Emma était toujours là, plantée au milieu de la pièce, plongée dans l'ombre. Elle se passait une main dans les cheveux en tournoyant sur elle même. Elle soupirait et fermait les yeux retenant ses perles salées de couler. Par colère, tristesse et amertume, elle donnait un coup de pied dans une caisse juchant le sol, en hurlant. La boite vola en éclat et s'écrasa contre un mur. Face à la cloison verte sombre devant elle, Emma colla son front. Des larmes se faufilaient sur ses joues allant terminer leur course sur le sol. Les cheveux blonds de la jeune femme s'échouaient le long de son visage humide. Swan sanglotait.
Qu'avait voulu dire Regina par "L'amour est une faiblesse" ? Emma n'avait pas compris. Pourquoi la brune insinuait-elle de l'amour ? Emma Swan ne pouvait pas tomber amoureuse. Pas depuis Neal. Et si elle était persuadée de ne pas tomber amoureuse, elle était néanmoins convaincue que la brune l'attirait dangereusement.
Emma frappait du poing le mur. Elle n'aurait pas dû se laisser tenter. Que se passerait-il ensuite entre elle et Regina ? Leur situation se dégraderait-elle davantage ? Ou au contraire s'améliorerait-elle ? S'améliorer... à cette pensée Emma eut un rire moqueur. Que sa conscience pouvait être idiote parfois. Avec Regina rien n'allait jamais. Tout était difficile. Ce n'était pas possible de voir la vie en rose. Et clairement, Regina ne voulait pas davantage. "Veillez à ce que cela ne se reproduise plus" lui avait dit la brune. Tout espoir s'envolait. Au fond était-ce mieux ainsi.
La blonde releva la tête quand l'agitation du monde extérieur la sortit de ses pensées soudainement.
- Henry... Souffla t-elle les yeux écarquillés.
Elle courut jusqu'à la chambre du garçon où Regina, le docteur Whale, Mary Margaret et quelques infirmières se tenaient. Tous semblaient avoir le sourire. De l'espoir brûlait dans leurs yeux. Un halo de lumière à l'aspect magique flottait au-dessus du lit du garçonnet encore endormi. Le Shérif ne comprenait pas pourquoi tout le monde souriait alors que son fils allait mal. Regina se retournait, un sourire bordé de larmes éclairait son visage. Emma ne put que la trouver davantage rayonnante et attirante.
- La tension d'Henry a remonté. La brune annonçait cela comme un miracle. Un espoir inattendu.
Emma lança un rapide coup d'œil à l'électrocardiogramme puis s'avança au bord du lit de son fils. En effet la tension avait retrouvé ses montagnes habituelles. Elle prenait la main à nouveau tiède de son petit garçon et se pencha vers lui. Elle caressait les cheveux bruns d'Henry et huma son shampoing... de la pomme...Regina. Emma sourit. Elle n'était peut être pas la mère idéale mais elle savait que pour sauver son fils il fallait rompre la Malédiction. Elle ne s'estimait pas Sauveuse mais juste le héros de son fils.
- Henry...dis moi comment rompre la Malédiction..Henry...je crois en la magie...Je t'aime gamin. Murmura Emma sous les yeux émus des deux brunes derrière elle.
Le garçon ne bougeait pas, mais une courbe sur l'écran monta plus haut que les autres. Son fils l'avait entendu. Emma pleurait de joie silencieusement. Comme pour le remercier, elle déposait ses douces lèvres sur le front de l'enfant et ce fut là...la clef du mystère.
Un tourbillon de magie puissant s'échappa violemment d'Emma et d'Henry, comme s'il venait d'être libéré après tant d'années de détention. Des étincelles explosaient dans la pièce et se répandaient dans les corps des infirmières, des visiteuses et dans les quatre coins de la pièce. Le flux étincelant s'agrandit alors drainant derrière lui une poussière d'étoiles scintillantes. Une vague énorme se propageait déjà dans l'hôpital. Et quand Emma décolla ses lèvres du front chaud de l'enfant, elle fut abasourdie par le résultat. De la magie volait encore contre le plafond et Henry ouvrait ses yeux.
Des bruits se firent dehors, Swan accourut à la fenêtre. Un spectacle incroyable se déroulait sous ses yeux. La ville entière était parsemée d'un nuage jaune doré redonnant l'aspect gaie d'autrefois au petit bourg. L'horloge se remit à fonctionner. Les habitants se réjouissaient, accouraient, s'enlaçaient, s'embrassaient. La blonde était bouche-bée. C'était elle qui venait de faire cela. Elle, Emma Swan, simple Shérif de Storybrooke, mère biologique d'Henry, jeune fille abandonnée et ancienne garante de caution. Elle retournait au lit de son fils encore surprise et choquée.
