Princess of Asgard [FR]

Epilogue

Tout était revenu à la normale pour le commun des mortels. Une fois la crise passée, Astrida, avec l'aide de Charles et du Cérébro, avait ordonné à tous les humains de reprendre leur vie d'avant. Elle avait effacé de leur mémoire la mention du Titan ou de sa Némésis, après intense réflexion auprès de tous les super-héros ayant participé à l'opération. Même le président des Etats-Unis ne fut pas épargné. Seul le SHIELD conserverait une trace de ce qui s'était passé.

Pour l'instant, tous s'était réunis au manoir Xavier. Il était difficile de retourner à sa vie d'avant après ce qui venait de se passait. Si tous avaient déjà dû affronter des ennemis coriaces au cours de la vie, ils s'accordaient sur le fait que cela n'était rien face à ce qui venait de se produire. Ils avaient encore du mal à y croire. Tout s'était passé si vite. Leur énergie avait été vidée par les évènements. Pour le moment, ils n'aspiraient plus qu'à du repos.

Les canapés et fauteuils du grand salon accueillent les fessiers des plus grands héros que ce monde ait jamais connus. Mais personne, à part eux, ne s'en souviendrait. Tant pis, ils avaient d'autres chats à fouetter que de se soucier de cette reconnaissance. Ils avaient sauvé l'Univers et c'était tout ce qui important. Wanda avait retrouvé Vision, qui avait récupéré sa Pierre auprès d'Astrida, trop heureuse d'enfin s'en débarrasser. Logan, Ororo et les autres X-Men avaient retrouvé leurs élèves, qui eux aussi garderaient ces évènements en mémoire. Dans un sofa, la famille royale d'Asgard se prélassait en se serrant les uns les autres. Thor était appuyé contre son frère, qui tenait lui-même son épouse dans les bras. Sur les genoux de cette dernière reposait la tête de leur fille, dont elle caressait les cheveux. De l'autre côté du canapé, Valkyrie et Heimdall jouaient à ce drôle de jeu terrien qu'on appelait échecs. Charles observait le paysage qui lui offrait sa propriété derrière sa fenêtre, pensif. Volla parcourait les livres de la bibliothèque, curieuse d'en apprendre plus sur la culture des Midgardiens. Gamora reprenait ses esprits auprès de ses compagnons. Blessée mais aussi très perturbée par la disparition de son père adoptif, elle restait muette, regardant les choses se faire autour d'elle.

Aucun membre de l'assemblée ne semblait enclin à prendre la parole. Pourtant, ils avaient tous convenu de ce rendez-vous. Une semaine entière s'était écoulée depuis la chute de Thanos et il fallait faire le point sur les évènements et sur ce qu'il fallait faire. Dans les bras de son époux, Astrida ne se sentait pas légitime. Après tout, elle avait celle à l'origine de tout. Dans son dos, Loki était convaincu que lui aussi avait provoqué tout ce bazar. Il tourna la tête vers son frère et lui fit une grimace équivoque. Thor répondit par un froncement de sourcils puis secoua la tête de gauche à droite. Après quelques secondes joutes non-verbales, le Dieu du Tonnerre capitula. Au moment où il poussa un grand soupir, il sut retenir l'attention de tout son auditoire. Enfin quelqu'un allait se jeter à l'eau.

— Bon, est-ce qu'on va finir par évoquer ce qui vient de se passer ?

Maintenant que quelqu'un avait mis les deux pieds dans le plat, tout allait mieux. L'ambiance se détendait et on entendit de manière très distincte le soulagement s'emparer de chacun d'eux. La plupart se redressa sur son siège. Valkyrie et Heimdall firent une pause dans leur partie, Volla ne lisait plus et Charles avait tendu l'oreille.

— Vous voulez mon avis ? intervint Clint. C'était un sacré beau bordel !

— Oh ça, oui !

— Une gigantesque bordel, tu veux dire !

Les réactions fusaient, chacun y allait de son petit commentaire, de sa réflexion. On vidait ce qu'on avait sur le cœur, on se débarrassait de sa peur pour ne laisser place qu'un bonheur. C'était un exutoire pour tous. Après plusieurs minutes d'échange enflammé, Astrida se redressa, rétablissant de manière systématique le silence dans la pièce. Elle attirait tous les regards et on n'attendait plus qu'elle. Elle se râcla la gorge, mal à l'aise à cause de tous ces visages braqués sur elle. Pourtant, elle en avait connu d'autres mais cette simple épreuve lui paraissait insurmontable.