― Il faut passer par ce passage, affirme Jarl en montrant une ouverture rectangulaire sur notre gauche.
Nous faisons quelques pas quand brusquement un zeater en flamme tombe du trou. Flame lance un brasier et le fait exploser.
― Merde ! s'écrie Pan ! Même les ronces ne semblent pas les arrêter !
― Je vais les retenir, dit Flame. Il se tourne vers moi. Alaska et toi, allez-y toujours.
Je hoche la tête, crispée. Je ne me sens pas à l'aise de devoir entrer au fin fond de cette pyramide. Ma gorge s'assèche. Je ne sais même plus comment respirer tellement l'air est pesante. Je laisse Flame derrière moi et allume ma montre. J'accède au petit passage sous-terrain en marchant à quatre pattes, suivant Alaska. C'est étroit, on dirait un conduit d'égout, ça sent la charogne.
Nous rejoignons les autres qui sont maintenant presqu'indiscernables. Il fait tellement sombre. J'éclaire les lieux, trois passages se dévoilent. Un à droite, un au centre et un autre sur la gauche.
― Y'a un souci, admet Jarl, hier, il n'y avait aucune porte ici, avant qu'on pénètre dans le conduit. C'était un cul de sac.
― Peu importe ! On bouge ! dit Océane en sortant du conduit. Les zeaters vont nous poursuivre si nous restons là !
― T'es gonflée, toi ! C'est toi qui nous a fait perdre du temps tout à l'heure, lui lance Jarl. On est dans un labyrinthe, si tu connais le chemin, t'as qu'à nous le montrer !
Océane utilise sa montre et éclaire Jarl en plein yeux.
― Quand on entre dans un labyrinthe, on continue toujours dans la même direction qu'on a empruntée au début. Tu choisis la droite alors continue toujours à droite, c'est simple.
Flame arrive et lance des petits brasiers pour nous éclairer.
― Que se passe-t-il ? demande Pan voyant la tension sur le visage d'Océane.
― Il faut que nous décidons quel côté emprunté, répond Emo. Il semblerait que l'endroit ait changé par rapport à hier.
― Je peux nous trouver un chemin, dis-je.
Tout le monde se tourne vers moi. Surpris. J'avance à la bifurcation et je regarde chaque porte. Il faut que je trouve le passage qui nous mène tout en haut, au sommet du labyrinthe. Mes yeux me picotent, l'obscurité me force à utiliser plus de capacités qu'il en faut. Rien à voir avec les salles d'entraînement où on avait un petit halo de lumière verte pour nous éclairer.
Les murs sont en granit noir ce qui n'arrange pas les choses. Les passages sont vraiment étroits. Mes yeux s'arrêtent dans une grande pièce où se trouve un sarcophage au centre, sur chaque côté, deux portes. Je prends celle de gauche, un cul de sac. Je fais marche arrière, cette fois le sarcophage s'ouvre, quelque chose se redresse, une tête ovale osseuse, deux trous noirs à la place des yeux, et des rasoirs lui servant de dent. Il ouvre la gueule et se met à hurler. J'entends les autres zeaters répondre à son appel avec leurs cris stridents. Malgré ma peur, je continue de chercher la sortie.
― Quel que soit les passages, dis-je, ils conduisent tous au même endroit. C'est juste que celui de gauche semble être le plus court.
Flame s'empare de mes mains toutes tremblantes.
― Qu'est-ce qu'il y a ?
― Il y a un zeater à l'intérieur, il est différent... On dirait, qu'il est leur chef. Il m'a senti. Il faudra se battre contre lui si nous voulons sortir.
― Ok, me répond-t-il en me caressant le dos. (Son geste me rassure un peu.) Prenons la gauche. Mais soyons prudent.
― Ok ! Ne perdons pas de temps ! Tu passes devant miss « bréneuse », nous te suivons, m'ordonne Océane.
― Océane, lui dit Flame agressivement.
― Quoi ? crie-t-elle.
― Ça va, Flame, je passe devant. Je dois vous montrer le chemin. Il y aura un autre carrefour, plus loin, il faudra prendre la droite cette fois.
― Oh ! On dirait que mademoiselle avait tort, ricane Jarl en éclairant Océane à son tour.
Je marche très vite, éclairée par les flammes. Il fait chaud, non pas à cause de la chaleur dégagée par les flammes, mais parce qu'il n'y a pas d'ouverture. L'air devient d'ailleurs pesant.
Brusquement, nous entendons les échos d'un cri, d'une personne, résonnés. Nous nous immobilisons et regardons autour de nous.
― Qu'est ce qui se passe ? lance Elron.
Flame éclaire les autres. Tout le monde est présent. Personne n'a été attaqué.
― C'était quoi ce cri ? interroge Pan.
Flame regarde sa montre.
― Vous aviez trois autres camarades ? On dirait qu'ils se sont éparpillés. L'un d'eux se trouve près de nous, à notre droite. Peut-être que ce cri c'était lui....
― Accélérerons la cadence, propose Elron. Je ne sais pas pour vous, mais je flippe ici.
Nous reprenons notre route au pas de course. Arrivés au second carrefour, nous prenons le passage de droite.
Tout à coup, le sol tremble, des roches commencent à tomber, de la poussière se lève.
― Faîtes attention ! résonne la voix de Jarl.
Une grosse secousse se produit, tellement puissante qu'elle nous fait tomber par terre. J'ai ensuite l'impression que quelque chose d'énorme roule sur les côtés. Une fois la secousse passée, Walz se lève.
― Bon sang ! Hier les séismes n'étaient...
Il ne termine pas sa phrase, deux énormes murs s'échappent des côtés à une vitesse incroyable et l'écrasent. Sous le choc, Dragonia hurle. Puis les séismes recommencent, mon corps est éjecté sur le côté gauche tout en haut du mur. Alaska valdingue en face de moi. J'essaie de voir ce qu'il en est de Flame, mais je ne l'aperçois pas. Soudain le mur m'aspire comme un aspirateur.
― Flame ! crié-je.
― Ça va ! Ne bouge pas ! me lance-t-il, mais sa voix fini par résonner comme un écho. J'entends le chuintement des murs autour de moi et la voix de Flame disparaît.
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Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)
FantascienzaAméthys et ses compagnons s'engouffrent au plus profond de Tétra. Ils devront affronter les Prototypes, les créatures et leur pire cauchemar : leurs propres amis. Mais lorsque les rebelles les capturent, ils se rendent compte que même la vérité...