Chapitre 59

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Diego est partis quelques heures après mon accrochage avec mon maître. Depuis, la maison reste désespérément calme. Ce dernier est enfermé dans sa chambre et ne semble plus avoir envie d'en sortir.
Il faut dire que ce que je lui ai envoyé à la figure n'a pas dû lui faire très plaisir. Il aurait fallu peut être que je me montre un peu plus... délicate avec mes propos.

Je lâche un soupir agassé avant de me tourner sur la chaise et de regarder la porte de sa chambre.

Il faudra bien qu'il en sorte un jour de toute manière.

Je me lève et me sert un bol de légume cuit avant de commencer à manger.

Il devrait avoir faim, la nuit est tombée depuis plusieurs heures et il n'a rien mangé depuis ce matin. Si manger quelque chose est le terme juste, il n'a dû prendre qu'une poignée de baies depuis le levé du soleil.

Je me lève et lui prépare un petit plateau avec un verre d'eau et un bol de légumes et me plante devant sa chambre. Je toque, prudente. On ne sait jamais, il pourrait décider de m'envoyer la porte dans la tête pour me punir. Quoique ce n'est pas son genre mais bon.

Seul le silence me répond, comme je m'y attendais.

- Je te laisse à manger devant la porte si tu as faim.

Je tourne les talons, histoire de le motiver à se nourrir.

....

Quatre jours passent sans réel changement. Je laisse tous les jours un plateau devant sa porte, qui finit vide lorsque j'ai le dos tourné. Et lorsque je pars faire de longues balades pour me défouler, j'entends sa porte claquer lorsque j'ouvre celle de l'entrée.

Rien ne se passe comme je le voudrais. À croire que je suis maudite.

Je grommelle un moment dans ma barbe avant de me décider et de me planter devant la porte.

- Je pars faire quelques achats à Mira. Le repas du déjeuner est sur la table tu n'as plus qu'à le faire chauffer. N'oublie pas de te nourrir. À ce soir.

Je prend ma grande besace et ferme la porte, croisant les doigts pour que l'ours des cavernes sorte justement de sa caverne.

....

Les temps sont dur après la guerre. Les aliments manquent, les boutiques ont du mal à vendre, les prix augmentent et les corps maigrissent.
Le ciel est couvert, mais malgré cela aujourd'hui la bonne humeur fait petit à petit son apparitions.

Une vieille dame qui vend des fleurs me sourit et une boulangère me lance le bonjour. Pour le coup je lui achète un pain pas trop cher.

Le marché a rétrécie de moitié par rapport à avant la guerre, et les produits sont de moins bonne qualité. Mais cela n'empêche qu'il y a beaucoup de monde aujourd'hui. J'achète quelques aliments de bases là bas, en dépensant les maigres sous qu'il nous restait en réserve. D'ailleurs je me demande comment Edwin faisait pour gagner de l'argent. Il faudra que je travail si je veux pouvoir continuer à nous nourrir.

Avec un peu d'espoir, je fais un léger détour et marche jusqu'à la maison d'Anthony. Les volets sont fermés mais je toque quand même. Un long moment passe avant que je ne réessaye.
Je lève mon bras pour toquer une nouvelle fois lorsque la porte d'un voisin s'ouvre, me laissant voir apparaître un vieil homme vraisemblablement de mauvaise humeur.

- Il n'y a personne. Je n'ai vu personne depuis plus d'une semaine.

- Est-ce que....

La porte de referme sans que je n'ai le temps de poser ma question.

Métamorphose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant