Chapitre 52

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- Je suis désolée. Prononçait Regina après un quart d'heure de silence.

La Reine prenait sa veste et son sac et quittait le cabinet du Docteur Hopper sans même avoir pu sortir un seul son de toute la consultation. Elle dévalait les quelques marches de l'étage avant de quitter le bâtiment. Elle aurait dû se douter que cela ne serrait pas une bonne idée.

Regina démarrait au quart de tour, faisait grincer les roues sur l'asphalte et prenait la fuite jusqu'à la mairie.

La porte du bureau du maire s'ouvrait avec violence et venait claquer contre le mur. Le maire était énervée, désemparée, et désarçonnée. Elle s'asseyait sur son fauteuil et joignait les mains devant son regard sombre. Soudain l'on frappait, le maire ne daignait ni répondre ni bouger. Elle fixait la porte qui, avec son regard de braise, pour un peu, aurait pu finir flambée par les entrailles de sa colère.

La tête d'Aurore sa secrétaire apparut dans l'encadrement de la porte. Elle vit une Regina furieuse et se dépêchait de faire passer le message de l'appel du matin même avant de disparaître au secrétariat.

- Madame Mills, un correspondant vous a laissé un message ce matin.

- Qui ? Demandait froidement le maire, toujours le regard fixe et les mains jointes.

- Le Shérif Swan, elle vous informe qu'Henry est bien à l'école et que tout s'est bien passé chez Mr. Gold.

La Reine se levait d'un bond, les avant-bras posés sur son bureau, elle se mit à crier comme une harpie.

- SWAAAAN !

La secrétaire refermait la porte rapidement et évitait de justesse un projectile. Le maire balançait chaque objet de son bureau et se rasseyait, exténuée. La haine de la Méchante Reine menaçait de remonter à la surface.

Swan avait tenté d'appeler trois fois Regina pour finalement tomber sur son répondeur. Elle connaissait la phrase d'accueil à présent par cœur. Regina l'évitait, c'était évident. Il fallait qu'elle lui parle. Qu'elle s'explique. Puis tout d'abord pourquoi se sentait-elle obligée de lui fournir un alibis ? Emma ne voulait pas perdre Regina, ni elle, ni son corps... ni son âme.

Le Shérif prenait sa veste et ses clefs. Elle se dirigeait à sa Coccinelle et roulait jusqu'à la mairie. Elle y trouvait une Aurore cachée derrière son bureau.

- Hum bonjour. Tout va bien ? Je souhaiterai voir le maire. Ordonnait Emma étonnée.

- Je ne suis pas sûre qu'elle soit d'humeur à recevoir qui que ce soit et particulièrement vous. Mit en garde la secrétaire.

- Je suis sûre qu'au contraire, elle va apprécier ma visite.

Emma s'engageait dans un petit couloir avant de respirer fortement et tourner la poignée du bureau. Elle vit Regina assise dans son bureau chaotique. On aurait presque cru à un paysage apocalyptique. Emma s'avançait parmi les décombres des quelques objets.

- Madame Mills, Regina...

- Sortez Swan ! Hurlait de plus bel le maire de nouveau prise par une crise de colère. 

Emma ne reculait pas et s'avançait encore davantage en direction de l'autre jeune femme. Regina se levait et marchait elle aussi vers Swan.

- Hors de question. Vous allez m'écouter. Faisait la blonde en commençant à élever le ton.

- Baissez d'un ton Swan ! Je vous aurais fais punir si nous étions...

- STOP !

Emma capturait les bras alarmés du maire et l'amenait de force contre elle. Regina gesticulait face à autant de force. Elle se sentait prise au piège. Sa colère montait davantage. Au moment où elle allait de nouveau injurier le Shérif, cette dernière pressa ses lèvres sur celles rougeoyantes de la Reine et calmait celle-ci.

Regina fondit un instant sous le baiser d'Emma avant de la repousser.

- Je ne vous permet pas ! Criait-elle de nouveau. Vous venez en plus d'enfreindre une règle.

- Il faut ce qu'il faut pour vous faire taire. Quelle harpie, je n'ai jamais vu cela ! Vous allez m'écouter à présent?

- Non mais dites donc !

- Je ne couche ni avec Ruby ni avec personne d'autre. Z'êtes la seule va. Revenez quand vous l'aurez imprimé.

Emma quittait les lieux, les nerfs en boule à son tour. Elle claquait la porte de la bâtisse faisant sursauter Aurore.

Regina fixait la porte par laquelle venait de partir Emma. Elle avait les yeux scotchés et la bouche entrouverte. S'était-elle vraiment faite envahir par la jalousie ? Surprise d'elle même, la Reine se calmait et remettait son bureau en ordre. Honteuse, elle quittait quelques instant plus tard la mairie et allait chercher son fils.

- Où allons-nous maman ? Demandait Henry qui ne reconnaissait pas le chemin habituel de la maison.

- Nous allons nous promener un peu, j'ai passé une mauvaise journée. Je voudrais te montrer ce qui me calme.

La Mercedes se garait devant un ranch au nord de la ville. Jamais Henry n'était venu par ici avant. Ils descendaient et le garçon suivait sa mère jusqu'à un box.

Un cheval noir en forme se tenait dans son box, piétinant la paille malodorante.

- Bonjour Diesel.

Le cheval s'approchait du maire sans aucune crainte et lui raffolait des caresses sur le museau. Henry savait que sa mère adoptive aimait les  chevaux et cet animal était le seul - ainsi qu'Emma - qui approchait aussi facilement le maire sans la juger.

- Le propriétaire l'a trouvé en piteux état. Je l'ai aidé à le soigner, y a quelques temps. Depuis je viens quand je peux ici. Cet animal est fascinant. Expliquait Regina avec sérénité.

Henry caressait prudemment l'animal pendant de longues minutes. Enfin, la Reine décidait d'aller saluer le fermier avant de rentrer goûter.  

Le portable d'Emma vibrait. Elle s'était couchée de bonne heure toute fois en ne réussissant pas à dormir. La lumière de l'écran émettait un petit halo blanc avant de se remettre en veille. Étonnée, Swan tâtonnait avec ses doigts sur sa table de nuit et prenait l'appareil. Regina Mills. Elle ouvrait le message, dubitative.

La Reine s'excusait de s'être emportée de la sorte et demandait toutefois à être pardonnée. Emma répondait vaguement qu'il n'y avait aucun problème avant de reposer son téléphone. Elle souriait bêtement et s'endormait.

Regina composait un message à l'encontre du Shérif puis reposait l'appareil sur sa table de chevet. Elle attendait longuement la réponse en tremblant. Enfin l'écran émettait un halo de lumière éphémère et la Reine le cherchait du bout des doigts. Emma disait qu'il n'y avait aucun problème. Regina remettait son portable en veille et remontait son drap à son cou. Elle souriait bêtement et s'endormait.

[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant