Chapitre 3

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La lumière jaune des phares des voitures éclairait chacune à leur tour nos visages fatigués. Le bruit des pneus roulant à au moins 100 km/h créait une atmosphère bruyante et apaisante à la fois. La lune était haute dans le ciel étoilé, mais même cette vision réconfortante ne m'aidait pas à trouver le sommeil.

- Savannah ? m'appela une petite voix.

- Eliza ?

- Tu ne dors pas toi non plus..., soupira-t-elle.

- Je crois que j'ai trop de caféine dans le corps pour ça, répondis-je en ouvrant les yeux.

Je me redressai sur mon siège pour mieux observer mon amie. Le rétroviseur renvoyait la lumière des phares et donnait un reflet doré à ses beaux cheveux. Elle était si belle.

- Je crois que l'angoisse est ma caféine, avoua-t-elle en se frottant les yeux.

- Tu n'as pas à être angoissée, je suis là.

Je lui tendis ma main et elle la serra dans la sienne.

- Anna, est-ce que...ça t'arrive de repenser à ta famille ? me demanda-t-elle doucement, en sachant que c'était un sujet sensible.

Il n'y avait aucun tabou entre nous, néanmoins il y avait toujours des choses qui restaient dures à aborder. Je pris donc mon temps pour lui répondre.

- Oui. Plus que je ne voudrais l'admettre. Mais sûrement pas de la manière dont tu penses.

- Quand est-ce qu'ils te manquent, par exemple ?

- Ils ne me manquent pas, déclarai-je sèchement. Pas comme ta famille te manque. Quand je pense à eux, ce n'est pas avec tristesse ou quoique ce soit, en général c'est quand je constate à quel point j'aurais ressemblé à ma mère si elle m'avait vu grandir. À part mes cheveux bien sûr, ça c'est un vrai mystère. Mais je regrette d'avoir tant hérité de ces personnes.

Lizzy serra davantage ma main et me regarda droit dans les yeux.

- Ce qui compte c'est qui toi tu décides d'être. Et moi j'adore ta tignasse.

Je ne pus m'empêcher de sourire.

- Merci ça me réconforte beaucoup, répondis-je ironiquement. Mais, tout ça ne veut pas dire que toi tu ne dois pas penser à tes parents.

Elle fit une petite moue et fronça le nez.

- Ils ne me comprennent plus depuis quelque temps.

- Mais ils t'aiment, m'empressai-je d'ajouter. C'est ce qui compte.

Quoiqu'il arrive, elle ne devait jamais oublier ça. Chaque personne qu'elle aimait lui apportait une force dont elle n'avait pas idée. C'était mon rôle en tant que meilleure amie d'être là pour lui rappeler la chance qu'elle avait.

- Je crois qu'ils auraient été fiers d'avoir une fille comme toi, me fit-elle alors.

Je balayais ça remarque de la main en pouffant.

- Oh non pas moi ! J'étais une vraie plaie, petite fille.

- Peut-être ne l'aurais-tu pas été si tu avais eu des parents comme eux. Oh, ce que je suis égoïste, je parle de chose que tu n'as jamais eu et que tu as sûrement rêvé d'avoir pendant des années, je suis désolée Anna.

Elle se mordit la lèvre et implora mon pardon du regard.

- Non ça va, pas de problème, la rassurai-je. Ce que tu as dit est vrai, mais je crois que je m'aime bien comme je suis. Et puis, notre duo ne serait plus ce qu'il est !

Fille du SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant