- On se voit à la réunion, je compte sur vous, Mademoiselle Swan. Ce furent les derniers mots du maire avant que celle-ci ne dépasse le pas de la porte.
Comme convenu, Regina et Henry quittaient l'appartement des Charmant afin de retourner au manoir le lendemain matin. Emma les regardaient s'éloigner dans les escaliers du palier d'un œil mécontent, adossée au cadre de la porte d'entrée. Jamais elle ne s'était sentie aussi heureuse que les jours précédents. Elle avait apprécié rentrer le soir et retrouver Regina endormie dans le lit de sa mère. Elle s'était plue à veiller sur le bien-être du maire encore sonnée par toutes les tortures abominables de Whale. Et, elle avait aimé sentir l'odeur flottante du parfum vanillé de la jeune femme. La famille Mills allait lui manquer elle le savait.
Swan fermait la porte un peu plus violemment qu'elle ne l'aurait souhaité. Agacée, peut être même déçue, elle regagnait la pièce centrale de l'appartement. Mary Margaret était assise à la table de la cuisine, elle regardait sa fille d'un œil inquiet. Emma s'asseyait en face d'elle.
- Tout va bien Emma ?
- Très bien. Très bien. Fit Emma d'un ton peu sûre d'elle. Non ça n'allait pas. Écoutes Mary Margaret, Blanche, ou peu importe, j-...
- Maman. Coupa la brunette.
- Maman, reprenait Emma en se corrigeant. Je-je crois qu'il faut qu'on parle de tout ça, de toi, papa et moi. J'ai réfléchi.
A ces mots, Mary Margaret reposait immédiatement sa tasse sur la table. Son cœur cognait trop fort contre sa cage thoracique. Elle se sentait gênée, mal à l'aise, mais heureuse. Heureuse que le temps des explications soit enfin arrivé. Elle se figeait devant sa fille veillant à ne pas perdre une seule bribe des paroles prononcées par la blonde. Elle observait un instant cette dernière qui jouait avec ses mains nerveusement.
- J'ai conscience des concessions que vous avez dû faire, papa et toi. Commençait maladroitement Emma. Je sais à quel point ça n'a pas été facile de m'abandonner dans cette armoire sans avoir la réelle conviction de me revoir un jour. J'ai ressenti cela, avec Henry. J'ai ressenti toute votre tristesse et votre culpabilité et aujourd'hui, je le comprends mieux que quiconque. Vous deviez le faire, pour vous, votre royaume et surtout, vos sujets. Pour tous les sauver. En étant petite je me suis toujours demandée quel genre de parents étiez-vous. Des gens aimables, des brigands malhonnêtes. Aujourd'hui j'ai la certitude de savoir que mes parents sont des héros aimés de tous. Je me suis longtemps demandée pourquoi vous m'aviez abandonnée. Était-ce par peur, où juste parce que j'étais de trop. Je m'endormais le soir en rêvant de vous retrouver. En rêvant que tu viennes me border. Mais j'ai vogué de famille en famille. Mon rêve s'est alors effacé et mes recherches ont été abandonnées. Je me sentais comme parachutée dans un monde qui ne voulait pas de moi. J'étais une erreur de la nature. De ceux qu'on ne veut pas.
Emma se taisait quelques instants, le cœur gros et lourd. Elle inspirait profondément et refoulait les larmes qui menaçaient de s'échapper. Elle reniflait et reprenait.
- Un après-midi, un couple est passé à l'orphelinat dans lequel j'étais. Il venait chercher l'une des plus petites filles. Leurs yeux brillaient d'amour et leurs lèvres éclataient de sourires. C'est là que j'ai compris. J'ai compris que je n'étais plus assez bien. J'étais trop grande. Il était trop tard pour moi. C'était fini. Je ne devais compter que sur moi-même et me débrouiller seule.
Mary Margaret demeurait interdite devant la femme qui se trouvait devant elle. Elle était détruite par le récit de la blonde. Sa fille. Sa Emma. Elle n'osait plus bouger. Elle se sentait de trop. Les larmes perlaient en rafale sur ses joues rosées.
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[En réécriture]
Hayran KurguLa petite Coccinelle jaune allait dépasser les limites de Storybrooke. Emma Swan partait. Quel était l'objet de ce départ précipité ? Elle même l'ignorait, mais elle devait partir. A l'instant même où les roues de la voiturette passèrent la ligne...