Chapitre 36

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À travers l'épaisse brume qui recouvrait le port de Storybrooke, d'imposants et mystérieux nuages blancs transperçaient le ciel étoilé. Un vent marin glacial se levait lorsqu'après avoir traversé tempêtes et marées infernales, longé toutes les côtes des royaumes les plus improbables, survécu à une attaque menaçante du royaume marin, le Capitaine solitaire posait pieds sur la terre ferme.

Il regardait devant lui perplexe, ces drôles d'habitations animées d'un foyer chaleureux. Tout était calme, comme si le malheur n'existait pas en ce lieu. Ce monde-ci ne ressemblait à aucun autre. Tout semblait provenir du futur. Et s'il avait réussi ? Et si la prophétesse avait dis vrai ?

L'homme avançait d'un pas assuré sur le ponton où claquaient ses bottes. Sa proie était là, quelque part, planquée. Il la trouverait et lui ferait la peau. Écaille par écaille s'il le fallait. Son large manteau fouettait l'air tandis qu'il s'enfonçait dans les étroites et sombres rues de ce nouveau monde. A la furtive lueur de la lune, sous les coups cinglant du vent et les cris d'un animal assoiffé de chair, une lame charnue étincelait.

Le navire ne tanguait plus, à leur plus grande joie. Deux enfants âgés, mal vêtu sortaient de la caisse où ils s'étaient cachés durant tout ce périple. Il faisait si sombre dans la cale et si frais.

- J'ai la nausée. Se plaignait l'un des deux garçons.

- Allons, tu t'attendais à quoi ? Une croisière ? Tss. Nous sommes ici pour remplir une mission d'accord ? Alors écoute moi bien. Peter m'a donné le portrait de l'enfant que nous devons rechercher. Il m'a aussi dit que cet enfant était le plus pur des croyants mais tu sais quoi ? C'est aussi le fils d'Emma Swan. Tu t'en souviens ? Nous devons à tout prix trouvé ce gosse. Mais avant d'agir, nous allons d'abord observer. Allez viens.

- A tes ordres, Félix.

Les deux garçons sortaient discrètement de la cale et se rendaient sur le pont du navire. Il n'y avait personne. Alors, les enfants perdus descendaient et se faufilaient à travers les rues comme deux petites souris.

Les douze coups de minuit retentirent de part et d'autre de Storybrooke. Emma et Regina ne trouvaient pas le sommeil. Voilà plus d'une heure qu'elles se tournaient, retournaient et re-retournaient dans leurs logis respectifs.

Emma, après un long soupir d'agacement, se levait. Elle avait chaud. Si chaud. Les pensées secrètes qu'elle gardait de la brune lui tournaient le cerveau en ébullition. Elle ouvrait la fenêtre de sa chambre et s'y accoudait telle une princesse. L'air frais léchait délicatement sa chair tandis que ses yeux balayaient les rues désertes. La neige fondait et le froid se dés-intensifiait.

La blonde cherchait des yeux l'immense demeure de la famille Mills. On l'apercevait brièvement à travers les arbres. Toutes les lumières des fenêtres étaient éteintes à l'exception d'une. La chambre de Regina. Emma restait là, à fixer le manoir jusqu'à ce que la lumière s'éteigne.

Aux premières lueurs du jour, Emma s'était précipitée au Granny's. Elle n'avait pas dormi de la nuit et se sentait plutôt exténuée ce matin. Elle commandait un café bien noir à la jeune Ruby puis allait s'installer à une table à l'entrée. Elle avait une migraine semblable à celle des lendemains de soirées et la musique de fond du dîner retentissait comme des enceintes lors d'un concert.

Alors qu'à l'instant même où sa jeune amie louve déposait la tasse sur sa table, la clochette de la porte tintait. Emma grimaçait à ce bruit strident. Une grande brune talonnée venait d'entrée. Regina passait sa commande au comptoir puis apercevant Swan, se dirigeait en sa direction.

- Madame le maire. Saluait Swan tant bien que mal.

- Shérif Swan. Saluait la brune. Lendemain de soirée ? Nuit agitée ? Cela ne devait sûrement pas être moi...

[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant