Chapitre VII

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— Alors, que faisons-nous maintenant ?

La question avait été posée par une personne que tous avaient oublié. Dans les bras de Mantis, collée à elle comme à une bouée de sauvetage, détruite par la mort de son âme sœur, Aivy n'avait pas signalé sa présence de tout le voyage. Sa protectrice l'avait plongé dans une sorte d'état catatonique pour l'empêcher de laisser ses sombres pensées l'envahir. Elle-même touchée par les émotions de l'enfant, elle n'avait pas pu participer aux conversations. Mais maintenant, la mutante semblait s'être réveillée. Elle ne menaçait plus de fondre en larmes, au contraire : elle semblait dotée d'une énergie nouvelle. Sa détermination brillait dans ses yeux et enflait dans son cœur. Cependant, Volla devinait quel était son moteur : derrière le masque se tapissait dans l'ombre la cruelle vengeance. Si la jeune fille n'y prenait pas garde, elle allait la laisser la dévorer jusqu'à ce qu'elle y laisse la vie.

— Astrida n'est pas seulement une déesse par son père, c'est également une mutante par sa mère, expliqua la prophétesse. Son pouvoir est l'un des plus puissants qui soit. Combinée à sa divinité, elle est quasiment invulnérable.

— Quasiment, fit Aivy en plissant les paupières.

— Oui, enfant d'un autre Univers, rétorqua Volla, sur ses gardes. Quasiment. Astrida a le pouvoir par sa mère de pouvoir absorber les capacités spéciales de n'importe quel autre confrère ou consoeur mutante. Ce qui veut dire qu'en quelques millénaires, elle a emmagasiné tous les pouvoirs ayant existé. Sauf un.

Elle pointa du doigt le collier pendant au cou de la jeune femme. Celle-ci ne comprit pas tout de suite mais ses doigts furent plus réactifs. Dans une forme d'instinct, ils agrippèrent le collier, le symbole de l'union dans sa dimension. En guise de mariage, les âmes sœurs s'échangeaient une partie d'eux-mêmes, le cas le plus courant était une mèche de cheveux. Certaines âmes désespérées s'en étaient jadis servies pour cloner leur amour décédé et cette pensée lui traversa soudain l'esprit. Mais ce n'était pas de cela que voulait parler Volla et elle eut soudain un éclair de compréhension. Son esprit devint plus clair et elle affirma :

— Le pouvoir de Thomas.

— Exactement, approuva Volla. Si je ne me trompe pas, Astrida est venue dans votre dimension uniquement pour lui, n'est-ce pas ?

— Oui, murmura-t-elle.

Et elle avait décidé de le suivre, sans se douter une seule seconde des conséquences de son choix. Sans même remettre en question les dires de l'inconnue et de son ami sorcier, qui étaient venus troubler leur tranquillité. Maintenant, des parents se retrouvaient sans enfant et ils n'étaient même pas au courant. Elle en eut la gorge serrée.

— Thomas possède la capacité de modifier la matière, expliqua-t-elle en sentant le poids des regards sur elle. Du moins... Possédait.

Elle étouffa un sanglot. Elle faillit ne pas entendre Thor répondre :

— Mais Astrida possède déjà ce pouvoir !

— Non. Elle ne peut que la contrôler.

Loki était intervenu pour rétablir la vérité, alors que la prêtresse avait à peine eu le temps d'ouvrir la bouche pour répliquer. L'époux de la princesse asgardienne était bien au fait des compétences spéciales de sa dulcinée. Il put ainsi éclaircir leurs pensées.

— Astrida n'a jamais pu créer de la matière à partir de rien, ou même modifier une matière déjà existante. Elle avait le contrôle sur leurs atomes et molécules mais juste assez pour les déplacer. Elle n'a jamais pu en modifier la structure. Ce pouvoir qu'avait ton ami... Est tout simplement prodigieux.

Princess of Asgard [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant