Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)

35 B

Je lance des brasiers mais les créatures les esquivent. Je cours ensuite sur elles, continuant de les pulvériser de mes attaques. L'une d'elle est touchée et se roule sur le sol dans l'espoir d'éteindre les flammes. L'autre bondit sur moi, prête à m'attaquer avec ses griffes. Je fonce sur elle à la vitesse lumière et lui tranche les pattes. Le sang gicle de partout, le monstre hurle, et s'éloigne de moi. Soudain, en moins d'une minute, son membre repousse !

L'autre bête se redresse, sa peau couverte de brûlures, elle semble impassible à la douleur. Je ne connais pas ces créatures, néanmoins elles sont comme les zeaters ! Ce qui signifie que je dois toucher leur cœur pour les abattre.

À toute vitesse, je m'élance sur celle qui se trouve en face de moi. Profitant de sa taille, je glisse sous son corps en passant entre ses jambes. Je lui lance une boule de feu. Aussitôt, elle se jette au sol, se retournant sur elle-même tentant d'éteindre le feu. Je bondis sur elle, lui cisaillant de coups d'épée à la poitrine. Après un moment d'acharnement, elle ne bouge plus. L'espace d'un instant, je reste là à la regarder s'éteindre. Essoufflé, épuisé de plus belle.

Je reprends mon souffle et cherche l'autre créature qui a disparu ! Non, elle poursuit Pan ! Je me précipite sur elle à vitesse lumière et lui tranche les pattes arrière. Elle trébuche dans sa course. Mais elle se redresse rapidement après avoir fait repousser ses pattes. Brusquement, son corps se tord dans tous les sens, sa peau se déforme, s'étire et s'étend. Je recule. D'autres pattes sortent de son corps, puis un corps plus charnu et plus musculeux apparaît à côté de lui. Une autre gueule, un autre monstre, la créature s'est dédoublée. L'inquiétude m'envahit. Comment est-ce possible ? Je secoue la tête, pas le temps de flancher, j'ai réussi à en tuer une, je les tuerais aussi !

Je lance un frisbee de feu sur la nouvelle créature. Inopinément, l'autre créature saute sur moi, me plaquant au sol ! Le choc est si violent que je perds l'épée. Je suis pris au piège, ses pattes m'écrasant les bras, sa bave gluante tombe sur mon visage. Mon estomac se noue avec l'odeur nauséabonde de son haleine. Je m'enflamme alors et son corps prend feu. Malheureusement, elle ne semble pas se soucier des brûlures qui la consument. Elle ne me lâche pas et m'enfonce dans la terre. Soudain, des flèches la transpercent les yeux. Ses griffes lâchent prisent, elle s'écarte de moi. Aussitôt, je récupère mon arme et me relève.

― Viens par ici ! crie une voix. Dépêche-toi !

Je me retourne, trois personnes sont à quelques mètres de moi. L'une, armée d'une arbalète, me fait signe de rejoindre la forteresse où un pont-levis s'abaisse. Une autre tire avec une arme laser sur la deuxième créature. La troisième personne court vers moi. C'est un garçon à la peau mate, ses cheveux sont coupés à ras. Il porte la combinaison des types dangereux.

― Va dans la citadelle ! ordonne-t-il.

Je m'exécute tout en regardant le garçon. Il fait sortir de son corps une vague de liquide à la couleur verte, du cyanure ! Les monstres hurlent et commencent à fondre. Il se retourne pour nous rejoindre.

― Lever le pont ! crie le type dangereux en allant aider d'autres personnes qui tiennent une immense chaîne.

Ils tirent sur la chaîne pour fermer la porte.

Le garçon à l'arbalète monte sur une tour située sur la droite. Il lance quelques flèches.

― C'est bon, dit-il. Ils rebroussent chemin !

Je reprends mon souffle. Pan a allongé Améthys au sol et s'assoit, tout comme Alaska.

― C'est vous ! s'écrie Dragonia en sautant d'un escalier puis courant dans les bras d'Alaska.

― Bienvenue à la citadelle, dit le type dangereux en me tapant sur l'épaule.

― Merci pour le coup de main, répondis-je.

― De rien, ici, il faut s'entraider.

― Elle est pâle, dit une fille en s'agenouillant auprès d'Améthys. Elle a un teint foncé, de longs cheveux noirs et une frange épaisse recouvre son visage triangulaire. Elle commence à retirer la fermeture éclair de la combinaison d'Améthys.

― Eh, qu'est-ce que tu fais ? Elle est juste endormie.

― Faut regarder si elle n'est pas infectée ! répond la fille. Les autres élèves s'écartent de nous.

― Nous ne sommes pas infectés ! crie Alaska. Et encore moins Améthys.

La fille soulève le tee-shirt d'Améthys et regarde son ventre.

― Fara, dit Dragonia, ce sont mes compagnons ! Comme je l'ai expliqué ce matin en arrivant ici, on a été attaqué par des prototypes dans la nuit.

― Oui, mais vous étiez proche du centre des noirs !

― De l'autre côté de la rivière, proteste Pan. Nous ne sommes pas vos ennemis !

― Désolé, c'est par simple précaution Pan, dit le garçon à l'arme laser.

Je le regarde. Je ne l'avais pas reconnu, mais c'est...

― Harald ? interroge Pan.

― Ouais, en chair et en os.

― Merci de nous avoir aidés.

― De rien, dit Harald. Je vois que vous n'avez pas abandonné vos fardeaux, dit-il avec un air moqueur.

― Woh, lance Alaska, nous ne sommes pas des chiens !

― Eh, je n'ai rien dit ! J'ai juste fait une remarque.

― Je suis toujours vivant, Alaska, dit un garçon qui s'approche. Il a des cheveux noirs très raides.

― Lew ? s'exclame Alaska en lui sautant au cou.

― J'avoue que je voulais l'abandonner, commente Harald. Mais en fait, il est très efficace.

Alaska fronce les sourcils. Ces deux-là, ne sont pas prêts de s'entendre.

― Vous êtes de Streitbar, dit le type dangereux. Moi, c'est Acyl, d'Iel. (Il me regarde) Et toi, t'es comme moi, et pas n'importe qui, le fils du Commandor, Flame Aegnor. Enchanté de faire ta connaissance. (Il me tend la main.)

― Désolé, dis-je en lui tendant la mauvaise main, mon gant n'a pas résisté à une attaque. Si t'es en contact avec moi, tu exploses.

― Ce serait plutôt le contraire, dit-il en souriant. C'est toi qui fondrais à mon contact. (Il serre mon autre main.) Nous venons tous d'écoles différentes, mais ici, nous ne faisons plus de différences. Nous sommes tous des rouges. Alors bienvenue au club.

Je le remercie et salue de la tête les autres étudiants. Ils sont une dizaine. À part Harald et Lew, il n'y a pas d'autres élèves de Streitbar.

― Moi, c'est Dayne, dit le garçon à l'arbalète. Je suis de Lorgan, comme Dragonia. Y paraît que vous étiez avec Emo et Elron.

― Ouais, mais nous les avons perdus...

― Ils sont puissants, je pense qu'ils s'en sont tirés.

Je regarde Dayne. Il me parle, mais je commence à ne plus comprendre ce qu'il dit. J'entends des sifflements dans mes oreilles.

― Eh ! dit Acyl en me tapant sur l'épaule. Ça va ?

Tout se déforme autour de moi, ma vue se trouble...