Chapitre XVIII

299 28 15
                                    

Tout le monde se tourna vers elle, guettant sa prochaine réaction. Elle restait plantée là, la mâchoire serrée, le cerveau tournant à mille à l'heure pour essayer de trouver une solution à ce guêpier. Elle savait ce que Thanos voulait, elle l'avait toujours su finalement. A ce moment précis, elle haïssait profondément Odin. Pour tout ce qu'il avait fait, à commencer par la concevoir, elle. Elle n'avait jamais été un enfant désiré, pas par amour, mais par pouvoir. Elle baissa finalement la tête alors que Steve prenait la parole d'une voix douce, peu pressant.

— Astrida, on ne t'oblige à rien. Nous pouvons le combattre, sans que tu n'ais à te rendre.

— Non, vous ne pouvez pas, soupira la jeune femme. Il a déjà cinq Pierres d'infinité, son pouvoir est immense. Je dois me rendre à lui. C'est la seule solution si nous voulons sauver la planète. Et moi, ma famille.

A ses mots, elle se redressa, le torse bombé, inspirant un grand coup pour se remplir de courage. Sa main droite fit apparaître son katana, où les deux dernières Pierres brillaient fièrement. Comment ça, deux ? Stephen Strange fronça les sourcils en remarquant ce détail. Il n'était censé n'y avoir que six Pierres, à quoi servait donc la septième, noire comme de l'onyx, qui ornait le manche de l'arme de la princesse ? Il ouvrit la bouche mais elle fonçait déjà vers la sortie, Thomas à ses trousses.

— Je viens avec toi, s'exclama-t-il. Vous êtes venus me chercher parce que vous aviez besoin de moi, je ne te laisserai pas tomber.

— Je l'accompagne, enchérit Aivy sans surprise. Mon aide ne sera pas de trop.

— Il y a encore beaucoup qui veut rejoindre notre mission suicide ? s'agaça l'Asgardienne en stoppant sa route. Ne vous faites pas d'illusion : nous fonçons droit vers la Mort.

Un silence pesant suivit sa déclaration mais les deux jeunes gens restèrent campés sur leurs positions. Quant aux Avengers, ils ne perdirent pas non plus leur détermination à protéger leur planète.

— Allez-y, fit Rogers, nous nous chargeons de la Terre.

— On va leur annoncer qu'elle est fermée, aujourd'hui, ajouta Tony. Qu'ils passent un autre jour.

Un geste sur la poitrine et il fut recouvert de son armure. Avec un dernier salut militaire, il s'élança dans le vide, fonçant droit vers son destin. Faucon le suivit de près, après avoir lancé un "Bonne chance" à la fine équipe. Le reste des membres se regardèrent.

— On va prendre les escaliers, nous, fit Natasha.

— Oui, approuva Steve en ouvrant la marche.

— Je vous suis, fit Wanda.

Docteur Strange eut un petit rire puis, après une tape bienveillante sur l'épaule de la jeune femme, suivit le reste de l'équipe. Astrida se tourna vers ses deux compagnons de fortune.

— Vous êtes sûrs de vous ?

Elle obtint deux hochements de tête frénétiques en guise de réponse. Elle soupira, vaincue par leur détermination. S'ils voulaient mourir, c'était dans leur droit.

— Puisse le Valhalla nous ouvrir ses portes, dit l'Asgardienne en s'élançant elle aussi à travers la fenêtre brisée.

La merveilleuse sensation de voler emplit tout son être et, en d'autres circonstances, elle aurait crier sa joie. Au lieu de ça, alors qu'elle chutait droit vers le sol, elle se retourna et d'un geste de la main, enjoignait Thomas et Aivy à la rejoindre. Eux ne se privèrent pas de hurler à pleins poumons, de peur et d'effroi cette fois. Pourtant, ils atterrirent sans encombre au sol, protégés par le champ de force invoqué par la déesse. Celle-ci avait posé ses deux pieds avec plus de délicatesse et avançait désormais d'un pas déterminé vers le donut géant qui avait fini par arriver lui aussi sur la terre. Trois créatures en sortaient, toutes plus ignobles et laides les unes que les autres.

Princess of Asgard [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant