Chapitre 3

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- Chapitre réécrit-

La mine sombre et résignée, nous retournons sur nos pas et retraversons la plaine en sens inverse. C'est dommage en soit puisque, en regardant bien depuis les vestiges du pont détruit, on aperçoit les plus hautes tours de la ville de Misa fendre l'horizon. Le chemin – qui m'avait paru interminable à l'aller – me parut d'autant plus long au retour. C'est avec soulagement que nous atteignons le bout de la plaine. Au pied de la montagne commence le détour en direction du Sud-Est.

Nous n'atteignons Valentina qu'au crépuscule. Devant nous se dresse un petit village fleuri, blotti contre la montagne et entouré d'un petit bois. Une petite fontaine au milieu du village permet aux voyageurs de se désaltérer. L'architecture est plutôt jolie, les maisons abordent un bois local qui tire sur le rosé. Non loin de la fontaine, une charmante auberge offre de succulent repas avec des produits du terroir et permet également aux voyageurs de se reposer dans de bons lits confortables. Avec des draps propres et sans vermines, ce qui assez rare selon les dires de Sarnek.

C'est avec un soupir de soulagement que je me laisse tomber sur le lit de la chambre que je vais occuper cette nuit, l'estomac plein. Je ne tarde pas à m'endormir : les émotions et les kilomètres ont eux raison de moi.

....

Les doux rayons du soleil me tirent de mon profond sommeil. Dans ma hâte la veille au soir, j'ai oublié de tirer les rideaux. Je m'étire avec une grimace. J'ai déjà des courbatures. Mon regard se pose par hasard sur l'horloge près de la porte, et ce quelle affiche ne tarde pas à me faire sauter du lit. J'avais rendez-vous à l'aube et voilà que l'aiguille a déjà dépassé huit heures.

Je m'habille en vitesse et dévale les marches en vitesse pour me planter devant le comptoir.

– Bonjour, m'exclame-je puis reprend mon souffle un court instant. Vous n'auriez pas vu un homme et un garçon de mon âge passer par hasard ?

La jeune femme au comptoir fait une grimace avant de me lancer un regard désolé.

– Ils sont partis il y a bien deux heures. Je suis désolé.

Je la remercie avant de me remettre en route d'un pas rageur. Ils sont partis sans moi !Ils ont intérêt à ne pas recroiser ma route, sinon ces deux imbéciles peuvent compter sur moi par leur dire le fond de ma pensée !

....

J'atteins enfin la ville de Misa aux alentours de midi. Cest une jolie bourgade aux maisons entièrement faites de pierres et au moins aussi fleuries que Valentina. Alors que je m'avance vers la périphérie, je constate avec surprise que la ville est en effervescence. Un marché sest installé dans quasiment toutes les rues et les marchands crient à tue-tête à qui veut l'entendre la valeur de leurs produits. Je continue ma marche en flânant entre les étales colorés qui proposent les derniers arrivages de l'hiver et les premiers du printemps. Je passe avec un sourire ébahis sous les grandes arches qui délimitent les différents niveaux de la ville et m'émerveille des petites places discrètes et des petites rues biscornues qui font d'excellent raccourcis.

Après quelques détours, j'atteins les plus vieux quartiers du centre de la ville, et c'est sans trop de difficultés que je repère l'immense bâtiment du centre d'apprentissage. Contrairement aux autres bâtiments, les pierres qui le constituent présentent une étrange couleur bleutée qui s'accorde parfaitement avec le toit circulaire en verre. J'entre par de larges portes en bois à la peinture turquoise, avant d'atterrir dans un vaste hall au sol de marbre blanc et coupé par de larges colonnes sculptées qui soutiennent le lourd toit de verre. Çà et là quelques plantes exotiques étendent leurs longues feuilles et exposent leurs fleurs aux couleurs criardes.

Métamorphose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant