, passant jours et nuits à élaborer un plan visant à tuer et ruiner Blanche Neige et son Prince. La Malédiction l'avait sauvée de toute cette mascarade qu'était devenue sa vie de jeune fille bien élevée. Regina aurait voulu que cela dure encore des années. Mais Emma avait débarqué. Mêlant confusion, haine et désir. Le cocktail molotov mortel parfait.

Qu'avait signifié ce baiser finalement ? Comment Regina avait-elle pu croire qu'Emma l'aimait aussi ? La brune se forçait de se rappeler des paroles prononcées par le Shérif : " Mon cœur s'arrache à chaque instant. Vous n'imaginez pas ce que c'est que de vivre en fuyant ce sentiment. Il me torture et ce, depuis le premier jour. J'aurai dû fuir. Aujourd'hui c'est trop tard. J'apprends que vous avez essayer de me tuer, de tuer Henry et que vous avez tuer un nombre pas croyable d'innocents. " De quel sentiment avait parlé Emma ? L'amour ? Impossible...pourtant c'était cette même blonde qui l'avait embrassé pendant de longues minutes. Était-ce alors pour cela qu'elle avait tenté de quitter Storybrooke ? Par amour ? Le maire hallucinait, elle devenait folle. Et ce "Aujourd'hui c'est trop tard. J'apprends que vous avez essayer de me tuer, de tuer Henry et que vous avez tuer un nombre pas croyable d'innocent." signifiait-il qu'Emma se rendait compte que ses paroles prononcées quelques jours plus tôt étaient alors fausses ? Que Swan s'était trompée sur son compte ? L'avait-elle déçue ? Probablement que oui. Regina s'en voulait terriblement d'avoir gâcher sa propre vie. Elle allait de nouveau tout perdre.

La Reine se sentait prisonnière de sa vie. Elle passerait la fin de ses jours à être capturée dans sa sombre et funèbre grande demeure d'où elle était sa propre ravisseuse. À attendre que la Mort et sa faucille ne l'emmène. Comme elle espérait qu'Emma Swan soit SA Sauveuse.

La forêt était de nouveau illuminée par le soleil se couchant, vivante sous les gazouillis des oiseaux. L'homme levait le nez au ciel et écoutait ce chant naturel. Que c'était bon d'avoir retrouvé son statut de Ténébreux et d'avoir retrouvé la femme de sa vie. Monsieur Gold attrapait la main de la jolie brune qui se tenait à côté de lui, anxieuse.

[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant