Princess of Asgard [FR]

Chapitre XIII

Aux bras du Dieu, Gamora observait ses compagnons devenir de plus en plus petits, loin en dessous d'eux désormais. La Tour Stark était haute, néanmoins plus petite que d'autres constructions qu'elle avait vu dans la Galaxie. Quand ils en atteignirent le sommet, elle ne distinguait plus aucun détail au sol. Thor la lâcha, armant Stormbreaker, prêt à foncer dans le tas. Hulk avait été acculé dans un coin. Du sang coulait des multiples plaies qu'il avait sur le visage et les membres et il semblait sur le point d'abandonner. Au-dessus de lui, Thanos, les deux poings joints, tendus au-dessus de Banner agonisant, était prêt à lui porter le coup de grâce. Le Dieu du Tonnerre devenait déjà électrique quand la main de la jeune femme se posa sur son bras. Au même moment, elle apostropha son père adoptif, d'une voix rauque et puissante.

— Thanos !

La gorge nouée par les larmes, elle contempla celui qui l'avait élevé se tourner lentement vers elle. Leurs regards se croisèrent et le visage du géant à la peau violette se décomposa. Il ne s'était pas attendu à ce que sa fille se joigne aux Terriens. Il se méfia de l'Asgardien juste derrière elle, qui tenait son arme fatale en main, prêt à se lancer dans un nouveau combat. Puis il vit les lèvres de Gamora bouger, les yeux du Dieu s'écarquiller avant d'acquiescer. Après un dernier avertissement, il s'était lancé vers le ciel, rejoignant ses deux amis aux portes de l'Univers. Grand bien lui fasse, pensa-t-il. Ils allaient de toute façon tous mourir.

Désormais seule face à son père, la guerrière tenta de reprendre un peu de contenance. Elle ne savait pas comment elle allait faire pour convaincre son père de cesser cette folie. Cependant, elle était certaine d'une chose : si elle n'essayait pas, elle le regretterait tout le reste de sa vie. Elle fit un pas vers lui, espérant continuer de capter son attention pour qu'il se détourne du scientifique qui venait de reprendre forme humaine, épuisé, mal en point. Peut-être que si elle l'occupait suffisamment longtemps, son allié aurait le temps de s'enfuir et ils pourront réfléchir à un nouveau plan de bataille. Car sur sa droite, là où naissait la lumière, Némésis était dans un état de transe. Pour l'instant, elle demeurait inoffensive mais que faisait-elle ? Elle refusait de croire qu'ils ne préparaient pas une nouvelle attaque. Après toutes celles qu'ils avaient déjà subi, dans l'espace et sur Terre, cette prochaine confrontation risquait bien d'être la dernière. La plus meurtrière. Elle devait lui faire entendre raison. De sa main, elle se protégea les yeux de l'éclat lumineux produit par la déesse, à mesure qu'elle se rapprochait d'elle en voulant faire face à son père. Ce dernier continuait de la dévisager, sans bouger. Peut-être pensait-il qu'elle allait faire tout le chemin. Se rendant compte de cela, elle s'immobilisa soudain, ne lui laissant pas d'autre choix que de venir la rejoindre à son tour.

Dans un soupir fugace de soulagement, elle le vit faire un pas en avant à son tour, commençant à s'éloigner de Banner. Mais ce dernier ne profita pas de l'ouverture. Il semblait groggy, incapable de prendre la seule décision sensée qui s'offrait à lui. Elle allait devoir trouver plus de temps à lui offrir, en espérant qu'il retrouverait vite ses esprits. Après quelques instants à se jauger mutuellement, ils étaient face à l'autre. Thanos fut le premier à prendre la parole. En l'entendant, elle se rendit compte à quel point il semblait épuiser. Un avantage qui leur serait précieux en cas d'ultime bataille.

— Gamora, ma fille, soupira-t-il. Que fais-tu avec ces humains ?

De son doigt, il caressa la joue de sa fille. Elle avait toujours eu conscience d'avoir sa préférence. Nebula n'avait jamais eu la primeur de goûter à de tels gestes d'affection venant de leur paternel. Cependant, en ce jour, elle n'en retirait plus aucune satisfaction. Elle vouait même une haine envers lui, comme sa sœur l'avait toujours ressenti sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Il l'avait enlevé à sa famille, avait massacré la moitié de son peuple et l'avait entraîné pour qu'elle devienne une arme. Il pensait lui avoir tout donné mais en réalité, il était celui qui lui avait tout pris. Une larme solitaire coula sur sa joue, qu'il entreprit aussitôt de recueillir. Il se fourvoya sur l'origine de ses émotions, la plaignant d'une voix douce.