Métamorphose

Chapitre 5

_Chapitre réécrit_

Deux semaines passent ainsi, suivant ce même train-train quotidien d'entraînements et de cours interminables. Cependant, ce serait mentir de dire que je n'ai rien appris. Les connaissances qui m'ont été enseignées sont pertinentes, et il est évident de deviner que chacune d'elles possèdent une véritable utilité dans ma vie de métamorphe.

J'ai eu droit à des cours très diversifiés tout le long de ma formation, touchant de nombreux domaines allant de la science des armes à l'histoire de l'île, en passant par les techniques de survie et l'entretient d'une maison. Celui qui m'a de loin le plus intéressé fut le cours botanique du début de la deuxième semaine.

Chaque semaine, j'ai le droit à une interrogation des points abordés pendant les cours et il a d'ailleurs intérêt à ce que je sache répondre à toutes les questions. De manière totalement étrange et inattendue – notez l'ironie, les erreurs ont des répercutions sur les entraînements physiques du lendemain. De quoi ne pas avoir envie de somnoler comme il est pourtant si tentant de le faire.

Je pose délicatement mon bol sur la table et lance un regard à Edwin, qui n'a cessé de me fixer pendant tout le petit déjeuner. Cela devient presque une habitude. C'est un peu comme passer sous un radar chaque matin, en espérant qu'il n'y est pas d'anomalies détectées.

– Aujourd'hui nous allons rendre visite à un ami qui habite à Misa.

Je hoche la tête. Cela me ferait le plus grand bien de faire une petite pose.

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C'est avec un certain soulagement que j'entre dans l'auberge au Nord de la ville qu'Edwin a choisie comme point de rendez-vous. Loin d'être mécontente de louper mon entraînement matinal, j'ai cependant été vite refroidie alors que le trajet pris une tournure d'interrogation orale. Et Dieu sait que le temps parait long face à une telle épreuve.

Je me laisse tomber avec un soupir sur la chaise quEdwin m'a désignée, au fond de la salle.

– Vous êtes sûr que votre ami va nous trouver ici ? Nous ne sommes pas en face de l'entrée.

Dun bref geste de la main, il balaie ma question comme si elle n'avait pas lieu d'être. C'est donc peut-être un point de rendez-vous habituel.

– J'ai cru comprendre que votre ami avait un élève. Comment se nomme t-il ?

– Je sais qu'il s'agit dun jeune garçon d'un an ton ainé.

– Vous ne savez donc pas son nom ?

– J'ai dit ce que je savais, pas tout ce que je sais. Il se peut que je sache son nom.

Je soupire une nouvelle fois tandis qu'un léger sourire étire le coin de sa lèvre.

– Je suppose que vous n'allez pas me le dire, dis-je avec une pointe de reproche dans la voix.

Seul le silence me répond. Cela doit être un jeu sûrement très amusant pour lui. Le sentiment n'est clairement pas partagé ! Cest vraiment quelque chose chez lui qui m'énerve particulièrement. Il prend peut-être plaisir à faire tourner en bourrique ses élèves. Tu parles d'un maître !

Soudain, me coupant dans ma réflexion, deux personnes entrent dans la salle. L'énergie autour deux semble presque hypnotique et me rappelle celle qui gravite autour de mon professeur. Le premier à entrer est un homme assez grand, cheveux poivres et sels. Il porte une longue cape gris foncé et semble partager la même tranche d'âge que mon maître. Le second, beaucoup plus jeune, porte le même type de vêtements que son ainé et possède des cheveux couleur corbeau. Il a la peau un peu plus mate que les personnes que j'ai l'habitude de croiser, et possède de magnifiques yeux émeraude. Cest la première fois que je vois quelqu'un avec une telle couleur d'iris. Ils se dirigent vers nous sans hésitation.