Métamorphose

Chapitre 2

- Chapitre réécrit -

La réponse à ma question arrive presque aussi vite que le sol s'approchant sous mes pieds. J'effectue un atterrissage catastrophique dans une gerbe de poussière, au beau milieu d'une clairière perdue dans les bois. Je me relève tant bien que mal en toussant, presque heureuse que personne n'ait pu assister à ce triste spectacle. Presque, étant donné que normalement les jeunes élus ne sont pas censés être livrés à eux même dès leur arrivé sur leur nouvelle île. Je ne m'attendais pas non plus à un cortège de roi mais l'absence totale d'accueil me fait un coup au coeur. Déjà que je ne suis nullement ravie d'être ici

Dépitée, je constate malgré tout qu'à quelques mètres de moi une petite pancarte est plantée au milieu de l'herbe. Une écriture rapide et bancale affiche un pauvre « Bienvenue » sur le bois légèrement moussu. Je ne sais pas trop si je dois en rire ou en pleurer. Je soupire. Au moins l'avantage c'est que je semble être au bon endroit.

En-dessous de la pancarte, une petite sacoche git comme si elle avait été négligemment lancée à la va-vite. En total contraste, une enveloppe avec mon nom a été délicatement posé dessus. Je la prends et l'ouvre, curieuse.

« Chère Elena,

Mon nom est Edwin. Edwin Egle. Je suis celui qui était censé t'accueillir dans ce monde et t'aider à faire tes premiers pas dans la nouvelle vie qui s'offre à toi. Malheureusement, des empêchements m'ont retenu et c'est avec regret que je me trouve dans l'incapacité d'être à tes côtés en ce moment même.

Je t'attends donc à Misa. Cest une petite ville au Sud de l'emplacement où tu te trouves. Pour m'y rejoindre, il te suffit d'emprunter le petit sentier qui doit se trouver en face de toi. Je te donne rendez-vous au centre d'apprentissage qui se situe au centre de la ville.

Le chemin à parcourir n'est pas très long, un mauvais marcheur devrait y arriver pour demain soir au plus tard. Suis tout le temps le chemin qui va le plus au Sud et, en cas des mauvaises rencontres, sauve toi direction plein Sud. N'oublie pas.

Je t'attends, impatient de faire ta connaissance.

Edwin Egle »

Décidemment l'accueil ici laisse franchement à désirer ! Je me fais déjà une joie de dire ma façon de penser à ce fameux Edwin. Au moins, les informations qu'il m'a données sont claires et la route à faire pas très compliquée – ou du moins, elle n'en a pas l'air. Il y avait intérêt dailleurs ! Il aurait été hors de question de devoir me coltiner toute l'île à traverser seule. Autant marquer en grosses lettres « suicidaire » sur mon front.

J'attrape ensuite le sac en cuir usé et le vide sans plus de cérémonie sur le sol. Il ne risque pas d'y avoir des objets de valeurs étant donné la nonchalance avec laquelle il a été déposé. Mon maigre butin se résume en quelques victuailles telles qu'un morceau de pain, des fruits secs ainsi qu'un morceau de viande séchée, une carte, un petit couteau, et enfin une tenue adéquate pour de la marche. Malgré son absence, mon guide semble être quelqu'un de prévoyant.

J'échange avec plaisir ma robe contre la tunique et le pantalon de toile qui était dans le sac, juste avant de poser sur mes épaules la cape qui les accompagnait. Je glisse dans la ceinture qui retient le pantalon sur mes hanches la carte et le petit couteau, puis remet le reste dans la besace que je jette sur mes épaules. Je me mets en marche avec un soupir. J'espère ne pas faire de « mauvaises rencontres » pendant le trajet.

Bien évidemment, le destin n'est jamais enclin à réaliser les souhaits – surtout les miens j'ai l'impression : un cri provenant des bois rompt le silence. Un cri humain. Quelqu'un a besoin daide ! Sans trop réfléchir, je me précipite en direction de la provenance du cri – étrangement identique à celle que j'étais supposée prendre.