Chapitre 8

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Si je n'avais rien pu avaler ce midi (l'avion ne conditionnait vraiment pas mon appétit), je mourais de faim ce soir. Je passai par la cours du bâtiment principal en espérant voir un visage familier, mais les seuls que je reconnaissais, je préférais les éviter. Ces quelques détours m'amenèrent finalement au bord des terrains extérieurs dédiés à nos entraînements. Alors que je regardais devant moi, je reçus une balle à l'arrière de la tête (une balle d'handball, évidemment). Je faillis en perdre l'équilibre, mais réussis finalement à me retourner, en protestant contre peu importe qui ne savait pas viser.

- Excuse-le, Savannah, s'écria une personne que je connaissais bien en trottinant vers moi, j'imagine que c'est sa manière de te dire bonjour !

- Oh Jason, soupirai-je de soulagement. Tu peux pas savoir comme ça fait plaisir de voir quelqu'un à peu près sain d'esprit dans les parages, dis-je en cessant de me masser la tête (je n'avais vraiment pas de chance en ce moment) pour le prendre dans mes bras.

Jason était de loin mon meilleur ami. Nous ne pouvions pas passer cinq minutes ensemble sans rire de nos plaisanteries débiles mais, de ce fait, drôles. C'était un grand brun aux yeux gris, un peu du genre Chace Crawford (non, je n'avais jamais regardé Gossip Girl). Toutes les filles du pensionnat lui avaient un jour tourné autour, mais il n'avait jamais réellement eu de relations sérieuses. Jason était toujours dans la rigolade et nous en avions fait des conneries !

- C'est sympa de te revoir aussi ! me sourit-il. Comment vas-tu depuis ce retour inattendu ?

- Dévastée, comme tu peux le voir. Et toi ?

Je lui donnai une petite tape amicale sur l'épaule, ravie de le revoir.

- J'ai botté pas mal de derrières récemment, alors ça va plutôt bien, me fit-il avec un clin d'œil.

J'affichai un air surpris et confus.

- Es-tu en train de dire que tu as progressé depuis que je suis partie ?

- Et comment ! s'exclama-t-il. Dès demain je te mettrai la misère !

- N'en sois pas si sûr...

- Tu as loupé des mois d'entraînement, ne l'oublie pas, me mit-il en garde.

- Ça, c'est ce qu'on verra demain ! Tu viens manger avec moi ? J'éprouve déjà suffisamment de pitié envers moi-même, manger seule ne va pas m'aider, le suppliai-je avec une petite moue triste.

- Voilà une sacrée demande...mais j'accepte. Tu me fileras ton dessert ? me demanda-t-il en faisant les gros yeux.

- Dans tes rêves !

Nous marchâmes ensuite côtes à côtes jusqu'à la cafétéria, en discutant de tout et de rien.
Jason m'avait vraiment manqué. Je n'avais pas à me prendre la tête avec lui, c'était simple et très sympa à la fois. Nous échangions tour à tour nos rôles de potes, meilleurs amis, confidents, entremetteurs et compagnons de bêtises.

Une fois à table, je m'informai des dernières nouvelles.

- Alors, que s'est-il passé ici depuis que nous sommes parties, Lizzy et moi ?

- Pas grand-chose, du moins pas grand-chose d'intéressant, m'expliqua-t-il en dévorant son steak. Mais cette année, nous avons quand même de nouveaux Soleils venus des quatre coins du monde pour être nos enseignants. Ça met un peu d'action au début, mais les gens se lassent rapidement.

- Comme qui ?

S'il me parlait de Scandola, je ne me gênerais pas pour lui dire ce que je pensais de lui.

- Il y a cette Soleil russe qui a un super accent, mais qui est aussi super canon. Les gars m'ont dit qu'elle déchirait à l'entraînement.

- Tu m'étonnes...

Fille du SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant