Les quelques jours qui me séparent de ma sortie du centre s'écoulent doucement dans une routine à la fois insupportable et reposante. Mes journées sont partagées entre les longues séances de rééducation avec mon grand père, Marcus, et les longues balades et visites des lieux ponctuées de longues discutions avec ma mère, Isandra. De temps en temps l'un ou l'autre a pris du temps pour m'expliquer deux ou trois petits trucs sur mes dons respectifs et j'ai pu manipuler un peu mes dons de l'eau même si j'ai vite abandonné puisque je ne pourrai jamais le développer autant que mes dons métamorphe. Cette vie plus ou moins paisible ou je guéri petit à petit me fait vite éprouver le regret de ces jours où je courrais ci et là pour éviter mille et un dangers. Cette vie palpitante pleine d'aventure me manque, et cette attente autant angoissante que reposante me tape sur le système.
Les jours s'écoulent d'un lenteur arrassante même si Marcus et Isandra tentent de les combler comme ils le peuvent avec leur propre emploi du temps plutôt chargé.....
- Tu devrais arrêter de faire des allés-retours près de la fenêtre, cela t'angoisse plus qu'autre chose et ça n'aidera pas la personne qui doit venir te chercher à aller plus vite.
Je serais bien tenter d'envoyer sur les roses Isandra mais je sais qu'elle ne pense pas à mal en disant ça et qu'elle essaye simplement de m'aider. Mais comment lui dire que cette attente insupportable me donner des envies de meurtres?
- Es-tu sûr que l'on va venir me chercher ?
- M. Bannlo.... Pardon...l'employé chargé des entrées et des sorties de l'établissement m'a transmis que quelqu'un t'attendrai à ton heure de sortie à quinze heure. Ton dossier a été signé et tout est en ordre.
- Et comment cela ce fait que personne ne soit au courant de qui est-ce qui va venir me chercher ? Imagine que ce soit l'ancien grand mage qui veut venir le faire la peau et qui a envoyé un de ses sous-fifres pour....
Elle me coupe la parole, un air blasé sur le visage.
- Ne soit pas ridicule. Tout à été vérifier et tu ne partiras pas avec n'importe qui. Et je n'ai jamais dis que personne ne savait rien. Je t'ai dis que l'information n'a pas été divulgué et que seul M. Bannlo est au courant de l'identité de cette personne.
J'en ai ma claque de toutes ses cachotteries. On ne devrait pas l'appeler "centre de soins spécialisés de l'île de l'eau" mais "centre de soins pour personnel stupide et allergique à la communication".
- Et pourquoi non d'un chien il ne transmet pas cette information? Pour quel raison stupide il refuse de me dire qui va me récupérer ? Je ne suis pas un objet qu'on rend à son propriétaire, je suis une personne qui a une vie propre et qui a la possibilité de penser et de réfléchir et qui souhaite savoir à qui on va me donner en charge. D'ailleurs je peux très bien me débrouiller toute seule!
Isandra pousse un long soupir.
- La personne a demandé à ce qu'on ne divulgue pas son identité, donc par secret professionnel nous ne pouvons pas transmettre son identité.
De plus tu ne peux en aucun cas te débrouiller toute seule puisque tu es en convalescence et en plus tu es toujours au stade d'apprentis.Je me laisse tomber sur le lit, fatiguée par cette discution totalement stérile.
- Ce secret professionnel est totalement ridicule puisque je suis consternée, et de plus je suis peut être encore au stade d'apprenti mais cela ne veut pas dire que je suis incapable de faire quoi que ce soit par moi même. Ce centre a des règles totalement ridicules.
Isandra me lance un regard désaprobateur avant de se diriger vers la porte.
- Je te laisse dans ta mauvaise humeur pour les trois heures qu'il te reste à attendre, une collègue viendra dans une quinzaine de minutes t'apporter ton repas. Tâche de ne pas déverser ta mauvaise humeur sur toutes les personnes que tu croiseras d'ici là.
Je te souhaite bon courage pour la suite et sache que ce centre que tu qualifie de ridicules peut t'accueillir à bras ouvert si jamais tu cherches un endroit pour te rendre utile. Tu peux d'ailleurs revenir me voir si tu en éprouve l'envie, sur ce, bonne journée.Et sur cette tirade ponctuée d'un ton plutôt sec, elle ferme la porte et s'en va, sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit.
.....
Je regarde avec une certaine nervosité l'horloge pendue quelques mètres au-dessus de moi. D'un cadran d'une couleur tirant plutôt sur le beige entouré de chiffres et d'une bordure tirant sur un marron rosé, l'horloge donne une certaine ambiance macabre et angoissante en ce jour de pluie avec son tic tac incessant.
Comme souhaitant s'accorder à cela, les gouttes de pluies dévallant la petite avancée s'écrasent à un rythme effréné sur un petit morceau de métal qui aide à soutenir un poteau non loin de mon pied. Le vent, aussi de la partie, ne cesse de m'envoyer des gouttelettes en faisant secouer les branches d'un arbre mal taillé à quelques mètres de moi. Et cette satané plus n'a d'autre occupation que de masquer le paysage d'un épais rideau, empêcher quiconque désireux de voir à plus quelques mètres devant lui. Très pratique quand on espère attendre quelqu'un.Les secondes passent, les minutes s'écoulent, et les heures filent sans que personne ne daigne venir déranger cette étrange concert.
Bientôt les quinze heures ne sont plus qu'un lointain souvenir et la nuit semble se rapprocher à grands pas.
Prostré à côté de mon baluchon contenant mes maigres effets personnels, je me résigne à attendre cette mystérieuse personne qui ne semble pas pressé de venir et qui de toute évidence semble m'avoir oublié.Pour passer le temps je me met à compter les gouttes qui s'écrasent sur mes bottes usées jusqu'à la corde. Plusieurs fois je perd le fils des chiffres et me met alors à tout recommencer, peut désireuse de trouver une autre occupation sans doute aussi pationnante que celle-ci.
Là pluie, loin de s'être calmé à redoubler d'efforts pour me nuire, et à même invité l'orage à me pourir la vie. Trempé jusqu'aux os, presque frigorifié et à l'état de légume résigné sur son sort, je n'entend pas les pas qui se rapprochent de moi jusqu'à s'arrêter à quelques centimètres de mes bottes.
La voix de l'homme me fait sursauter, manquant de peu de me faire entrer en collision avec son visage penché sur moi.
- Excuse moi. Je suis en retard.
.....
Je sais, je sais , voici un deuxième chapitre encore court et pour le coup pas très intéressant, mais je vous promets que je met le paquet pour la suite. Petit cadeau empoisonné: Qui est cette mystérieuse personne qui ne semble pas préoccupé par la ponctualité ?
Vous avez jusqu'à la semaine prochaine pour y réfléchir X)

VOUS LISEZ
Métamorphose
FantasíaElena qui voit ses 16 ans approcher à grand pas, à rendez-vous à la source pour découvrir quelle est la magie qui coule dans ses veines. Plusieurs choix s'offre elle : la nature, l'eau, le feu, l'air, la terre, et le pouvoir de métamorphose. Mais...