Je me précipitai dans le couloir, mon but étant de ne pas m'attarder à cet étage et de rejoindre l'escalier de secours le plus rapidement possible. Même si les flammes n'avaient pas encore envahi le couloir, la chaleur était étouffante et à la limite du supportable. Mais le plus problématique était la fumée. Bien que le masque me permette de respirer à peu près normalement, le nuage presque opaque qui flottait à environ un mètre du sol, m'ôta toute visibilité au bout de quelques secondes.
Dans un premier temps, comme je connaissais ce couloir comme ma poche, je tentai de m'orienter de mémoire. Mais après m'être cognée trois fois dans un mur, dont la dernière assez fortement pour avoir été sonnée quelques secondes, je fis la seule et dernière chose qu'il me restait à faire et me couchai sur la moquette élimée.
Une fois au ras du sol, je me rendis compte que j'avais beaucoup trop dévié de ma trajectoire. En fait je n'avais fait que tourner en rond et me trouvais, à présent, en plein milieu du couloir. Je m'orientai donc dans la bonne direction et commençai à ramper...avant de m'arrêter en gémissant au bout de quelques secondes, terrassée par la douleur. Le mouvement avait été trop brusque et surtout beaucoup trop violent pour mon bras gauche, rouvrant la blessure, qui à défaut d'être guérit, avait déjà commencé à se refermer.
Comprenant bien que je ne pouvais pas rester là à faire la carpette au beau milieu d'un immeuble en flamme, je serrai les dents et tentai de me remettre debout à la seule force de mes jambes. J'y arrivai, mais le mouvement trop rapide, conjugué à l'effort important que cela m'avais demandé, me fit tourner la tête. Je fermai les yeux dans l'espoir que le malaise se dissipe...mais cela ne fit que l'empirer, au contraire. Je titubai, le sol semblant se dérober sous mes pas et finis par m'écrouler sur une porte, qui s'ouvrit brutalement sous mon poids. Le feu qui faisait rage à l'intérieur paraissait avoir une vie propre et vouloir m'engloutir. Mais je m'écartai du brasier dans un mouvement réflexe qui arracha le masque de mon visage, tandis que je retombai sur ma main blessée dans un hurlement de douleur.
Cette fois-ci c'était fini, je ne me relèverai plus, me dis-je tandis que je commençai lentement à suffoquer, intoxiquée par les vapeurs toxiques, que l'incendie de plus en plus important répandait alentours. Je ne voulais pas finir comme ça, mais...mes forces m'abandonnaient. Je me sentais glisser avec soulagement dans l'inconscience, mes yeux gonflés et larmoyants se fermant sans doute pour la dernière fois. C'est alors que je me mis à délirer, ayant l'agréable sensation que des bras puissants me saisissaient et m'emportaient à l'abri, loin de toute cette chaleur et de toute cette souffrance.
— Respire Christina...respire, crus-je entendre quelqu'un me supplier à l'oreille d'une voix angoissée.
« Je ne peux pas, c'est trop dure ». Avais-je envie de répondre à cette voix imaginaire, venue sans doute de mon subconscient. Je n'avais plus qu'un désir, arrêter de lutter et me reposer enfin, ce que mon esprit têtu n'avait pas l'air de comprendre.
— Christina !
Mon prénom, hurlé dans un cri affolé proche du désespoir, me ramena à la surface quelques secondes. Assez longtemps pour que je me rende compte, que ce n'était pas un rêve. J'étais bien dans les bras de quelqu'un, qui faisait tout ce qu'il pouvait pour me sauver et me mettre à l'abri. Qui que soit cette personne, j'aurai voulu lui parler, la remercier...mais plus aucun son n'arrivait à sortir de ma bouche, ni aucun souffle à y entrer d'ailleurs.
Je sentis confusément des soubresauts de plus en plus heurtés, tandis que je me sentais partir de nouveau. Avant de sombrer totalement, je cru entendre le fracas d'une porte métallique que l'on ouvrait brutalement. Puis mon corps atterri durement sur le sol froid et humide, tandis que des mains dures malmenaient mon thorax et que des lèvres inquisitrices se posaient durement sur les miennes, faisant pénétrer de force de l'air dans mes poumons.
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Chimère. Féline-Tome 2
Siêu nhiên*3ème du concours Award Rentrée 2016* Christina le sait désormais, elle est une métamorphe, mise à l'écart par les siens car elle est incapable de se transformer. Après tout ce qu'il vient de lui arriver, elle est bien éprouvée. Ayant dû abandon...