Métamorphose

Chapitre 47

Je rive mon regard dans le sien, les poings serrés tellement fort que mes ongles se plantent dans ma chaire.

- Te revoilà ma chère petite métamorphe. Je dois t'avouer que j'étais déçut de ne pas te voir incomplir ta mission. Mais je me suis malgré tout languis de ta présence.

Je sors d'un geste ample la dague qui pend à ma ceinture, le fusillant du regard.

- Ne t'inquiète pas tu n'en aura plus l'occasion.

Il éclate de rire. Se moquant ouvertement de moi.

- Que de belles paroles ma chère.

Je serre les dents et resserre mes doigts sur la garde de mon arme.

- Tu n'as jamais été qu'un pion petite idiote. Un très bel atout, mais une marionnette malgré tout. Et jamais ne dure les êtres dépourvus de vie propre.

Je ricane, le faisant hausser les sourcils.

- C'est fou comme en deux phrases tu arrives à te contredire toi même. Tu n'es qu'un gamin capricieux qui menace l'équilibre des terres. Tu n'as jamais été un grand mage, et tu ne le sera jamais. Tu cherches la guerre et la destruction, mais au final tu te retrouveras six pieds sous terre, vaincu par les ennemis que tu t'es fais volontairement.

Son visage se ferme lentement, et un sourire glacial étire lentement ses lèvres.

- C'est ce que l'on va voir ma chère amie.

Une ombre sort de l'obscurité pour se placer devant moi.
Je fronce les sourcils avant de me placer rapidement en position de combat.

- Sarnek. Quel heureux plaisir de te voir.

Il sort dans un chuintement de métal une longue lame de son fourreau et la pointe dans ma direction.

- Tu vas mourir petite sotte.

Je hausse les épaules avec désinvolture.

- Je n'ai plus rien à perdre.

Un profond sentiment d'injustice remonte en un goût amer. C'est tellement vrai...je n'ai plus rien...

Je resserre ma prise sur mon arme avant de m'élancer sur le traitre métamorphe.

Attaqué avant d'être attaqué. Une règle d'or.

Nos lames se tapent violemment entre elles, produisant un affreux sons de métal qui me vrille les oreilles.
Je dégage mon lame, et après un changement rapide d'appuie, je tente ma chance au niveau des côtes de mon adversaire.

Malheureusement ma détermination arrive tout juste à me maintenir au niveau du guerrier. Mes bras tremblent sous les chocs répétés et le lame devient de plus en plus lourde entre mes mains.
Rien de très prometteur pour la suite lorsque je vois  Sarnek à peine essouflé.

J'évite une attaque qui aurait dû me découper en deux, et en esquive une autre qui était censé me décapiter, avant de reculer précipitamment et me mettre hors de porté de la lame.

- Et bien ? Tu comptes te battre contre moi alors que tu n'arrives même pas à la cheville de cet incapable ?

Un grognement féroce à l'encontre du grand mage sort de la bouche du métamorphe, appréciant peu le qualificatifs dont il est l'objet.

Je sers les dents et le fusille du regard. Ne pouvant guère faire plus.
Moi qui voulait me venger, je ne peux guère fairebplusbque me faire tuer. Une incapable.
Incapable de me battre. Incapable de protéger les êtres qui me sont chère. Incapable d'aller jusqu'où je veux aller. Incapable de réaliser son destin.