- Henry, j'ai...j'ai réussi ! Fit-elle les yeux écarquillés, ne croyant aucunement à ses propres paroles.
Henry lui sourait heureux de cette victoire.
- Tu es la Sauveuse. Tu fais partie des héros maman et les héros gagnent toujours.
Emma serrait très fort son fils sentant son petit cœur battre à travers son thorax. Elle se sentait soulagée d'avoir sauver son fils. L'être le plus chère à ses yeux. Jamais plus elle ne douterait de lui. Un raclement de gorge résonna dans la pièce interrompant les retrouvailles. Emma se retournait, Regina lui souriait timidement lui demandant silencieusement si elle aussi pouvait s'entretenir avec son fils. Emma lui sourit puis s'écarta.
Regina s'avançait jetant un dernier regard au Shérif Swan. Elle avait si hâte de serrer son fils et de tenter de se faire pardonner. Elle s'approchait d'Henry qui s'assied sur son lit. Il la regardait, n'osant pas bouger. Les yeux bruns du maire s'embrumaient. Elle ne savait pas si elle pouvait lui prendre la main, ni même si elle pouvait l'enlacer. Jamais il ne lui pardonnerait, la brune le savait. Elle se racla la gorge et tourna sa tête vers Emma et Mary Margaret qui prirent conger immédiatement.
Se retrouvant face à face seuls dans la pièce, un blanc pesant s'imposa. Regina soutenait le regard de son fils dont le visage n'exprimait ni haine, ni joie. Autrefois elle savait comment faire pour lui parler, mais aujourd'hui ce don semblait avoir disparu. Elle s'asseyait sur le lit veillant à ne pas toucher l'enfant.
- Henry je...
Il lui coupa la parole.
- Je te pardonne maman. Articula Henry, plongeant son regard dans celui de sa mère adoptive.
Regina était abasourdie. N'en croyant pas ses oreilles. Comment pouvait-il lui pardonner une telle faute qui aurait pu lui coûter la vie ? Son enfant était un être si bon... elle le savait.
- Je suis la seule personne dans cette ville à qui tu tiens le plus. Tu ne veux pas qu'Emma te sépare de moi, parce que tu m'aimes maman. Je l'ai toujours su, mais je m'excuse infiniment de l'avoir oublier ces derniers temps. J'étais bien trop aveuglé par mes histoires. Tu as préféré éliminer Emma comme tu as essayé de le faire avec Blanche Neige, plutôt que d'apprendre à la connaître. Vous auriez pu être amies. Rien de tout cela ne serrait arriver. Je sais que tu n'as pas toujours été cette Méchante Reine, je sais qu'il y a du bon en toi. Fais le ressortir. Montre à tout le monde que Regina et bien meilleure que la Reine. Fais toi pardonner de tes erreurs auprès des habitants, tu leurs dois bien cela. Je t'aime si fort maman. Dit-il d'une voix douce en posant sa main sur le cœur de sa mère.
- Oh mon chérie ! Regina serra si fort son fils.
Elle l'aimait d'un amour fusionnel. Lui seul avait su la cerner. Lui.. Mary Margaret et sans doute Emma... Des larmes coulaient, sa voix cassée et tremblante s'excusait un million de fois auprès d'Henry. Il avait raison, elle devait se faire pardonner. Auprès de tout le monde, y comprit Emma même si cela s'avérait un peu plus délicat.
Ce retrait arrangeait bien Mary Margaret qui emmena Emma à l'écart. Maintenant qu'elle avait retrouvé la mémoire, elle se retenait de ne pas sauter de joie. Comment expliquer à Emma...comment renouer les liens... comment faire accepter à sa fille que Blanche Neige était sa mère ? C'était si délicat. L'ancienne guerrière paniquait intérieurement. Elle aurait préféré se battre contre des trolls plutôt que d'avoir cette conversation.
Emma la regardait surprise. Mademoiselle Blanchard semblait confuse et perdue dans ses pensées. Jamais elle ne l'avait vu aussi torturée. La brune attrapa la main d'Emma et la serra entre les siennes.
- Écoute Emma, je dois te parler...
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[En réécriture]
FanfictionLa petite Coccinelle jaune allait dépasser les limites de Storybrooke. Emma Swan partait. Quel était l'objet de ce départ précipité ? Elle même l'ignorait, mais elle devait partir. A l'instant même où les roues de la voiturette passèrent la ligne...