Chapitre 6

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_Chapitre réécrit_

L'avantage de faire régulièrement la même chose c'est qu'on finit inévitablement par progresser. Que ce soit par des astuces diverses, ou simplement par une augmentation de ses capacités personnelles. C'est ainsi que je peux sourire fièrement de mes exploits du matin. Une cinquantaine de minutes à courir à une allure raisonnable, avec un final plutôt correct – ce qui signifie que contrairement à mon habitude, je ne me suis pas écroulé à la fin. Autre record : le temps que je tiens durant les « entraînements » avec Raphaël. Je dis entrainements, mais pour cela il faut d'abord envisager que se faire taper dessus est considéré comme un entraînement. Pour vous donner mon humble avis, cela tient plus de la torture Ou alors il faudrait m'en expliquer plus précisément les bénéfices. Toujours est-il que ces séances n'ont pas changé d'un iota contrairement à la course à pied du matin : il en résulte toujours des bleus et des bosses. Heureusement, mon mentor a la décence de ne pas me frapper au visage. Ce goujat est bien loin d'être un gentleman mais je dois malgré tout reconnaître quil ne cherche pas à me faire vraiment mal, ni à me défigurer.

Il y a un autre détail qui ne s'est pas amélioré : cela fait maintenant quatre jours que je suis chez Anthony, et j'ai toujours son élève sur le dos à se moquer de moi pour un oui ou pour un non. J'imagine que je ne peux rien y faire. Par chance, cette habitude ne lui vient pas de son maitre. Anthony est plutôt quelqu'un de discret, jusqu'à maintenant je l'ai peu aperçu – seulement quelques fois à l'aube et au coucher du soleil. J'ignore totalement ce qu'il fait de ces journées. Pourtant, j'apprécierai beaucoup plus mon séjour chez eux si c'était lui qui s'occupait de mon apprentissage. On ne va pas se mentir, je ne supporte déjà plus son élève. Il a un sale caractère, ses moqueries à longueur de temps me tapent sur les nerfs, et son ego surdimensionné est tout simplement insupportable.

Je soupire à cette pensée alors ce dernier émet une fois encore une de ses remarques sèches dont il a le secret. On pourrait presque croire qu'il parle à son chien.

- Ta garde ! Met ton bras plus haut ! Ton pied gauche en appui !

Je jette le bâton par terre dans un geste plein de rage, soulevant un nuage de poussière. Mon cota de patience est arrivé à son terme.

- Raphaël stop ! Ça suffit ! J'en ai assez !

Il croise ses bras sur son torse et me regarde avec une profonde lassitude. Son geste me met d'autant plus hors de moi. Comme si je passais mes journées à me plaindre ! Pourtant je prends beaucoup sur moi et je n'émets presque jamais de protestation vis-à-vis de sa façon de faire plus que douteuse.

- Quoi encore ?

Je lui lance un regard noir. Il se fiche de moi.

- Arrête avec ton éternel air exaspéré et apprends-moi correctement plutôt que de me traiter comme ton chien !

Il soupire longuement.

- Ça irait beaucoup mieux si tu n'étais pas aussi nulle.

Je pointe un doigt accusateur dans sa direction.

- Tu ne t'es jamais dit que si je n'apprenais pas correctement ce n'était pas que de ma faute ? Il faudrait peut-être te remettre en question non ? Cesse de me donner des ordres comme tu le ferais à ton animal de compagnie ! Cela ferait déjà avancer les choses ! Et, je ne sais pas moi, essaye d'être plus agréable et montre-moi au lieu de m'aboyer dessus ! C'est ce que font les gens civilisés non ?

J'ai dit ça d'une traite et dû reprendre mon souffle.

- Je suis simplement les ordres dAnthony. Répondit-il nonchalamment.

- Ne joue pas au plus malin avec moi ! Je doute qu'il t'ait dit de me traiter comme cela ! Ne me prends pas pour une imbécile !

C'est à son tour de me fusiller du regard.

Métamorphose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant