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Je suis en face du Science Building. Les deux prototypes ont chargé un second camion après être entrés dans le building. J'ai attendu une dizaine de minutes avant qu'ils ressortent avec deux êtres différents. Est-ce des prototypes ? Je ne sais pas, ils sont moins musclés que les deux autres, ils portent des masques à oxygène dont le tube respiratoire rejoint une armure de métal recouvrant la moitié du torse et leur bras. Leur ventre n'est pas recouvert de vêtement, ils portent un pantalon de guerre et des genouillères. Des soldats ? L'un d'eux entre dans un véhicule et démarre. L'autre soldat fait pareil. Ils conduisent l'un derrière l'autre et au beau milieu de la rue, un vortex apparaît et ils disparaissent. Les deux prototypes se séparent ensuite. L'un descend la rue et l'autre va dans le sens inverse. Je suis le plus proche de moi, celui qui descend la rue. De là-haut, je vois sa tête bouger de gauche à droite, son œil scannant les rues. Il recherche certainement des élèves égarés comme nous. Nous longeons tout le long de la ville jusqu'à ce que les routes laissent place à la nature. Il reste un instant à visionner la forêt avant de prendre la rue à sa gauche.

Des heures plus tard, il rejoint le Science Building et croise l'autre prototype. Ils ne s'arrêtent pas, et cette fois continue dans le sens inverse.

« Si tu continues, tu vas te faire prendre ! », résonne soudain une voix dans ma tête alors que je suis en plein vol.

Je me retourne pour regarder autour de moi. J'ai rêvé ou on m'a parlé ?

Non, t'as pas rêvé ma belle, poursuit la voix.

― Je tourne sur moi-même en regardant toute les directions. Je ne vois rien. Je regarde ma montre. 15 heures 45 minutes. J'ai poursuivi ces molosses toute une journée, je suis épuisée. Et surtout j'ai faim. Ce doit être des hallucinations !

Non, je suis là, sur le toit en forme de lotus, ricane la voix.

Je me tourne, derrière moi, ce trouve bien un gratte-ciel où la tour prend la forme d'une fleur de lotus. J'utilise ma clairvoyance mais je ne vois rien à part une énorme perruche blanche perchée sur une antenne. Est-ce que c'est cet oiseau qui m'a parlée ? Si ça se trouve, je viens de me trouver un nouveau don et je suis comme Arwen, je parle aux animaux.

La voix rigole. Je fronce les sourcils, l'oiseau se sauve en me voyant approcher. Impossible que ce soit lui. Je me pose sur la terrasse de l'immeuble. Il n'y a personne. Oui, j'ai halluciné ! Je devrais rentrer et manger.

― Je suis là !

Je sursaute et pousse un cri. Le garçon met sa main sur ma bouche et me fait signe de me taire en mettant son index sur sa bouche. Il est apparu de nulle part derrière moi. Un garçon avec une coupe très courte, mais une longue frange sur le front balayé sur le côté. Il est brun, des yeux marron et porte des lunettes. Il est vêtu de l'uniforme. J'arque un sourcil. Un étudiant avec des lunettes ? Il est rare d'en trouver. Nous sommes supposés avoir une bonne vue, pas comme les humains. Il me sourit.

― Ce sont des accessoires de mode ! Uniquement pour se donner un style particulier ! Pourquoi ça vous dérange ?

Je plisse le front, on dirait Camille en garçon bien qu'il soit brun et qu'elle soit rousse. Ils en portent juste pour le fun.

― Désolée, si je te vexe à cause de mon incompréhension envers le port de lunettes. J'ai une copine qui a les mêmes.

― Oui, Camille, c'est ça ?

― Si tu pouvais arrêter de lire mes pensées.

― Désolé, ça fait une semaine que je me cache ici, tout seul, j'étais fort content de te voir ce matin ! Au moins, je ne ferais plus la conversation avec la perruche. Mais il n'était pas très bavard.

Je ris. Un peu normal qu'un oiseau ne parle pas.

― Je m'appelle Will, je viens d'Iel.

Je n'ai pas le temps de me présenter qu'il me saute au cou et me serre dans ses bras. Mes yeux s'écarquillent et des frissons me traversent le corps. Les frissons sont différents de ceux que je ressens avec Flame, là c'est plutôt un frisson de surprise, c'est inattendue. Certains garçons n'ont vraiment aucune pudeur.

― Bon sang, je suis content de trouver quelqu'un !

Je m'écarte de lui.

― Du calme Don Juan, on ne saute pas au cou des premières venues.

― Désolé, mais c'est rare que je rencontre de jolies filles, surtout depuis que je suis ici. Il s'accroupit et reprend un air sérieux. Alors toi ? C'est quoi ton nom ? Quelle zone ? Le code de ton prototype ? T'es toute seule ? T'as des compagnons ? Ça te dit qu'on fasse équipe ?

― Oh, du calme, dis-je. Pourquoi, je ne t'ai pas vu tout à l'heure ? Comment t'es apparu derrière moi.

― Parce que je peux me rendre invisible. C'est pour ça qu'ils croient que j'ai fui mais... Je ne voulais pas faire la route seul, alors j'attendais que des étudiants passent dans le coin pour les accompagner. Mais hier, six sont arrivés ici au mauvais moment et au mauvais endroit. Ils sont tous morts. Une fois qu'on est repéré, on ne peut plus leur échapper.

― Ton coéquipier est mort ?

― Le puissant avec qui j'étais ? Il n'a pas tenu trois jours, attaqué par son meilleur ami qui était un noir. Tu n'es pas une noire au moins ?

― Non, je suis une rouge, et, je suis avec mes camarades. Nous sommes cinq. Nous sommes arrivés hier au crépuscule, sans se douter que nous trouverions des prototypes ici. Nous avons entendu les explosions en pleine nuit.

― Ouais, les pauvres ont dû souffrir comme mes compagnons de route. J'ai cru que j'allais croupir ici encore une bonne semaine. Où sont tes compagnons ?

Je le regarde et je le fixe dans les yeux.

― T'inquiète, je ne suis pas un noir. Il enlève son sac de son dos et me montre son foulard qui y est accroché.) J'aimerai bien quitté la ville, mais pas tout seul. Je veux rentrer chez moi, et je sais que je ne pourrais pas le faire sans l'aide de quelqu'un. Si tu les as suivis c'est parce que tu essaies de comprendre comment se déroule leur journée. Vous cherchez à quel moment quitter la ville ? Moi, ça fait une semaine que je suis là, et je peux te dire que ces créatures ne dorment pas. Je les ai observés.


Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant