Princess of Asgard [FR]

Chapitre XI

Le garde conduisit sa princesse jusqu'à la salle du trône, tel que Volla l'avait demandé. Tout au long du chemin, il jeta des regards autour de lui, guettant le danger mais aussi une quelconque réaction inattendue de la part d'Astrida. Son escapade de la veille avait été relayée à tous les niveaux du palais et sans le dire, chacun craignait de se retrouver auprès d'elle. La bête qui l'avait attaqué avait été tuée mais impossible de déterminer d'où elle venait. C'était Thor qui avait été agacé de l'apprendre. Pour lui, la sécurité au palais était primordiale, et plus encore lorsque sa sœur était concernée. Apprendre que ses hommes avaient échoués à identifier le monstre l'avait mis de très mauvaise humeur.

C'est pourquoi il avait aujourd'hui décidé d'emmener Astrida loin du palais, loin d'Asgard et de ses machinations infernales sur lesquelles il n'avait aucun contrôle. Dos au reste de la salle, il contemplait le trône en or de son père, la tête perdue dans ses pensées. Si Volla disait vrai, il devrait bientôt le remplacer à la tête du royaume. Cette perspective l'effrayait un peu, bien qu'il sache qu'il l'accepterait sans hésiter. C'était son devoir. Et si un jour, Astrida recouvrait la mémoire et réclamait ce qui lui revenait de droit, il le lui cèderait sans hésiter. Après tout, c'était à elle qu'il revenait de droit, elle était la plus capable de tous les enfants d'Odin à assumer la charge de dirigeant non seulement d'Asgard, mais aussi de tout l'arbre d'Yggdrasil. La seule capable de tous les protéger si jamais danger il devait y avoir.

— Thor ? l'appela une voix derrière lui.

Il se retourna, ayant reconnu la voix de sa petite sœur. C'était bien elle, vêtue d'un ensemble en cuir la rendant bien trop sexy à son goût. Il tourna sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, refusant de gâcher leur complicité à peine retrouvée par une remarque digne du grand frère trop protecteur. Il se contenta de la serrer brièvement dans ses bras.

— Comment vas-tu ? lui demanda-t-il avec un sourire.

Elle lui raconta les évènements de la matinée. Comment Odin l'avait emmené dans une mystérieuse chambre, dans l'espoir de lui faire retrouver la mémoire, comment il s'était montrer trop pressant pour rester rassurant, comment elle lui avait échappé et comment elle s'était heurtée à Volla.

— Elle est allée le voir, termina-t-elle. Thor... Je crois qu'il perd la tête...

Elle était plus peinée qu'effrayée et il la reprit dans ses bras pour la rassurer. Elle était toujours aussi futée et avait compris plus de choses qu'il n'avait bien voulu lui dévoiler. Et encore une fois, elle avait été en danger –d'une certaine manière- entre les murs de ce palais. Décidément, tout le confortait dans son idée de l'emmener loin d'ici, au moins le temps d'arranger tout ça et de préparer la succession. Volla n'était pas venue le voir, il espérait qu'elle ait su gérer la situation. Peut-être était-elle encore en entretien avec son roi. Quoiqu'il en soit, ils devaient partir, le plus vite possible. Heimdall les attendait.

— Viens, suis-moi, dit-il à sa sœur en lui tendant la main.

Astrida obéit sans broncher. S'il y avait bien une personne dans ce palais à qui elle faisait aveuglément confiance, c'était son frère. Son instinct lui soufflait qu'il le méritait. Néanmoins, alors qu'ils sortaient du palais par la haute porte en or, sa curiosité reprit le dessus. C'était la première fois qu'elle sortait de l'enceinte royale et elle voyait enfin ce qu'il y avait derrière les murailles : une ville, au croisement entre futur et tradition. De petites villas bordaient le long chemin aux couleurs de l'arc-en-ciel qu'ils parcouraient d'un pas vif. De curieux engins volants filaient dans les airs, les rues en-dessous grondaient de monde. Tout respirait la richesse et le pouvoir. C'est donc ça, la ville des dieux asgardiens, se dit-elle, les yeux ébahis. Elle ralentit même l'allure pour mieux observer le spectacle qui s'offrait à elle.

— Astrida, nous devons nous dépêcher !

Thor la reprit à l'ordre. Il avait pris plusieurs mètres d'avance, mètres qu'elle rattrapa en courant, ses pieds martelant l'étrange pierre colorée.

— Où allons-nous ? lui demanda-t-elle enfin.

Il lui montra une direction juste devant elle. Au bout du chemin se tenait un bien étrange bâtiment, surmonté d'une sorte de sphère pointant la voûte étoilée. Mais Astrida ne comprenait pas quelle fonction il pouvait bien avoir. Son regard perdu allait entre le globe et son frère, cherchant des réponses.

— Ceci est le portail d'Asgard, lui expliqua-t-il enfin, ralentissant à son tour. C'est grâce à lui que nous pouvons nous déplacer partout dans l'Univers, dans tous les royaumes sous l'égide d'Asgard.

— Il y en a beaucoup ? le questionna-t-elle.

— Je vais devoir te faire un peu d'histoire pour tout t'expliquer, lui dit-il avec un petit sourire. Pour faire simple, il y a neuf grands royaumes sur lesquels nous veillons... plus ou moins bien. Mais le portail peut t'emmener n'importe où dans l'Univers.

— Et nous, où allons-nous aujourd'hui ?

— Sur Terre.

— Sur Terre ? Mais pourquoi faire ? s'étonna-t-elle.

— Je vais te ramener sur la terre de tes ancêtres, lui expliqua-t-elle. Car tu as vécu sur Midgard avant de venir vivre ici.

Ils arrivèrent enfin au mystérieux bâtiment et Astrida rencontra enfin ce fameux Heimdall. Le gardien à la peau d'ébène était impressionnant par sa haute carrure, similaire à celle de Thor. Il portait une armure et un casque, tout en or, et tenait entre ses deux mains une impressionnante épée.

— Votre Altesse, la salua-t-il en inclinant légèrement la tête. Venez vous placer devant le portail.

Il désigna une sorte d'arche, sous laquelle vint se placer Thor, lui indiquant de la rejoindre. Heimdall activa le portail en plaçant son épée dans une sorte de réceptacle et tout se mit à tourner.

— Je te conseille d'enfiler ça, lui dit Thor en lui tendant un épais manteau. Là où nous allons, il fait plutôt froid.

Elle enfila le vêtement sans quitter des yeux le tourbillon de lumière. Cela ne lui disait rien qui vaille. Son frère lui prit la main pour la rassurer.

— Bon voyage sur Midgard, leur annonça le gardien.

Puis ils furent aspirés.