Princess of Asgard [FR]

Chapitre XIII

Prise par surprise par l'arrivée du nouveau venu, Astrida eut tout juste le temps de se dégager de l'étreinte de Thor et d'essuyer les larmes qui subsistaient au coin de ses yeux. Puis elle fit face à Tony Stark. Son frère l'avait déjà depuis longtemps reconnu mais pour elle, il ne demeurait qu'un illustre inconnu.

— Tony, le salua poliment le dieu.

— Barbie, ravi de te revoir ! le chambra le milliardaire. Ca faisait longtemps, dis-moi !

Puis il parût enfin remarquer la présence d'Astrida. Un peu en retrait, la jeune femme paraissait mal à l'aise. Il ne l'avait jamais rencontré et se demandait bien qui elle était et ce qu'elle faisait en compagnie de son ancien compagnon de combat. Ce fut ce dernier qui prit les devants. Prenant doucement la main de sa sœur, il la fit s'avancer vers Tony.

— Tony, je voudrais te présenter ma sœur, Astrida.

— Ta sœur ? s'étonna le super-héros. Enchantée, ma chère, continua-t-il avec délicatesse, baisant la main de la belle jeune femme.

Il était véritablement intrigué par cette étrangère et par le formidable lien de parenté qu'elle partageait avec Thor. Il connaissait à ce dernier un frère mais jamais encore auparavant il ne l'avait entendu évoquer une quelconque sœur. Sa surprise n'en était donc que plus grande. N'étant pas du genre à garder sa langue dans sa poche, il en fit part au dieu.

— Dis donc, depuis quand nous la caches-tu ? fit-il en désignant Astrida.

Le frère et la sœur se lancèrent un regard gêné. Tony ne pouvait détacher le sien du visage angélique de la jeune femme. Ses yeux bruns étaient flamboyants, hypnotisants.

— Pour faire bref, commença Thor en toussotant, Astrida est née ici, il y a environ mille ans.

Devant le haussement de sourcils de son interlocuteur, il se sent obligé de raconter au moins une partie de la vérité. Bien qu'il ne s'attendait pas à le rencontrer ici, en Islande, et qu'il n'avait jusqu'à présent pas eu l'intention de présenter sa sœur à qui que ce soit, il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Si Tony Stark était parfois un multimilliardaire égocentrique, il n'en demeurait pas moins un ami fidèle. Les nombreuses batailles qu'ils avaient menées côte à côte avait fini par l'en persuader.

— Astrida est amnésique, suite à... Une mauvaise chute, expliqua-t-il. Je l'ai amené ici aujourd'hui pour l'aider à retrouver sa mémoire. Elle a passé toute son enfance dans un village sur ces falaises.

— Et quelle enfance agitée, maugréa la jeune femme.

C'était la première fois qu'il l'entendait prendre la parole et Tony en était subjugué. Décidément, cette sœur sortie de nulle part avait un puissant charisme. Il en était tout chamboulé. Mais, son passé de play-boy lui collant encore à la peau, il apprit à paraître simplement curieux, de manière très naturelle. Il n'aimerait pas que Thor remarque son intérêt un peu trop poussé pour sa jeune sœur. Il avait senti dans la voix de cette dernière une certaine amertume quant à l'évocation de son enfance et pour une fois, il fit preuve de tact et tint sa langue.

— Mais toi, mon ami, que fais-tu ici ? lui demanda Thor pour changer de sujet.

— Moi ? Oh, rien de spécial. Je fais joujou avec cette petite merveille ! s'enthousiasma Stark en décollant avec sa drôle de machine.

Astrida n'avait jamais vu pareil engin. A l'identique de ce curieux personnage, elle était fascinée par l'être qu'il était. Fier, s'exprimant avec assurance, un visage séduisant, il était l'archétype de l'idée qu'elle se faisait du richissime homme d'affaire. Mais pour que son propre frère se soit lié d'amitié avec lui, c'était vraiment parce qu'il avait quelque chose de spécial. Elle ne saurait encore dire quoi mais souhaitait vraiment le découvrir.

— A quoi ça sert, ce machin ? fit-elle avec curiosité.

— Ce machin, comme tu dis, princesse, est le fruit de mon génialissime génie. Que dis-je ? De mon don inné pour tout ce qui touche à la mécanique.

— Et ça a un nom et une utilité, ou c'est juste pour frimer ? le coupa-t-elle avec amusement.

Décidément, cette fille-là lui en réservait des biens bonnes ! De quoi s'éclater autrement qu'en chassant des extraterrestres. La princesse n'était heureusement pas aussi rasoir que son frère, se dit-il, bien que légèrement vexé pour le peu de considération qu'elle avait eu pour sa formidable invention.

— Je comptais révéler toutes ces informations au Congrès des inventeurs du XXIe siècle, expliqua-t-il en la narguant. C'est la raison de ma présence ici, je faisais quelques tests à l'écart de la population. Vous savez... histoire de pas faire exploser le centre-ville de Reykjavik.

— Oui, pour éviter un nouveau fiasco tel la Sokovie, maugréa Thor dans sa barbe.

— Que s'est-il passé, en Sokovie ?

Thor comme Tony firent mine de ne pas l'avoir entendu, ce qui mit la jeune femme mal à l'aise. Elle avait l'impression d'avoir touché un point sensible mais sa curiosité demandait constamment à être satisfaite. Mais elle n'eut pas le loisir d'explorer un peu plus le sujet, car son frère annonça :

— Je pense que nous devrions songer à rentrer sur Asgard. J'ai des problèmes de famille à régler, compléta-t-il à l'intention de son ancien allié, qui avait arqué un sourcil intrigué.

— J'aurai aimé rester plus longtemps, se plaignit-elle.

— Je peux vous faire visiter, intervint Tony.

Thor ne s'attendait ni au manque de coopération de sa sœur ni à l'étrange proposition du milliardaire. Il avait, à tort, pensé que les désagréables souvenirs avaient refroidi Astrida. Mais bizarrement, cette dernière, même si cela avait été douloureux, désirait retenter l'expérience et, pourquoi pas, retrouver une autre partie de sa mémoire. Alors, si le mystérieux Tony acceptait de lui servir de guide, cela ne pouvait que l'arranger. Restait à convaincre son frère que c'était une bonne idée.

— Thor, j'aimerai beaucoup découvrir un peu plus mon pays natal, le supplia-t-elle avec des yeux de caniche. Et puis, tu connais Tony. Pas vrai ?

—  On est seulement de vagues connaissances, nuança le philanthrope.

Il n'obtint pour seule réponse à sa petite blague qu'un regard noir du dieu. Quand il était en colère, Barbie pouvait vraiment faire peur.

— Je n'aime pas te savoir loin de moi, tenta-t-il de raisonner sa sœur. Je t'ai perdu pendant si longtemps que je ne veux pas risquer de revivre la même expérience.

— Thor, fais-moi confiance. Je fais un tour rapide, histoire de voir si je n'ai pas quelques autres souvenirs et je rentre.

Devant l'insistance de la jeune femme, il semble hésiter. Il n'avait jamais su lui résister et encore une fois, il allait céder à ses caprices.

— Bon. J'accepte. Bien que je ne vois pas comment visiter une ville moderne que tu n'as jamais connue pourrait t'aider.

— Qui sait, un miracle peut toujours arriver ! souria-t-elle.