Troisième partie
Bismi Llah Al-Rahman Al-Rahim
Je commençais ma vie avec une famille endeuillée malgré ma naissance, effondrée, orpheline de mère...L'enterrement de ma mère eut lieu au Maroc la semaine suivante. Je n'avais pas été emmenée du fait de mon jeune âge.
Ma grand-mère a décidé de me donner le nom de ma défunte mère, un triste héritage mais qui m'aidera beaucoup dans la vie. Je ne salirais pas ce nom ni sa mémoire in cha Allah.
Notre voisine, moui ("mama") Hafida était très proche de ma mère, elles avaient vécu une partie de leurs grossesses ensemble. En effet, avait accouché d'un jeune garçon, Nacer, 2 mois avant. Elle se proposa pour me garder ainsi que Kamel et Younes.
Papa nous lassa donc en sa compagnie le temps de son "séjour" au Maroc.
Vous vous imaginez bien que je ne me rappelle pas des évènements de ma vie qui se sont passés alors que je n'avais que 1 semaine mais moui Hafida m'a souvent raconté cette période de ma vie.
Kamel ne comprenait pas trop pourquoi papa partait sans lui, il avait pleuré son départ. Elle lui avait expliqué longuement que c'est parce que "mama est partie mais qu'elle restera toujours dans son coeur"
Kamel n'avait que 5 ans et répondit donc:
- Pourquoi elle est partie ? Elle revient quand ?
- Elle ne reviendra pas, c'est toi qui ira la rejoindre.
- Où ?
- Au Paradis in cha Allah.
- C'est où ?
- C'est auprès de Dieu.
- C'est qui Dieu ?
- C'est notre créateur, on devra tous retourner vers Lui un jour, et ce jour est arrivé pour ta mère.
- Et moi c'est quand que je vais la rejoindre ?
- Dieu Seul le sait a wouldi (mon fils)Younes était intervenu dans la conversation:
- Mama elle est morte, c'est à cause d'elle ! (en me pointant du doigt)Moui Hafida lui expliqua que je n'étais qu'un ange, elle tenta de lui expliquer la notion de destin, le fait que tout est écrit, que tout est le fruit de la volonté d'Allah mais il était jeune, il n'avait que 10 ans, il ne pouvait pas très bien comprendre. Tout ce qu'il voyait lui, c'était que sa mère était morte et que moi j'étais là, donc logiquement que c'était de ma faute.
J'ai toujours eut cette impression que Younes entretenait une certaine rancoeur envers moi, il n'étais pas très proche de moi. Il nous arrivait certes de discuter ensemble, de rigoler, mais la plupart du temps il ne me calculait pas trop.
Je ne pouvait pas lui en vouloir puisque moi même je m'en voulais.Elle m'a aussi raconté que je ne voulais pas me nourrir au biberon, que je ne grossissais pas. Elle a donc décidé un jour de me donner le sein, de me faire boire son lait. Ça à marché donc elle continua ainsi pendant des mois et des mois, même après le retour de mon père.
En parlant de mon père, il était rentré du Maroc. Moui Hafida me racontait à quel point il était anéanti, il maigrissait, n'avait plus la joie de vivre, le sourire de quand ma mère était encore en vie.
Mes parents s'aimaient d'un amour sincère, leur mariage était un mariage d'amour, pas d'arrangement, ni de force, non, ces deux là s'étaient choisis et s'aimaient profondément.
Une partie de mon père c'était envolée avec l'âme de ma mère, même Adil m'a dit un jour:
- Depuis la mort de mama, papa c'est plus le même homme.Mon père m'avait dit un jour que je lui demandais!
- Mama elle te manque ?
- Bien sûr qu'elle me manque, mais je sais que je la retrouverais pour toujours in cha Allah.Mais mon père malgré tout a prit soin de moi plus que les autres, il voulait combler le manque d'un amour maternel. Moui Hafida l'a beaucoup aidé pour cela, ce n'est pas ma mère biologique, certes, mais c'est ma mère de lait.
Je suis liée à elle, je l'aime tellement et lui serait éternellement reconnaissante de cet amour qu'elle a su me donner.Lui reprit le travail, il m'aimait. Quand Younes lui disait:
- Je l'aime pas elle !
Papa lui répondait:
- C'est ta soeur, ne dit pas ça.
- C'est pas ma soeur !
- Ta mère c'était son destin, je sais wouldi qu'elle te manque, je sais que tu voudrait qu'elle soit là mais on va être de bonnes personnes in cha Allah comme ça on la rejoindra.Je n'ai jamais senti le manque de ma mère, jusqu'à mes 5 ans...
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Chronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah
General FictionChronique d'une vie cramée, mais malgré tout, El Hamdoulillah