Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)

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Il est midi, la faim m'a réveillé, j'ai dormi la matinée, épuisé par notre soirée de guet. J'ouvre mon sac-à-dos et prends une boite de conserve de champignons.

Alaska lit un de ses magasines qu'elle a trouvé, assise auprès d'Améthys. Nous sommes seuls dans la grande pièce.

― Alaska, dis-je d'une voix basse. Est-ce que... Pourrais-tu nous laisser seuls un instant ?

Elle hausse un sourcil. Je lui montre la boîte de champignons.

― Je vais la faire manger.

― Et alors ? répond-t-elle.

― Ça me dérange que tu sois là.

Elle laisse place à une mine ahurie mais se lève.

― Tu veux que je fasse le guet pour te prévenir si quelqu'un approche ? L'empêcher qu'il te prenne en flagrant délit en train d'embrasser ta chérie ? demande-t-elle d'un ton ironique.

― Euh... si tu veux, dis-je en rougissant.

― Tu te la pète, mais en vérité, t'es timide, hein ?

― Dégage !

Elle glousse puis s'en va.

Améthys est encore très pâle. Il faut que je la nourrisse. J'ouvre la boîte de champignons et prends une cuillère. Je n'aime pas trop les champignons, mais là y'a rien d'autres. Je mastique la nourriture avant d'ouvrir la bouche d'Améthys et de la faire avaler. Je mange quelque cuillérée aussi. Une fois la boîte finie, je lui donne de l'eau. Sa gourde est bientôt vide.

― Flame ?

Je lève la tête et je vois Acyl devant la porte d'entrée. Il a l'air surpris de voir que je puisse tenir Améthys entre mes bras. Je lui lance un sourire.

― Je te l'avais dit, je peux la toucher.

― Wooh, eh bien... heureusement que je n'ai pas parié.

J'allonge Améthys sur son duvet, puis je rejoins Acyl.

― On doit aller chercher des vivres. On est à court. Ça te dit de venir ?

― Oui, doit-on attaquer ces loups mutants ?

― Non, on va de l'autre côté de la citadelle. Là-bas c'est plus...« ouf ». Mais on a besoin de personnes qui courent vite. Et de personnes qui ont du cran comme toi.

J'acquiesce, je prends l'épée d'Améthys et je quitte la pièce. Alaska est assise contre le mur, les yeux dans son magasine.

― Alaska, je vais chercher à manger. Tu pourrais...

― Oui, je surveille Améthys, répond-t-elle. Tu pourrais me rapporter de l'eau ?

Acyl et moi rejoignons les autres dans la grande cour.

― Dayne, Flame et moi, on va dans la zone Mastodonte. Sidy, tu viens ? On aura besoin de toi !

Sidy est appuyé contre un mur, il lève un sourcil et ne répond rien, mais il nous accompagne.

― Ok, on sera là d'ici, deux heures. Veillez bien la cité, ordonne Acyl.

Je m'approche de Pan.

― Tu pourrais rester là et surveiller les filles ?

― Soit prudent, m'avise-t-il.

Nous montons l'escalier qu'avait franchi Sidy la veille, et longeons le chemin de ronde pour arriver à l'arrière de la forteresse. Le paysage est différent. Il y a des rochers flottants dans les airs, en bas de la colline, la forêt enserre une rivière et, tout au loin, perdus dans les nuages, d'immenses montagnes s'étendent à perte de vue. Ce sont derrière ces montagnes que commence la cordelière des Anarions. Anton arrive avec une liane tissée en corde et l'amarre à un merlon.