Les rayons du soleil vinrent chatouiller le bout de mon nez alors que je commençais à peine à sortir d'un sommeil profond. Mes paupières étaient encore lourdes et sensibles à la lumière alors je les frottai lentement. Quelque chose de froid frôla alors mon visage. Je fus forcée d'ouvrir les yeux, mais il me fallut encore quelques secondes pour comprendre qu'il s'agissait bien d'une aiguille reliée à une poche de liquide qui s'enfonçait sous la peau de mon avant-bras. Je me demandai immédiatement pour quelle raison je pouvais bien avoir besoin d'une perfusion et les souvenirs revinrent ainsi à mon esprit au fur et à mesure.J'hésitai à me redressai, n'osant pas imaginer la douleur que ce geste me procurerait, mais mon corps ne supportait plus d'être allongé et de n'avoir pour vue qu'un plafond blanc. Je pris donc appui sur mes coudes avant d'utiliser mes abdominaux pour m'asseoir. Contre toute attente, je ne ressentis pas la moindre douleur. Mes côtes et mon dos me parurent engourdis et les étirer me fit surtout du bien. Ça n'avait en effet aucun sens.
Je tendis alors les bras devant moi à la recherche des éraflures et griffures que j'avais reçu la veille, mais mes yeux ne trouvèrent qu'une peau lisse et blanche. Je repoussai vite ma couverture et découvris que mes jambes étaient dans le même état. Je n'avais pas la moindre blessure, pas même un bleu. Était-il possible que la nuit derrière ne fût bel et bien qu'un cauchemar ? Mais dans ce cas, pourquoi avais-je une perfusion ?
J'étais sur le point de me lever lorsque la porte de la chambre s'ouvrit, laissant entrer Veronica qui portait un plateau avec un verre de jus d'orange et une assiette remplie de pancakes et de fruits. Elle faillit le lâcher en me voyant réveiller.
- Savannah ! s'écria-t-elle en sursautant.
Elle s'empressa d'aller poser le plateau sur la table de chevet près du lit. J'en profitai pour regarder autour de moi et constatai que j'étais dans la chambre qu'on m'avait attribué dans la villa louée par les Darcy. Nous étions donc toujours à Los Angeles.
- Rallonge-toi, tout va bien, Savannah, doucement, me fit-elle ensuite doucement avec une main délicate dans mon dos pour m'aider.
Je m'agrippai inconsciemment à son autre main et cherchai des explications dans ses yeux bruns, habituellement si doux et réconfortant.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Veronica serra ma main et caressa mes cheveux avec tendresse.
- Tout va bien, murmura-t-elle encore, rallonge-toi.
Elle tira ensuite une chaise près du lit et s'assit à côté de moi.
- Je...je ne veux pas m'allonger, je veux juste comprendre. Où est Lizzy ?
Je ne pus m'empêcher de m'agiter et de tenter de sortir de ce lit, mais Veronica insista avec une force que je ne lui connaissais pas.
- Savannah, écoute-moi ! Lizzy va bien, d'accord ? C'est pour toi qu'on s'inquiète. Comment te sens-tu ?
Je passais les mains sur mon visage, complètement dépassée. Pourquoi est-ce qu'elle ne comprenait pas ? Je finis par secouer la tête et commençai à me gratter le poignet - toujours ce même tic nerveux dont je n'avais jamais réussi à me débarrasser.
- Comment je vais ? Est-ce que tu m'as regardée ? Je...j'avais une griffure juste là, j'ai senti mes côtes se briser et...et je n'ai plus rien ! Veronica, que s'est-il passé ?
Une pointe de panique apparut dans les yeux de la mère de Lizzy et aucun mot ne sortit de sa bouche. Je lâchai sa main, arrachai ma perfusion et me levai enfin de l'autre côté du lit. Mes pieds ne me donnaient plus non plus envie de hurler de douleur et tout ce que je ressentis dans mes jambes furent des sortes de courbatures. J'ouvris la porte de la chambre, déterminée à obtenir des réponses, mais je ne pus faire un pas sans foncer dans Jeremy. Il devait lui-même être sur le point d'entrer une seconde plus tôt.
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Fille du Soleil
ParanormalSavannah Teresa Hamilton, dossier n°1617, est une fille du Soleil habitant au pensionnat de Minneapolis depuis l'âge de 12 ans. Elle y a été éduquée et entraînée pour servir et protéger l'Élite. Ordre et discipline ont peut-être aidé à former une co...