Chimère. Féline-Tome 2

Chapitre 18-2

Les baisers tendres c'étaient bien...mais j'en voulais plus...réalisai-je soudain ! J'avais besoin d'un vrai contact entre nous, qui dure plus de quelques secondes volées au milieu du chaos. Là nous étions enfin seuls, au calme et en sécurité et pour le temps que cela durerait, je voulais en profiter.

C'est donc d'une main tremblante que je le retins par le col de son tee-shirt et l'attirait vers moi pour l'embrasser à nouveau. Il résista doucement durant quelques secondes, me fixant d'un regard surpris, puis un sourire coquin étira ses lèvres tandis qu'il se laissait tomber sur moi et insinuait sa langue entre mes lèvres dans un baiser passionné.

Nos langues se mêlèrent en une danse de découverte prudente, pour finir par un ballet sensuel et intense, qui couvrit tous mon corps de frissons de plaisir. Je m'abandonnai à cette sensation exquise et m'enhardis même, à glisser une main sous son tee-shirt. Il poussa un petit gémissement de contentement et se laissa glisser sur le flanc, m'entraînant dans son mouvement. Son ventre plat et musclé appelait les caresses et sa peau douce et veloutée, était chaude sous mes doigts. Certainement rassuré par mon geste entreprenant, il commença à remonter sa main vers ma poitrine, s'arrêtant net dès qu'il effleura mon sein. Sa bouche quitta la mienne, puis d'un regard interrogatif, il me demanda la permission d'aller plus loin.

N'ayant aucune envie de gâcher ce moment magique par des paroles inutiles, je me contentai de lui donner mon accord, en m'emparant à nouveau de ses lèvres d'un baiser avide et à partir de ce moment-là...il ne se retint plus. Ses mains, trouvèrent mes seins et commencèrent à les caresser, m'arrachant des plaintes de plaisir. Cherchant à le rapprocher de moi, je passai mes mains dans son dos et le sentis se raidir imperceptiblement au moment où mes doigts effleurèrent les balafres qui défiguraient toujours sa peau.

— Christina...non, me supplia-t-il d'une voix rendue rauque par le désir.

Ses yeux se rivèrent aux miens, me suppliant de passer outre et de ne pas gâcher le beau moment que nous étions en train de partager. Je fis de mon mieux pour occulter ma peine et essayer de sortir cela de mon esprit, mais la magie était rompue. Mes gestes auparavant avides et spontanées, étaient à présents prudents et maladroit, par la peur que j'avais de lui faire mal. Il poussa soudain un soupir frustré et s'éloignant de moi d'un geste vif et rapide, s'assit sur le bord du lit, me fixant d'un regard où se mêlait désir et colère.

— C'est du passé Christina, cela ne devrait plus te préoccuper, à moins que ce ne soit une excuse...si tu ne veux pas aller plus loin, il suffit de le dire, tu sais, me dit-il d'une voix douce et triste, tout en commençant à se lever, sans doute pour partir.

— Non, ce n'est pas du tout ça, m'exclamai-je en le retenant par le poignet. C'est juste que...j'ai peur de te faire mal et...

Je m'interrompis, essayant de trouver les mots justes, pour lui exprimer clairement ce que je ressentais.

—...et le fait que ce ne soit toujours pas complétement guéris au bout d'une semaine, prouve à quel point ce que Charles t'a fait subir était grave et vicieux et...ça me fout en rogne ! achevai-je d'une voix rauque et féroce tandis qu'une bouffée de chaleur me submergeait et que mes perceptions sensorielles se démultipliaient subitement.

Jude eut un mouvement de recul et je vis ses yeux s'écarquiller de surprise tandis qu'il fixait mon regard de nouveau transformé. Je n'avais pas de miroir pour confirmer mon diagnostique, mais...je le sentais. La question était...en quoi avais-je commencé à me métamorphoser cette fois-ci ? Mais vu le regard à la fois ébahit et ravie de Jude, je crois que j'avais la réponse à ma question.

— Tu es...magnifique, me dit-il dans un souffle tout en se rapprochant de moi pour me prendre dans ses bras.

— Non attends, le repoussais-je momentanément un peu paniquée. C'est sans danger ? Je ne risque pas de me transformer dans tes bras ?!