Chapitre IV

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— La menace qui pèse sur la Terre est la plus terrible jamais vécue depuis l'attaque des Chitauris sur New York, il y a six ans. Même les Avengers semblent ne pouvoir rien faire po... Mike, qu'est-ce qu'il se passe ?

Ils étaient tous réunis dans le grand salon du manoir, les yeux rivés sur l'écran de la télévision, quand l'attaque sur les humains eut lieu. Ils virent les yeux du présentateur et du journaliste virer à un bleu électrique glaçant, avant que l'image ne se coupe. Les enfants se regardèrent, effrayés. Les plus âgés essayaient de les calmer, en les prenant dans leurs bras et en leur murmurant des mots de réconfort. Enfin, tous se tournèrent vers lui.

Assis dans son fauteuil, le visage grave et la mâchoire serrée, Charles Xavier regardait cette curieuse femme qu'il avait rencontré quelques mois plus tôt devenir la plus grande menace que la Terre avait jamais connue. La mère de Mystique. Il eut une pensée émue pour son ancienne élève. Que s'était-il passé entre leur rencontre et aujourd'hui ? Pourquoi la princesse asgardienne avait-elle sombré dans la folie ?

— Charles, que faisons-nous ?

La voix de Tornade le sortit de ses pensées. Les yeux de la mutante étaient aussi inquiets que tous ceux de la pièce. Il eut un regard pour chaque visage et il sourit, essayant de les rassurer.

— Tout va bien se passer, leur dit-il. Orora va vous mettre en sécurité.

Il fit signe à la jeune femme de l'accompagner dans le couloir. Son fauteuil se déplaça à la seule pensée du lieu à rejoindre. Dans le grand hall du manoir, désert, il donna ses instructions.

— Amène les élèves au sous-sol, dans le bunker, avec Hank. Charge les plus grands et fiables d'entre eux de garantir le calme et la sécurité des plus jeunes. Qu'aucun d'eux n'entre ou ne sorte avant que l'un de nous ne vienne leur dire le contraire. Une fois cela fait, réunis tous les X-Men.

— Professeur, cela fait si longtemps, soupira la jeune femme.

— Je sais, la coupa-t-il d'un ton catégorique. Mais nous n'avons pas le choix. Nous sommes peut-être la dernière chance que cette planète a. Vous devez la défendre, coûte que coûte. Je me chargerai de repousser ses attaques mentales. Elle veut prendre notre contrôle, expliqua-t-il devant ses sourcils froncés. Vous me trouverez au Cérébro, je te charge toi et Scott de superviser les opérations.

Il la laissa seule, lui offrant toute sa confiance aveugle. Il se rendit vers la machine conçue jadis par Hank, capable de démultiplier sa puissance psychique et l'étendre au-delà de son corps. Il se préparait à sacrifier un terrible effort. Si la jeune femme était aussi puissante qu'elle en avait l'air, au point de plier à sa volonté la population terrienne entière, alors il était même incertain quant à ses chances de réussite. Il installa le casque sur son crâne chauve avec l'intime conviction qu'il allait y laisser la vie.

Et ce fut presque le cas.

— Tiens, tiens, tiens. Charles Xavier en personne me fait l'honneur de me rendre visite.

La voix d'Astrida était loin de celle dont il avait le souvenir. Némésis parlait avec plus de miel dans le ton, ce miel qui vous reste au travers de la gorge jusqu'à vous étouffer et vous écoeurer. Ce n'était pas la même personne. Un autre esprit avait pris possession du corps de la mutante et s'en servait comme d'une redoutable arme. Il sentait la résistance de la princesse. Cependant, c'était un son faible caché derrière le sourire carnassier de la Déesse de la Mort. Elle le détaillait avec pitié et mépris, baissant les yeux comme s'il n'était qu'une saleté accrochée à sa chaussure.

Princess of Asgard [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant