Il était précisément quatre heures du matin lorsqu'Emma poussait la porte d'entrée du loft de ses parents. Elle était épuisée, elle n'avait pas prévue de traverser toute la forêt et la ville à pieds en pleine nuit.
Elle était surprise de constater que tout le monde dormait et que personne ne l'attendait pour lui faire la morale d'avoir découché. Néanmoins, elle entendait déjà les reproches de sa mère le lendemain au petit déjeuner.
Swan posait sa veste sur le porte-manteau de l'entrée puis montait à sa chambre où elle laissait son corps tomber mollement sur le lit avant de s'endormir tel quel.
Regina quittait les lieux bien après Emma. Elle avait redonné un peu de forme à la chambre royale avant de disparaître au manoir. Fatiguée par l'effort que lui demandait Swan à chaque ébat, Regina n'eut que le temps de défaire sa robe avant d'elle aussi s'écraser sur son lit et s'endormir.
Le Shérif n'avait dormi que trois heures de temps. Elle devait partir pour huit heures au poste. Elle mélangeait son café longuement, l'esprit vague, flou. De petites poches s'étaient matérialisées sous ses yeux, ses cheveux humides dégoulinaient sur ses épaules. Le travail allait promettre aujourd'hui. Elle voulait dormir.
- Bonjour Emma. Saluait Mary Maragaret d'un ton distant.
- Salut.
- Bien dormi ? Tu étais où ?
- Euh... je me suis embrouillée avec Regina hier soir, j'ai-euh, suis partie faire un tour à pied. Racontait Emma qui commençait déjà à se rendormir sur la table à manger.
- Étonnant, je ne vous ai pas vu sortir. Ma foi, la prochaine fois regarde l'heure tout de même.
Le ton de sa mère était redevenu normal avec un soupçon d'inquiétude. Emma était étrange depuis le voyage inattendu au Pays Imaginaire. La fatigue pensait Blanche Neige.
Emma se levait et mettait sa veste rouge sans grande motivation. Elle ouvrait la porte et prenait le chemin du poste de police.
Le travail de maire de la ville ne commençait qu'à neuf heures et demi. Regina avait prit le temps de bien se laver, déjeuner et se maquiller. Elle s'était ressaisie et semblait d'attaque pour cette journée. Elle prenait les clefs de sa Mercedes et roulait jusqu'à la Mairie.
Dans son bureau, trois piles de documents attendaient d'être traitées. L'excursion au Pays Imaginaire lui avait fait prendre du retard sur tout son planning. Elle soufflait lourdement puis s'asseyait dans son fauteuil, elle enfourchait ses lunettes et se mettait au travail.
David était à sa table d'adjoint du Shérif, il remplissait quelques dossiers sans broncher. Il était conscient qu'Emma prenait du retard et qu'elle ne pouvait pas tout gérer. Il avait donc décidé de lui donner un coup de main bien mérité.
Emma débarquait dans la salle principale du poste. Elle saluait son père et le remerciait de son aide. Elle passait outre ses questions et ordonnait de ne pas être dérangée, sous aucun prétexte. La blonde s'enfermait dans son bureau et s'écroulait dans son fauteuil dans lequel elle s'endormait quelques secondes plus tard.
Regina avait effectué une pile et demi de travail entre neuf heures et demi et midi. Il lui en restait autant mais cela ne pressait pas. Elle consultait sa montre et décidait de passer au Granny's manger. La Reine se levait et marchait jusqu'au Dîner.
Regina avait croisé David, elle s'approcha de lui, étonnée de ne pas y voir une grande blonde élancée.
- Bonjour David.
- Comment allez-vous Regina ? Demanda t-il en relevant les yeux de son journal avec un grand sourire.
- Épuisée par Peter. Swan n'est pas là ?
- Emma s'est enfermée dans son bureau. Elle a ordonné de ne pas être dérangée. Elle semblait exténuée. Je crois que tout le monde est fatigué depuis le Pays Imaginaire.
Regina esquissa un grand sourire de satisfaction et se retint de rire. Le voyage n'était pas la seule raison. Elle salua le père du Shérif et alla s'attabler seule.
En mangeant, elle repensait à la soirée de la veille. Elles s'étaient battues encore et encore pour savoir qui de Emma ou d'elle prendrait le dessus. Cela l'amusait de voir que l'on n'y résistait pas aussi facilement. Emma était brave. Comme son berger de père. C'était entre autre cela qui avait dû épuisé la blonde. Curieuse de voir l'état d'Emma, le maire se promit une petite visite après manger.
Ruby encaissa la monnaie de la Reine puis cette dernière quitta les lieux sous les salutations de quelques habitants. Elle roula jusqu'au poste et poussa les portes du bâtiment. C'était calme dans les locaux. Ses talons résonnaient sur le sol. Le bureau d'Emma semblait fermé. Regina s'approcha. Elle se mit à rire. Emma ronflait.
Le maire s'assied sur une table en face de la porte du Shérif, elle croisa les jambes et attendit un peu avant de d'ouvrir la porte d'un simple tour de magie. Le courant d'air fir voler les feuilles dans tous les sens, réveillant Emma en fanfare.
- Hein quoi ? Non je ne dormais pas ! Cria t-elle en relevant la tête d'un coup.
Regina rit aux éclats.
- Eh bien Swan, je ne vous paie pas pour dormir sur votre lieu de travail.
Emma fronça les sourcils et grogna avant de répondre avec ironie :
- Je ne dormirais pas si je n'avais pas eu la forêt et la ville à traverser, votre Majesté. De plus, vous m'avez épuisé.
Regina la toisa du regard. Elles étaient assises l'une en face de l'autre. Un air de défi planait dans l'oxygène. Emma savait que Regina, dans cette position, la provoquait.
La Reine se leva et avança jusqu'au bureau en roulant des hanches, un large sourire sur les lèvres.
- Tenez, je vous ai apporté un café. Cela vous réveillera.
Emma arracha le gobelet des mains de la Reine, la remercia et but avec une moue boudeuse.
- Je vais vous laisser à votre activité. Il semblerait que la fille des Charmant ait sa batterie déchargée. Provoqua à nouveau le maire.
- Vous croyez ? Releva Emma.
La question resta en suspend. Les deux jeunes femmes se regardaient froidement. Elles étaient proches l'une de l'autre. Leurs souffles donnaient un mélange de haine, de défi et de désir. La Reine jaugea :
- Prête à parier ?
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[En réécriture]
FanfictionLa petite Coccinelle jaune allait dépasser les limites de Storybrooke. Emma Swan partait. Quel était l'objet de ce départ précipité ? Elle même l'ignorait, mais elle devait partir. A l'instant même où les roues de la voiturette passèrent la ligne...