_Chapitre réécrit_
Je pousse un profond soupir et me frotte le visage avec une moue dépitée. C'est vraiment la honte. J'ai plus ou moins fugué, je me suis perdue, et j'ai pleuré comme un bébé sur l'épaule de Raphaël. A ce stade, il ne reste plus qu'à trouver un trou de souris et m'y cacher jusqu'à la fin de ma vie. Et ce serait une idée bien plus pertinente que toutes mes actions de la vieille.
Je me sens nulle. Ridicule même. Je ne leur ai apporté que des problèmes. Mon inconscience aurait pu me coûter la vie. De plus, si les choses avaient mal tourné – et elles auraient pu mal tourner – l'un de nous aurait pu être gravement blessé, ou pire.
Nouveau soupir. Après réflexion, ma vie à la terre neutre me manque. Beaucoup. Je me sens totalement dépaysée. Cest un autre monde ici. Différent. Plus violent, plus réaliste. Je me rends compte à quel point le monde est si différent ici. Nous étions si éloignés de tout, vivant à part notre petite vie aseptisée. Je me redresse avec dépit. Bien que l'envie de me cacher ne manque pas, je n'ai pas d'autre choix que de faire face à la situation. Faire preuve de maturité ne me ferait pas de mal de temps en temps.
Une vive douleur au niveau des côtes et de l'abdomen me fait grimacer. Je soulève mon t-shirt et constate que, comme je l'avais prédit hier, un superbe hématome s'étend sur mon flan gauche jusqu'au nombril. Il a suffi d'un seul coup, mon adversaire était vraiment une brute ! J'inspecte plus attentivement la zone légèrement boursoufflée. Je suis loin d'être une spécialiste mais je suppose – ou espère ? – que je n'ai rien de cassé.
-Remonte ton t-shirt encore plus haut et se sera parfait.
Je sursaute. J'avais complètement oublié que je n'étais pas la seule à habiter cette chambre. Je fulmine. Quelle idiote ! Il faut être aveugle pour ne pas remarquer l'énergumène sur le lit d'à côté ! Pour toute réponse je lui lance un regard noir et lui balance mon coussin. Ce dernier rebondit mollement sur son lit, à quelques centimètres de son corps d'idiot. Il l'a évité avec une facilité déconcertante. Il m'énerve ! Je fulmine. J'ai ravivé la douleur en lui lançant mon projectile improvisé !
Je prends mes affaires dans l'armoire, et quitte la pièce en lui jetant un dernier regard furibond. J'entre dans la salle de bain et me change avec des gestes prudents. Maudissant ma stupidité et l'imbécile qui partage ma chambre.
Je ronchonne encore, lorsque je ressors une dizaine de minutes plus tard et que je me vautre sur mon lit avec un soupir. J'ai des courbatures partout ! On dirait une grand-mère qui a essayé de piquer un sprint comme si elle était une athlète, oubliant son âge et sa condition physique.
Raphaël me lance un sourire moqueur depuis son lit.
-Nous commencerons notre jogging matinal dans une trentaine de minutes. L'avantage des péripéties de hier soir c'est que tu as compris l'utilité de nos entrainements.
Je lui lance un regard noir tandis qu'il se relève souplement. Aucune pitié pour les blessés !
-Et, cette fois, évite de t'enfuir. Je n'ai pas envie de passer ma journée à te courir après.
Il se dirige jusqu'à son armoire et l'ouvre avec un geste brusque. Cela ne m'aurait pas étonné si on m'avait dit qu'un cyclone avait élu domicile de son meuble. Il y en a partout ! Il attrape une tenue au hasard et bourre les vêtements récalcitrants au fond des rayons. Il finit par quitter la pièce pour se changer. Il revient quelques minutes plus tard, prêt et accompagné de son éternel sourire moqueur.
-Aller on bouge gamine ! On a une journée bien remplie aujourdhui.
Je me relève avec un grognement. Vraiment aucune pitié.
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Métamorphose
FantasyElena qui voit ses 16 ans approcher à grand pas, à rendez-vous à la source pour découvrir quelle est la magie qui coule dans ses veines. Plusieurs choix s'offre elle : la nature, l'eau, le feu, l'air, la terre, et le pouvoir de métamorphose. Mais...