Métamorphose

Chapitre 46

Je regarde le plafond de la calle, grimaçant face à l'odeur nauséabonde de transpiration. Le roulis des vagues est relativement lent et doux, une soirée calme en perspective. Si seulement cela pouvait être mon cas, je ne peux pas m'empêcher de douter. Douter de leur mort, douter de ce que j'ai vu.
Un sentiment qui me vrille de l'intérieur, qui menace de m'emporter dans la folie. Un sentiment qui menace d'arracher mon coeur et ma raison, qui me lacère l'estomac au point de me donner envie de vomir. Ma gorge se serre douloureusement, tandis que les larmes me montent aux yeux.
Ma main se pose brusquement sur ma bouche, étouffant les sanglots qui me secouent violemment.

Je donnerai tout pour pouvoir subir un des entraînements drastique que me faisait faire Edwin. Voir sa moue mécontente lorsque j'échouais, ou encore ses lèvres qui retiennent tant bien que mal un sourire fier et ses yeux qui pétille, contredisant le masque d'impassibilité qu'il peine à retenir.
Ou encore les paroles affables de Raphaël, sa mine grognon, non sans oublier sa présence rassurante. Ses bras qui lorsqu'ils m'entourent semble me protéger de tout.

Les deux hommes les plus important de ma vie qui ne sont peut être plus de ce monde.
Mon maître, le père que je n'ai jamais eu. Raphaël, mon meilleur ami. Non, plus que ça.
J'ai envie de les revoir. Terriblement envie de les revoir. Vivant.

Je me roule en boule, un vive douleur dans l'âme.
Mes espoirs s'amenuisant au fils des heures.

Comment peuvent-ils encore être vivant avec ce que j'ai sentis ? Avec ce que j'ai vu ?

Le lien avec mon maitre s'est éteint à jamais, et Raphaël était aux portes de la mort. Qu'importe que je ne les ai pas vu mourir, il faut me rendre à l'évidence. Ils ont quitté le monde des vivants, ils sont mort. Et je ne les reverrai jamais.....
Que des espoirs inutiles, il faut voir la vérité en face. Se mettre des œillères ne serre à rien, à part se fracasser d'autant plus en découvrant la vérité.

Ils sont mort....et je n'ai rien pu faire....

Un vérité qui me fait l'effet d'une lame chauffer à blanc qui s'enfonce dans mon coeur. Qui le réduit en charpis avant de déchiqueter les morceaux éparses. Me faisant suffoquer sous la douleur qui me traverse.

Une douleur insoutenable, inhumaine, incontrôlable.
Une douleur qui vous détruis jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de vous. Une douleur qui vous terrasse sans vous laissez la moindre chance de vous relevez.
Je préfère encore sentir une lame ennemi me transpercer, que de subir cette douleur là insoutenable.
Une blessure physique vous fait souffrir la martyr jusqu'à la guérison, alors qu'un tel choc, une telle blessure mentale vous tuera de l'intérieur jusqu'à votre mort.
Jusqu'à votre âme s'éteigne dans un silence définitif,  effaçant la douleur, détruisant ce que vous êtes, jusqu'à l'oubli.

....

Edwin et Raphaël sont mort. Terrassé par une guerre, par une guerrier. Une guerrier d'une armé. Une armé d'un homme à la tête de toute cette catastrophe. Ce n'est pas le bras armé qui est la cause de leur mort, mais bien le cerveau qui le contrôle. Cet être qui a déjà voulu prendre la vie de mes proches en me contrôlant. Cet homme aux yeux d'or et à la chevelure immaculé. Ce monstre abject dont je veux la mort, de ma propre main. Ma vengence, l'exécutoire de la haine qui me ronge depuis cette prise de conscience.
Cette même haine qui me mènera à ma perte je le sais. Mais qu'importe que je meurs aujourd'hui, je veux seulement la tête de cet homme.
Qu'importe le gong qui résonne dans mon corps. Qu'importe les cris de guerre autour de moi. Qu'importe le même élan que prennent les hommes de ce bateau. Qu'importe les ennemis qui arrivent malgré tout en masse. Qu'importe les épées qui se croisent, les morts qui s'entassent. Je cours vers mon objectif. Je cours vers le sujet de ma haine. Je cours sur un chemin que j'ai parcourus en n'étant ppis moi même dans le sens inverse.
Je connais le palais où s'ajourne le cerveau de cet catastrophe. Et personne ne m'arretera dans ma tâche.