Chapitre 44

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Mon sang tape sur mes tempes, comme si quelqu'un s'amusait à les prendre pour des tambours, manquant de percer chairs et os. Un nom résonne dans mon esprit. Tantôt un hurlements, tantôt une prière.
J'attend que cette ultime arme descende jusqu'à sa cible et détruise les ruines que sont aujourd'hui mon monde. La guerre à tout dévastée, mais cet ultime geste ravagera ce qu'il en reste.
Un geste qui a défaut de m'atteindre physiquement, me tuera de l'intérieur.

Le temps s'écoule comme si il était au ralentis. Me laissant le temps de penser à tout ce que ce geste signifiera pour moi.

Un léger chuintement de métal à pourtant raison du râle de douleur. J'ouvre prudement les yeux, pour voir la lame se briser avant de toucher la chair.
Sans plus rien comprendre, je vois les mages noirs autour de moi pousser des hurlements déchirant avant de tomber au sol, privée de toute once de vie. Je met quelques secondes supplémentaire à regarder les corps, stupéfaite, avant de me redresser doucement, perdue.
Finalement cette interrogation passe rapidement au second plans à la vue du corps de Raphaël, crispée de douleur.

Je me précipite vers lui et m'agenouille sans me soucier de mes blessures pour enlever ses mains de la sienne. Une hémorragie importante ne me donne pas la possibilité d'évaluer les dégâts, mais le fait qu'ils se trouvent au niveau de l'abdomen me laisse imaginer le pire.
Mon coeur bat comme si il voulait sortir de ma poitrine tandis que je ne respire pas depuis plusieurs secondes, la gorge nouée par la peur.
Je détache ma cape, où du moins ce qu'il en reste et déchire sans plus de cérémonie plusieurs bande de tissus à l'aide d'une lame trouvée non loin de moi. J'appuie la masse de tissus sur la blessure et presse comme je peux pour essayer d'andiguer tout le sang.

Une main faible se pose sur mon bras tremblant, me faisant sursauter, avant qu'un voix rauque ne me fasse monter les larmes aux yeux.

- Arrête...ça ne sert à rien...

Un sifflement de douleur le coupe, tandis qu'une grimace de douleur déforme son visage.

- Dis pas ça. Tu vas guérir, et on va rentrer à Misa.

- Arrête....la blessure est trop profonde...l'hémorragie trop importante....

Je ne vois quasiment plus rien à cause de mes larmes et ma voix déraille trop pour qu'elle soit superieur à un simple murmure.

- Arrête je t'en supplie.

- Je me vide de mon sang et tu le sait...il ne me reste plus beaucoup de temps..

Une boule se forme dans ma gorge, délogeant la première qui me coupait la respiration.

- Je vais mourir et tu ne pourras rien y faire....ne pleure pas.

Je presse d'autant plus fort sa blessure, lui arrachant un gémissement de douleur.
Un douleur si semblable qui vient de mon coeur et de mon âme qui partent en lambeaux, déchiqueté par les paroles qui sortent de la bouche de mon ami.

Mon ami ? Non plus que ça !
C'est triste de dire que les choses les plus importante pour nous sont celles que l'on reconnais comme irremplaçable lorsque l'on en est privé.
Et je ne peux pas accepter ça. Je ne veux pas que l'on m'enlève mes proches sans que je ne puisse rien y faire. Je m'accrocherai à eux, quitte à en mourir.

- Oublie moi....

- Arrête ! Je t'interdis de me laisser ! Tu as compris ? Je ne laisserai pas la mort t'enlever à moi ! J'irai te cherché en enfer s'il le faut mais jamais je te laisserai m'abandonner !

Ses yeux s'écarquillent tandis que je hurle à m'en exploser les cordes vocales.

- Je ne peux pas supporter ton absence ! Et je ne la supporterai jamais ! Donc je t'interdis de dire des choses pareille !

Métamorphose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant