Chapitre VIII

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Le territoire désolé du royaume des Jotuns cachait de nombreux secrets, connus de peu de personnes. Cependant, Loki n'était pas le Dieu de la Malice pour rien. En ses millénaires d'existence, il avait eu tout le loisir de se documenter, d'explorer, pour comprendre tous les mystères de l'Univers. Bien que les récents évènements lui aient prouvé qu'il était encore loin d'en avoir fait le tour, il possédait quelques tours dans son sac et l'un d'eux allait leur permettre de rejoindre Midgard en toute discrétion. Caché dans la montagne gelée, dans une grotte creusée par les années, un passage antique menait tout droit à la terre des Hommes. Quiconque possédant du sang royal pouvait s'y aventurer et choisir d'y emmener ses camarades. Mais mieux valait être prévenu.

— Ce ne sera pas une partie de plaisir, dit le Dieu à l'attention de son groupe, notamment les Gardiens. Nous allons traverses les branches d'Yggdrasil et il ne permet pas que cela soit fait sans dommage.

— Quelle sorte de dommage ? s'inquiéta Quill. Une main en moins ?

— La tête en moins ? renchérit Drax.

Les Gardiens se tournèrent vers lui comme un seul homme. Il haussa les épaules mais comprit qu'il devait se taire. Volla leva les yeux au ciel, Thor resta stoïque, une grimace gênée sur le visage et son frère se mordit la lèvre pour ne pas rire.

— Non, juste une très forte nausée, élucida enfin Loki en soupirant. Mais vous ne venez pas avec nous.

— Comment ça ? s'offusqua Star-Lord.

— Thor, reprit le Dieu sans lui accorder la moindre attention, tu es notre roi et notre peuple t'attend. Va avec les Gardiens. J'irai avec Volla et Aivy, si celle-ci est d'accord.

La jeune femme leva la tête à l'annonce de son prénom. Elle eut un instant d'hésitation, échangeant par le regard avec Mantis avant de hocher la tête en guise de consentement. Elles se quittèrent, non sans un léger pincement au cœur. Thor posa sa main sur l'épaule de son frère, dans un geste d'affection. Quelle ne fut pas sa surprise quand Loki prit l'initiative de le serrer un peu plus fort dans ses bras.

— Bonne chance, lui murmura-t-il à l'oreille.

— A toi aussi, mon frère, répondit le Dieu du Tonnerre.

Jamais la situation n'avait été aussi dramatique au point que Loki mette de côté ses ressentiments d'antan et sa retenue. Ils allaient peut-être tous mourir, l'heure n'était pas à la piètre fierté masculine. Il salua tout le monde d'un bref signe de la main puis fit un geste sur la pierre de la montagne, qu'ils n'eurent pas le temps de percevoir avant qu'ils ne sombrent dans les méandres de l'Univers. Leurs chemins se séparèrent en cours de route. Il y eut des lumières, des flashs lumineux et puis ce fut le noir complet, les ténèbres à leur état le plus pur.

Sur Midgard, les mutants s'organisaient autour du manoir mais rien ne troublait le ciel. Le paysage était calme et c'était précisément cela qui occasionnait gêne et mal-être chez nos super-héros. Ils patrouillaient en restant sur leurs gardes, attentifs à la moindre feuille crissant sous leur pas, au moindre murmure du vent à leurs oreilles. Leurs sens étaient en alerte mais aucun signe ne trahissait la venue prochaine des soldats d'Astrida, ou plutôt de Némésis. C'en était terrifiant.

Après plusieurs heures, et alors que le jour commençait à décliner, Steve Rogers reçut un appel. Il décrocha, prudent, après avoir consulté du regard Ororo, présente avec lui. C'était Fury, qui lui demandait si c'était aussi calme chez eux.

— Oui, confirma l'Avenger. Nous sommes en ronde depuis quatre heures et toujours rien à l'horizon.

— Nous venons de rejoindre le Président et ses équipes, lui apprit le chef du SHIELD. Ils ont Némésis sur les écrans depuis l'attaque et elle n'a pas bougé de New York. Pas de mouvement de foule non plus.

Princess of Asgard [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant