Chapitre 51

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Comme promis je reviens avec un nouveau chapitre. Bon, c'est une petite mise en bouche qui fait la moitié de ce que j'ai l'habitude de faire mais c'est un bon commencent puisque le chapitre est à l'heure. Un peu de ponctualité ne fait pas de mal.
Bonne lecture chères lecteurs et lectrices.

P. S Je pense reprendre avec une publication tout les dimanches.

On aurait pu croire que les quelques dizaines de minutes de repos auraient pu améliorer mon triste état, mais il n'en est rien.
Le tissu autrefois propre qui me ceinture la taille et m'empêche de me vider de mon sang, ne peut attester du contraire.
Marcher devient laborieux, à la limite du possible à en juger par mes jambes qui ne cessent de trembler. Mais j'avance, tentant d'apprivoiser la douleur et la fatigue.
Diego jette constamment des coups d'oeil par dessus son épaule,  s'attendant sûrement à me voir m'effondrer à chaque pas.  En toute réponse, je lui lance des regards noirs, essayant de nous convaincre tout les deux que je tiendrais malgré tout le coup.

- Je crois que je ne te comprendrai jamais.

- Je ne t'ai jamais demandé de me comprendre.

Ma courte phrase me laisse pantelants, m'obligeant à lutter pour reprendre l'oxygène qui me permet d'avancer.

- En vérité je ne comprend pas pourquoi tu risques ta vie et te fait autant de mal pour une personne que tous le monde croit morte.

- J'ai besoin de savoir si elle est encore vivante.

- Tu es vraiment bizarre.

Je m'apprête à lui répondre, mais son corps se fige brusquement.
Je m'immobilise à mon tour, à l'affut.

- Des soldats. Tout proche.

Mon coeur tambourine dans ma poitrine.

- On y va.

Mon jumeau acquiesce, et me tend une petite lame, avant d'en sortir une à son tour.

Nous nous approchons prudemment du lieu où semble être les soldats. Sur le qui vive.

Sous mes pieds, je constate que la traînée de sang s'est arrêtée,  faisant redoubler mon anxiété.

Diego se baisse et se colle derrière un rocher, me faisant signe de faire de même. J'obtempère, et me place à ses côtés, la respiration laborieuse.
Je me redresse légèrement, jetant un coup d'oeil par dessus les rochers.
Trois soldats discutent à chuchotant. Habillés des habits sombres des mages noirs.

Je serre les dents, et rafermis ma prise sur l'arme dans ma main.

- Ils doivent savoir où elle est.

Nous nous lançons un regard entendu avant de plonger sur les soldats.

Mes mouvements bien que moins efficace, reprennent leur efficacité qui s'est encrée avec les années d'entraînement. Ma respiration devient plus facile, plus maîtrisée.  Et je parviens à venir à bout de mon adversaire, pourtant entraînés. Je redresse la tête au moment où Diego désarme le troisième soldats.
Il le maintient contre un rocher murmurant d'une voix tranchante une demande d'explication. Le mage noir ricane, mettant terme à ma patience.

J'empoigne à mon tour le guerrier, bousculant sans ménagement mon frère, avant de figer mes yeux dans les siens.
A court d'air à cause de ma main qui broit presque ça trachée, il tente vainement de faire desserer ma prise.

- Où est-elle ? Où est la métamorphe que votre chef à voulu tuer ?

Le visage rouge, il me répond d'une voix étranglée, paniqué.

- Un autre groupe est partis avec elle tout à l'heure.

- Où ?!

Il m'indique vaguement une direction d'une main tremblante avant que je l'assome, contre le rocher.

- On y va.

Diego me fusille du regard, mais me suis sans protester.

Une colère terrible parcourt mes veines, maquillant ma peur. Il faut à tout prix la retrouver. Avant qu'il ne soit trop tard. Pour elle. Comme pour moi.

....

- Tu devrais te calmer.

Je me retourne brusquement, me retenant de lui en coller une.

- Fiche moi la paix et avance.

Ma colère enfle. Incontrolable. Irrationnelle. Inexplicable. Ou presque. Un reflet exagéré de la haine que je me porte. Une haine dirigée contre mes actes stupides et mon incapacité à pouvoir accomplir à bien mon but.

J'étais censé mourrir. Je suis mort, et ramené à la vie par la plus inexplicable des magies. Je me retrouve a poursuivre une chimère, me prennant en pleine figure le fait de  je n'avoir pas su protéger la femme que j'aime, ni me protéger moi même.
Au précipice de la rupture, je suis d'autant plus incapable de me débrouiller seul, devant me reposer sur la seule personne que je hai de tout mon être. Un cauchemar.

- Te laisser t'aveugler par la colère ne t'apportera rien de bon.

Je grogne.

- Et continuer à ouvrir ta bouche non plus.

Il soupir.

- Tu me fatigues.

Je ne retourne une nouvelle fois et le fusille du regard.

- Boucle là.

Il soupir à nouveau.

- Au lieu de souffler comme un ballon crevé,  tu ferais mieux d'avancer plus vite.

- C'est toi qui nous traine avec ta blessure.

Je lui lance un nouveau regard noir, me retenant de l'étrangler.

- C'est ce qu'on va voir.

Ma magie monte de force dans mes veines. Accentuent la fatigue que je m'évertue à cacher.
Mes os se tordent, ma peau se couvre de poils. Et l'homme laisse place à la bête.

Mes griffes s'enfoncent brièvement dans la roche, avant que je m'élance, mon odorat plus développé flairant déjà les effluves que je cherchais.

Mon jumeau me suit quelques mètres en homme, avant de prendre sa forme animal dans un grognements d'avertissement.

Je le regretterai surement plus tard. Mais il est vitale que je la retrouve.

Vivante.

....

Nous avançons à un rythme soutenus pendant plusieurs heures, avant d'arriver dans une zone moins escarpée, nous permettant d'avancer côte à côté sur le léger sentier.

L'odeur se rapproche de plus en plus. Les tâches de sang sous mes pattes de plus en plus nombreuses.
Ma vie s'écoule au même rythme que la sienne.

Mes pattes bougent plus rapidement et je puise dans mes dernières forces pour avaler les dernieres mètres qui me sépare de mon objectif.

Je saute le dernier obstacle avant de me laisser tomber sur une large plaque de roche, ronde, et d'un diametres d'une dizaine de mètres.

Mon corps entier se fige. Ma respiration se coupe. Je crois même que mes battements de coeurs se suspendent. Mon monde dans son intégralité s'effondre.
Brisant les dernières parcelles de mon être.

....

Métamorphose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant